Chapitre XVI :

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L'Hypnotiseuse n'osa pas se retourner, elle ne voulait pas voir la déception, l'amertume et la colère dans ses yeux. C'était au-dessus de ses forces, elle se contenta donc de récupérer sa lettre et de partir dans son dortoir, enfin elle tenta. Elle fut empoignée par le bras de sorte qu'elle se retourne pour affronter ce dont elle redoutait temps. Son regard.

— Qu'est-ce qu'il t'as pris de faire ça ?! Tu es devenue folle !

Ama ne répondit pas, trop brisée par la déception qui brillait dans les yeux de Fred. Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais fut coupée de court par Angelina.

— Je voulais juste lui redonner sa lettre qu'elle avait fait tomber, mais ta petite-amie cinglée m'a giflée ! fit-elle en prenant une voix offusquée.

Ama ne fut pas loin de se jeter à son cou cette fois-ci, mais elle prit sur elle et prit une grande respiration en fermant les yeux. Elle les rouvrit une minute plus tard, ce qu'elle regretta aussitôt, car ce n'était plus de la déception qui brillait dans les yeux de Fred, mais énormément de colère plutôt.

— Franchement la gifler alors qu'elle veut se montrer gentille ?! Mais ça ne va pas bien ! s'indigna-t-il.

— Elle ment, répondit simplement Ama, n'ayant pas la force de chercher plus loin pour plaider sa cause.

— Je connais Angelina depuis bien longtemps ! Elle n'a jamais menti ! rétorqua-t-il.

— Parce que moi je t'ai déjà menti ?

Elle avait prononcé cette question d'une voix courroucée et attristée. Ses joues ruisselantes désormais des larmes qu'elle ne parvenait plus à retenir.

— Je t'ai déjà menti ?! Est-ce que je t'ai déjà menti ? Non ! Qui était-là pour toi lorsque tu es tombé ? Angelina ? Qui était-là pour vous soutenir toi et George lorsque Percy était là ? Angelina ? s'emporta-t-elle.

Ama regarda Fred droit dans les yeux, ce dernier semblait déstabilisé, il n'était visiblement pas prêt à un tel revirement.

— Ce n'est pas la question, tenta alors Fred, malgré le peu d'entrain qui se faisait entendre dans sa voix.

— Tu as raison. La question c'est : Qui vas-tu croire ? Angelina ou moi ?

Ama n'avait pas eu le courage de dire « petite-amie » pouvait-on réellement parler de couple alors qu'ils ne s'étaient même pas embrassés ? Elle n'en savait rien et pour le moment elle s'en fichait royalement.

— Fred tu ne vas pas la croire tout de même ! Tu sais très bien que je ne te mentirai jamais ! s'exclama Angelina en s'accrochant au bras de Fred comme à une bouée de secours, forçant Fred à lâcher Ama.

L'Hypnotiseuse la marqua d'un regard noir avant de tourner ce même regard vers Fred, il avait fait son choix et ce n'était visiblement pas elle. Elle sortit donc à grande enjambée de la salle commune et commença à courir dans les couloirs, percutants élèves, voir professeurs, sans s'excuser. Tout ce qui comptait c'était qu'elle sorte vite d'ici.

Ama continua de courir, quand elle percuta quelqu'un de plein fouet ce qui la fit tomber à la renverse. Lorsqu'elle se redressa elle vit une fille qu'elle ne croyait pas revoir avant longtemps.

— Alice ! Désolée !

La jeune fille brune aux yeux noisette se redressa en chancelant et regarda Ama d'un regard inquiet, après l'avoir reconnu, mais l'Hypnotiseuse avait déjà repris sa course ne voulant pas affronter son regard.

Elle continua donc de courir dans les innombrables couloirs jusqu'à débouchait sur la cours vide, bien évidemment qu'elle était vide vu que l'heure des cours venait de reprendre. Ama cessa donc de courir et se mit à marcher, la respiration sifflante et le souffla court elle alla s'asseoir sous un saule. Sous le saule, le saule où elle avait fait la rencontre de Fred et George ce qui ne fit que lui serrer encore plus le cœur. Elle ramena ses genoux contre sa poitrine et laissa ses larmes coulées sans tenter de les retenir, le doux vent glacé tentant de les givrées, au lieu de cela il fit perler des larmes de glace sur les longs cils d'Ama.

Pourquoi j'ai fait ça ? Pourquoi je suis rentrée dans son jeu ? Pourquoi je suis la seule capable de me disputer avec la personne que j'aime le plus deux fois en une semaine ?

Plusieurs questions, qui n'avaient pourtant qu'une seule réponse : Angelina. Elle était entrée dans son jeu à cause d'Angelina, elle l'avait giflée à cause d'Angelina, elle était la seule capable de se disputer deux fois à cause d'Angelina, bon là il y avait deux réponses, et à cause d'une histoire débile.

Alors qu'elle continuait de sangloter, ne parvenant plus à s'arrêter de pleurer tant elle avait retenue ses larmes durant longtemps, trop longtemps, Ama senti un bras se passait autour de ses épaules, elle n'eut pas grand espoir sur la personne et releva faiblement la tête pour voir Ginny qui lui souriait faiblement. Elle remarqua également Luna et Neville, l'une qui semblait dansait et l'autre qui était agenouillé devant elle en lui souriant tristement.

— Je...commença Ama.

— Ne tente même pas de t'excuser ou quoi que ce soit, les seuls fautifs sont l'idiot qui me sert de frère et Angelina, l'interrompit Ginny.

— On sait que tu ne voulais pas faire ça, on était là quand elle à dit toutes ces choses, renchérit Neville.

— Puis on te connait, pour donner une gifle il t'aurait fallu un sacré choc, comme lorsqu'un Nargole te tombe dessus, termina Luna la tête levée vers le ciel.

Ama ne répondit rien, ne sachant toujours pas ce qu'était un Nargole elle se contenta de poser son menton sur ses genoux et de laisse ses dernières larmes couler le long de ses joues, son regard bleu nuit ne brillant plus autant que la veille, son sourire du matin s'étant effacé pour laisser place à une mine attristée. Comme quoi il suffisait d'un simple conflit pour ruine une journée.

— Ne sois pas trop dure avec lui. Je sais qu'il est idiot, mais il n'aime plus Angelina et il ne l'a jamais réellement aimé de toute façon, fit Ginny en parlant, bien entendu, de Fred.

— Tu m'expliques là ? demanda Ama soudainement intéressée.

— Il y a presque deux ans maintenant, Angelina a avoué avoir le béguin pour Fred, étant gentil il a décidé de lui laisser une chance, ils ont cassés au bout de quelques mois. Fred l'aime comme une amie et rien de plus, mais toi c'est beaucoup plus. Mais c'est tout nouveau pour lui, il faut juste qu'il apprenne à plus réfléchir.

— C'est censé me rassurer ?! gémit Ama.

— Non, c'est censé faire en sorte que tu ne lui en veuilles pas toute ta vie, rectifia Ginny.

— Tu sais aussi bien que moi que c'est impossible, répondit Ama.

Ginny ne rajouta pas, plus personne ne parlait, la simple présence de ses amis suffisaient à Ama. Elle laissa tomber sa tête sur l'épaule de Ginny, en se demandant si elle avait bien fait ou non. Une nouvelle fois une dispute débile avait eu lieu. Mais peut-être était-ce pour le mieux ? Il fallait bien qu'ils se disputent tôt ou tard, mais malgré qu'Ama sache cela, ça n'en restait pas moins déchirant. Cette pensée fit couler une dernière larme qu'Ama récupéra sur le bout du doigt en se promettant que c'était la dernière pour une dispute.

La Magie du Silence. Tome II : Confiance ou méfiance ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant