Le procès

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L'homme de loi avait tenu a interroger les suspects lui même, sans grand succès. La petite troupe suivait l'interrogatoire de près derrière la vitre.

- Il obtiendra rien s'il continue comme ça. Lâcha Nicky. Il faut les séparer. Ils sont habitués aux interrogatoires, aux flics. Ce qu'il faudrait, c'est en prendre un, le plus faible et réussir à lui faire peur.

- Et comment tu veux faire ce miracle ? On peut pas bouger.

- J'en ai aucune idée.

L'homme sortit de la salle, dépité. Il avait passé une demie heure dans cette salle, espérant les avoir à l'usure mais rien à faire. Ils retrouva les policiers, bras croisés, petits sourires en coin dans le grand bureau.

- Allez-y, vous avez une idée, donc faites vous plaisir.

- Ça ne va pas vous plaire. Lança Nicky.

- Je m'en fous, je veux juste qu'ils parlent. Faites ce que vous voulez.

- Même si cela inclus de transgresser un ordre ?

L'homme fixa la jeune femme, devinant son idée. Il réfléchit un instant, et se rendit compte qu'il n'avait aucune autre option.

- Allez-y.

Nicky acquiesça prit son téléphone et s'éloigna. Une quinzaine de minutes plus tard, une tête familière débarqua sans comprendre se qu'elle faisait là. Elle s'avança dans le poste et rencontra ses collègues.

- Je peux savoir ce que je fais là ?

- J'ai besoin de vous commissaire.

- Vous avez besoin de moi ? Relança-t-elle ironiquement.

- Ça va, n'en faites pas des caisses, oui j'ai besoin de vous pour faire parler nos gars, j'ai tout essayé, rien ne marche.

- Si je vous aide, qu'est-ce qui leur arrivera ?

- Rien, je vous assure, c'est moi qui vous le demande.

- Pourquoi ne pas le leur avoir demandé ?

- C'est leur idée. S'il vous plaît.

- Ah les bureaucrates. Termina-t-elle avant de retirer sa veste.

Major vous pouvez ramenez les deux frères en cellule.

Une fois fait, elle entra dans la pièce avec l'énorme dossier de l'affaire. Elle le posa de façon à produire un son puissant qui fit sursauter l'homme ainsi que les personnes présentes derrière la vitre tintée. Puis elle instaura un pesant silence. Après de longues secondes, elle décala le dossier à l'autre bout de la table d'un coup sec.

- Bien, je vais être claire, je n'ai pas de temps à perdre avec vous. Dans la pièce à côté mes collègues sont en train d'interroger vos complices. Comme nous le savons tous les deux, ils ne diront rien, ils sont frères, liés par le sang, ça compte pour eux. Par contre vous, vous ne représentez rien pour eux, donc dès qu'ils en auront l'opportunité, ils vous chargeront au maximum. Et ça me conviendra parfaitement, je suis fatiguée de cette affaire, je n'ai qu'une hâte, c'est d'aller prendre l'air, un bon air frais, écoutez les oiseaux vous comprenez, j'étouffe à force d'être enfermée ici. En tout cas vous comprendrez bientôt ce que je ressent puisque non seulement vous prendrez pour vos collègues mais aussi pour ceux avec qui votre patron faisait affaire. Et si vous voulez mon avis, un avocat ne vous sera pas utile, il sera comme nous, fatigué d'entrée à l'idée de s'occuper d'un dossier perdu d'avance, ou sinon se sera un commis qui découvrira votre dossier cinq minutes avant de vous voir, et quand il en saura plus il abandonnera, parce que les dossiers de trafic, ça n'intéresse personne, trop compliqué, trop de problèmes, donc quand on a un coupable tout désigné, on ne s'emmerde pas avec les détails. Voilà c'est tout ce que je voulais vous dire. Je vous signifie votre mise en examen pour trafic de joyaux, tentative de meurtre sur un représentant de la loi et sur un jeune homme ainsi que pour tentative de fuite et explosion ayant entraîné de graves blessures sur un représentant de la loi.

Cassandre : Jusqu'au bout malgré toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant