La Magie du Silence. Tome II : Confiance ou méfiance ?

Chapitre IV :

Après près d'une heure à écrire, l'Hypnotiseuse échangea un regard avec Harry, devaient-ils commencer à poser des questions délicates à Ombrage ? Ama n'étant pas très patiente osa demander.

— Professeur Ombrage, est-ce vrai que vous avez détruit toutes les équipes à l'exception de celles de Quidditch ?

— Pourquoi vous répondrais-je ? répondit-elle avec un aimable sourire.

— Parce que vous nous apprenez à ne dire que la vérité ? hasarda Ama.

— Il est vrai. Oui, tout groupe de plus de trois élèves doit avoir la permission pour être formé. Ma permission de préférence, maintenant veuillez continuer à copier, répondit Ombrage de sa voix de petite fille.

Ama hocha pensivement la tête et risqua un coup d'œil à Harry, s'ils posaient des questions progressives tous les jours ils pourraient récolter des informations assez vite. Mais aucun des deux ne posèrent une autre question de la colle, trop occupé à ne pas montrer de signe de faiblesse en écrivant. Après avoir fini l'heure de colle, Ama et Harry sortirent bien vite, leurs marques saignantes toujours abondamment.

— Si Ombrage ne s'est pas cassé une jambe avant la fin de l'année c'est moi qui m'en occuperai, marmonna Ama de mauvaise humeur.

— Je donnerai beaucoup pour voir ça, dit Harry en riant un peu.

Ama haussa les épaules et resta silencieuse le reste du chemin, une fois dans leur dortoir ils remarquèrent que personne n'était resté éveiller ce qui rassurait Ama, elle n'aurait pas à cacher ses blessures.

— Il faudra bien qu'on leur dise à un moment, fit Ama en se tournant vers Harry.

— Pour l'instant seul Ron est au courant et c'est largement suffisant, répondit-il, bonne nuit.

Sur ce Harry s'en alla dans son dortoir, faisant clairement comprendre que la discussion était close. Ama quant à elle ne bougea pas et alla s'asseoir un instant devant la cheminée, laissant son regard se perdre dans les flammes dansantes en repensant à cette journée.

— Qu'ai-je fait pour mériter ça ? Qu'ai-je fais de mal à Angelina ? murmura-t-elle aux flammes comme si elles allaient lui répondre.

— Dobby ne pas savoir, mais Dobby sait que sorciers peuvent mal se comporter à cause des sentiments, dit une voix portant un semblant de naïveté dans son dos.

Ama se leva d'un bond et se retourna vivement pour voir un dénommé elfe de maison, qui ne leur ressemblait pas du tout, d'une peau chair n'ayant pas l'air de pouvoir changé de teinte, de grands bleus globuleux, de grandes oreilles, des vêtements rapiécés. Il y avait une réelle différence entre les elfes sorciers et les elfes « normaux ».

— Bonsoir ? hasarda Ama confuse.

— Bonsoir, je suis Dobby, ami d'Harry Potter, expliqua-t-il avec une voix admirative.

— Enchantée, je suis Ama, se contenta-t-elle de répondre désemparée. Que disais-tu sur les sorciers ?

— Les sorciers peuvent se montrer débiles à cause des émotions, répondit-il.

— Ah, tu sais quelque chose... ?

Dobby s'apprêta à répondre quand la lumière des escaliers menant au dortoir des filles s'alluma. Dobby s'inclina devant Ama avec un sourire d'excuse avant de disparaitre. L'Hypnotiseuse se tourna vers la personne qui était descendue et eut l'honneur de voir Angelina, ses cheveux noirs toujours tressés, son regard volant sur toute la pièce avec un pyjama basique portant les couleurs de Gryffondor.

— Et elle parle toute seule maintenant. De mieux en mieux, dit-elle avant de retourner se coucher.

Ama marmonna un juron indescriptible avant de la suivre pour aller elle-même se coucher, épuisée par cette journée elle se changea rapidement et se laissa tomber sur son lit, elle aurait voulu plonger dans un sommeil sans fin, mais les images de son cauchemar de la nuit précédente revirent comme une nuée de corbeaux. L'Hypnotiseuse tenta d'oublier ces images en se rappelant de bons souvenirs, ses retrouvailles avec Elyssa, son aveu à Fred, sa rencontre avec lui ses frères, sa sœur, leurs amis et Léo. Mais rien à y faire lorsqu'elle pensait à Fred elle le revoyait étendu dans la marre de sang, lorsqu'elle pensait à Léo elle le voyait tuer son père, comment dormir quand ces horribles images tournaient en boucle dans sa tête ? Résultat le lendemain matin, elle n'avait pas fermé l'œil et s'était levée avant toutes les autres filles.

L'Hypnotiseuse était donc aller se balader dans les couloirs de Poudlard, profitant du vide, du calme et du manque d'injures ou de murmures sur son passage. Mais alors qu'elle tournait à l'angle du couloir elle vit une fille, de dos, aux longs cheveux blonds sales lui tombant au milieu du dos qui regardait le plafond. Ama leva les yeux et vit une parie de chaussure qui avait les lacets attachés de façon à les suspendre sur la poutre. Elle rebaissa les yeux et vit que c'étaient celles de la jeune fille, elle s'approcha donc jusqu'à arriver à son niveau.

— Tu as besoin d'aide ? demanda-t-elle.

— Oui, je veux bien, répondit la fille d'une voix douce, belle et rêveuse qui donnait un charme à cette fille.

Ama hocha la tête et posa son sac en bandoulière sur le sol pour se concentrer, elle leva la main et fit un signe comme si elle attrapait quelque chose, voyant que les chaussures bougeaient légèrement elle en compris qu'elle avait réussi, elle referma donc le poing et leva encore le bras, faisant lever les chaussures par la même occasion, elle éloigna ensuite les chaussures de la poutre avant de rabaisser le poing et de le rouvrir, faisant délicatement tomber les chaussures de la fille.

—Merci beaucoup ! dit-elle en allant mettre ses chaussures.

— De rien heu...

— Luna Lovegood.

— Enchantée je suis Ama, excuse-moi, mais je dois y aller je ne tiens à finir encore une fois en retard, répondit-elle en s'inclinant avant de reprendre sa route en direction du cours de Métamorphose.

Par elle ne savait quel miracle, Ombrage n'était pas là. Mais Ama avait quand même donné ses quarante centimètres de parchemin au professeure McGonagall pour être sûre que le parchemin serait remis en temps et en heure. D'après les lèvres pincées du professeure Ama comprit qu'elles n'étaient pas de grandes amies avec Ombrage, il est vrai que d'après Harry elle était l'une des rares à lui tenir tête ce qui la fit doucement sourire.

Mis à part cela la journée passa rapidement, mais lorsqu'Ombrage fut au cours de potions Ama avait cru bondir de son tabouret lorsque le crapaud avait déclaré devoir annuler leur colle, à elle et Harry, du soir car elle avait un rendez-vous avec Fudge. Chance pour Harry qui avait entrainement ce soir-même qui faillit sauter de joie pendant le cours, mêmes les réprimandes de Rogue ne lui firent aucun effet si c'était pour dire son intensité de joie.

Après une longue journée Ama était, comme tous les jours, aller dans la salle commune faire ses devoirs, mais cette fois-ci elle fut abordée par Lee Jordan, le meilleur ami des jumeaux.

— Ama ! J'ai l'honneur de t'annoncer que tu es la nouvelle commentatrice de Quidditch ! dit-il avec un grand sourire.

— Hein quoi pourquoi ?

— En fait, tu es la seule à savoir différencier George de Fred, ils m'ont dit pourquoi, donc le professeure McGonagall veut que tu commentes avec moi pour leur match de samedi contre Poufsouffle et tous ceux qui suivront, elle veut ça pour que toi et Elyssa vous intégriez bien, expliqua-t-il.

— Alors de un : donc tu es au courant ? De deux : je dois faire quoi exactement ? demanda Ama en se levant.

— Oui ils ne pouvaient pas me cacher ça ! Et tu dois juste donner les détails comme : Angelina attrape le souafle et le passe à sa coéquipière Katie qui tire et marque ! Ce qui fait dix-zéro en faveur de Gryffondor.

— Je crois que je peux le faire, fit-elle en souriant.

— On m'a dit que tu savais très bien voir les détails, tu pourras donc remarquer lorsque les attrapeurs verront le vif d'or, renchérit Lee avec un sourire. Content que ça te plaise, sur ce je dois te laisser j'ai un rendez-vous avec les jumeaux.

Sur ce il partit avec un signe de main pour Ama, laissant cette dernière déboussolée. Elle ne le resta pas très longtemps et alla demander à Hermione de lui expliquer les règles du Quidditch ce que cette dernière fit avec plaisir. L'Hypnotiseuse ne savait pas si elle saurait faire comme Lee, elle savait juste qu'elle commençait à s'intégrer dans ce collège, sans savoir si elle en était ravie ou pas. D'un côté cela voulait dire qu'elle avait, d'une certaine manière, sa place ici, mais de l'autre ça ne ferait que renforcer la haine, rancœur ou amertume qu'avait Angelina à son égard.