Une Seconde Chance

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Ahmed Gueye

C'était un jour comme un autre, mais différent pour moi car ma vision des choses avait nettement changé...

Après deux semaines dans le coma et près de deux mois alités, la jambe et le bras gauches plâtrés, ce n'était pas que ma perception des choses qui avait changé, c'était toute ma vie.

Je ne me plaignais pas, j'avais eut de la chance, j'étais toujours entier, avec quelques séquelles mais entier quand même.
Et je fourmillais d'impatience de revoir la vie dehors.

Mon billet pour l'Abidjan avait déjà été réservé, le centre de rééducation s'y trouvait mais avant j'avais des choses à régler. Les quelques heures qui me séparaient du voyage sonnaient à mes oreilles comme un ultimatum. Soit ca passait, soit...

Abou m'aida à monter dans sa voiture et je laissais sans regret derrière moi la clinique. J'y avais éprouvé diverse sentiments tels le dépit, la tristesse, la douleur, l'impuissance,...mais surtout aussi la joie de revoir ma nouvelle famille resoudée.
Voir ma mère et cette nouvelle famille tombait du ciel, se rabibochaient, m'avait empli d'un soulagement dont je ne me savais pas à l'affût. Pendant tout ce temps cloué sur mon lit d'hôpital, branché à des machines dont je n'essayais même pas de retenir le nom, assommé par les antidouleurs, j'avais eu le temps de les connaitre, de les apprécier, de savourer pour la première fois  l'amour d'une famille unie. Savoir que j'étais l'un de leur membre m'emplissait d'une certaine fierté. La sensation de savoir d'où on vient est exceptionnelle, je pensais toute ma vie que je le savais déjà mais le destin m'a montré que j'avais tord. Cela ne voulait pas dire que je reniais la famille de mon père, j'étais toujours un Gueyenne mais c'était dans les visages de cette nouvelle famille que je me reconnaissais. Et à travers eux, je le voyais lui. Le père que je ne connaîtrais jamais, l'homonyme que j'aimais déjà, alors pas grand chose n'avait changé de ce côté là.

Tout ne s'est pourtant pas fait en un clin d'oeil. Il y'a eut des tensions et des disputes parfois houleuses au point où le personnel les priaient de quitter les lieux. Malgré la paix revenue désormais, je n'étais pas heureux.
Pas quand la femme de ma vie fuyait mon regard tout en exaucant le moindre de mes besoins.
Ma mère n'était plus la même...
Dire que je ne lui en ai pas voulu, serait un mensonge. Elle m'avait caché tant de choses qui avaient finis par creusé un fosset, rendant notre relation jadis si fusionnelle, inexistante.
J'avais beau lui parler, essayais de la faire rire, elle se refusait à croiser mon regard. Je ne savais plus quoi faire, après avoir frôler la mort, la seule chose à laquelle j'aspirais, était de vivre en paix avec les gens qui me sont chers et de pouvoir profiter d'eux car désormais je connaissais la valeur de l'instant présent.

Une fois arrivée chez ma mère, je remerciais mon cousin et rentrais chez nous. Il m'aida avec mon sac et je le précédais dans le salon où les autres avaient tenus à m'accueillir, m'arrachant un sourire malgré la fatigue que je ressentais.
Le dernier cousin , fils d'une tante telle parti, car pour dire vrai je n'avais pas retenu tous les noms, je me retrouvais seule avec ma mère. Il devait être dans les 21h passé et je savais que c'était le moment de vraiment lui parler avant qu'elle ne me fuit à nouveau. Et comme je le prédis, elle se leva.

Maman: tu as besoin de quelque chose avant que je n'aille me coucher, Ahmed?

Ahmed: Non Ma, je pourrais me débrouiller.

Maman: ...D'accord. Alors bonne nuit mon chéri.

Ahmed: Maman. La rappelais je.

Ahmed & Baraqa : likko teugg tassouko...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant