Premier Pas

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Baraqa Gueye Kébé

Quand je frappais á la porte de Ma pour lui annonçait que le service avait été fait; elle déclina d'une voix étouffée qu'elle n'avait pas faim. Je me retirais sans bruit et allais lui mettre un plat dans le micro-onde.
Je ne savais pas ce que je ferais á sa place. Sans doute trouver tous les moyens possibles pour ressusciter Ahmed , le voir inspirer un bon coup avant de le torturer sauvagement et lentement ; et tout celà en une boucle infinie...

Je finis de servir le "thiébou guinar royale" sur un grand plat; de mettre les collations sur la table et un pichet d'eau; pour ensuite aller cherchée Ahmed. Je toquais et l'entendis me répondre alors je faufilais ma tête dans l'entrebaillement de la porte. Il finissait de mettre un tee-shirt qui descendait sur son ventre plat. Il n'avait pas de tablettes ni rien mon mari était un homme lambda et je voulais être la seule capable d'apprécier la beauté de son corps et de deviner son charme caché. 
Quand je m'y mettais ; je savais être disont un peu possessive...

Baraqa: c'est bon? Tu as finis?

Il me regarda ; tout en s'avancant vers moi, le regard ancré au mien.
Si quelleques heures plutôt il semblait choqué ; le moment était passé.

Ahmed : oui... et bizzarement je meurs de fin.

Baraqa: T'en mieux. Lui dis je en souriant.

Je le précédais dans la salle á manger; mais il m'arrêta en posant sa main sur mon dos. Je me raidis de par habitude. Il tira calmement le siège et m'invita du regard á m'asseoir.
Je fus honteuse de mon geste et lui carressa la joue tout en m'asseyant.

Plus je multipliais les gestes tactiles avec lui et plus je m'habituais á lui.
J'y allais á mon rythme et voulais tout contrôlée.

Il resta quelques instants derrières moi; avant de contourner la table et de s'asseoir en face de moi. Alors j'ouvris le plat pour laisser l'arome enivrante du thieb envahir la salle.

Je lui mettais des morceaux de poulets non stop devant lui et nous mangeions en silence.
Et comme je n'aime pas les demi mesures quand je fais une chose; j'y allais á cœur ouvert et tout de go, je le brisais.

Baraqa: Pour quelqu'un qui a faim, tu n'en a pas l'air.

Ahmed: Non ... che n'est pas ca... tu vois je te parle même la bouche pleine ce qui n'est pas recommandé.

Baraqa: hummm... ca ne suffit pas.

Je saisis la bouchée que je m'apprétais á manger et le lui présenta.

Baraqa: ouvre la bouche.

Il me regarda.

Ahmed: Quoi?! Non. Non. Baraqa je peux manger tout seul.

Baraqa: je sais.

Et sans lui laisser le temps de me répondre; je le lui fourrais dans la bouche.

Il s'étouffa tellement mon geste était maladroit.
Moi qui voulais passer pour une femme " djonguée" ; c'était á revoir.
Je lui servais un grand verre d'eau et le lui tendis en hâte.
Il le prit et le but jusqu'à la dernière goutte; les yeux rouges.

Je le regardais honteuse et il me rendit mon regard.
Et quand je m'y attendis le moins; il s'esclaffa.

Ahmed: s'il te plait, plus jamais... ne refait ca plus jamais.

J'en ris aussi même quand il s'arrêta.

Ahmed: Ca fait tellement longtemps que je ne t'ai pas entendu rire de la sorte. Ca te rend beaucoup plus belle; tu sais.

Je fus momentanément ému ; moi je ne l'avais jamais fait rire de la sorte. Jamais.

Je pris conscience qu'au début tout ce que je voulais c'était son argent au point où je faisais tout pour le garder en haleine et dépendant de ma personne. Et quand il était tombé dans mes filets et m'avait passé l'anneau.  J'avais changé, j'étais devenu la pire version de moi même ; son ennemi.

Je me levais et allais  déposé un baiser sur sa joue et regagnais ma place.

Ahmed: j'ai passé la pire journée de ma vie et pourtant la plus belle... je n'aurais jamais cru tout ca possible; surtout la maintenant.

Je ne cacherai pas que j'avais hésité.  J'avais failli signé les papiers pendant un cours instant mais j'étais restée. Je voulais essayer et savoir ce que celà pouvez faire.

Ahmed: Baraqa... est ce que tout celà c'est vrai pour toi?

Baraqa: je n'ai jamais été aussi sincère de ma vie... je ne t'ai pas parlé de mon passé Ahmed; de ceux qui celon moi m'a rendu comme telle...je le ferais un jour mais tu dois être patient avec moi. J'ai de lourds casseroles avec moi qui me hante toujours. Je veux redevenir celle que j'étais Ahmed; je veux connaître le bonheur á nouveau... et je le veux á tes côtés...

On se regarda longtemps avant qu'il ne me reprenne.

Ahmed: je t'aime déjà... tu n'as pas idée á quel point.

Je n'osais plus rien dire; et cette fois ci quand je lui présentais ma cuillère ; il l'accueillit sans rien dire et aucun incident n'eut lieu.

La journée se passa ainsi nous passames beaucoup de temps á discuter; á réapprendre á nous connaître.

Le soir venu; nous fimes nôtre rituel brossage de dents ensemble devant la glace de la salle de bain.

On se regarda dedans; comme si nous étions incapable de regarder ailleurs.
Je n'étais pas amoureuse ; loin de là.  Mais j'avais peur pour mon cœur car je savais qu'à ce rythme , il succombera très vite.

Ahmed: tu veux que j'éteigne la lumière ?

Baraqa: oui vas y. Demain tu vas travailler non?

Ahmed: oui dit il en soufflant.

Baraqa : Alors ne trainons pas.  Viens te coucher.

Il éteignit la lumière et vint se coucher. Ma tête trouva sa place sur sa poitrine et je m'y placai.
Il me serra contre lui d'un bras tout en effectuant des carresses apaisantes sur mon dos alors que j'en faisais de même sur son torse.

Mais aujourd'hui tout ces gestes d'affections devenu pourtant familier avait une autre connotation.  Cela ne sentais plus le réconfort ; la sollicitude mais bien de l'amour.  Á ces prémices certe mais de l'amour quand même.
Love is in the air...
J'avais fait le premier pas; mais j'espérais au fond de moi même faire taire cette petite voix qui me disait que cette homme me briserait le coeur...

Hello mes chocolats♥️ je ne me suis pas relue nak.
Un petit creux entre les cours alors voilà une partie...😊😊

Ahmed & Baraqa : likko teugg tassouko...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant