Ahmed & Baraqa : likko teugg tassouko...

Au bord du gouffre...

Ahmed Gueye

L'air semblait manqué, ou était ce mon impression?
Je regardais Dji, et il me le rendait.
Il me suffisait de me retourner pour m'élancer vers le bruit et contre toute raison, c'est ce que je fis.
J'aurais peut-être du demander, mais parfois la certitude d'une chose nous atteint avant même que la dite chose ne se produise.
Je ne laissais pas à Dji le temps de me rattraper, ni quand du coin de l'oeil je le vis s'étaler de tout son long sur ses carreaux.
Je connaissais son appartement pour y être venu quelque fois.
La cuisine ne m'intéressant pas, je poussais rapidement la porte de la chambre attenante.

Le loquet ne s'ouvrit pas, la personne à l'intérieur avait fermé à clé.

Ahmed: Ouvre cette putain de porte Belle! Je sais que c'est toi. Ouvre où je l'enfonce!

Elle ne me répondait pas, augmentant ma rage du moment.
Je me mis à marteler la porte comme un possédé.
Dji apparût sur le côté, le pied coincé dans son pantalon qu'il mettait en sautillant.

Mon épaule me lançait, mais je n'en avait que faire.
J'avais atteint le fond, trop de trahison en même pas deux jours.
Je ne pouvais en supporter plus.

Des sanglots se firent entendre de l'autre côté.

Ahmed: Sors!!!
Lui criais je.

Dji: Et que va tu faire après? La frapper? Me demanda t'il la mine serrée tout en s'approchant de moi.

Ahmed: Toi tu la fermes!

Dji: Sinon quoi Ahmed? Tu penses que tu as le droit de parler? Je te rappelle que tu l'as abandonné, enceinte qu'y plus est!

Il semblait lui-même en colère mais pas autant que moi.
Je voulais blesser les gens comme ils m'avaient blessés.

Ahmed: Et toi? Ca ne t'as pas gêné hein? Au contraire ca t'arrange. Pour une fois qu'elle s'intéresse à toi.
Lui dis je en affichant un sourire pour le moins sarcastique.

Ahmed: Qu'est-ce que ca fait Dji? Hein? Qu'est-ce que ca fait d'enfin pouvoir profiter de mes restes? Et encore tout en sachant qu'elle ne t'aurais pas choisi si je ne l'avais lâché. D'être son deuxième choix? De...

Je n'avais pas fini qu'un coup de poing vint cueillir mon menton. Il avait toujours eu une sacré poigne.
Mais ce n'était pas la chose à faire... il n'avait fait qu'alimenter la flamme qui me détruisait à l'intérieur, à se manifester. Et de par la violence.

Alors je fis ce que je ne faisais jamais d'habitude, me battre.

Je le chargeais comme sur un tatamis, on alla tous les deux percutait le mur.
J'y cognais sa tête, ne le laissant pas se remettre de l'impacte.
J'étais habité d'une rage noir, presque meurtrière.

Mais il ne me laissa pas continuer.
Après tout il passait sa vie à se battre un peu partout.
Les videurs de toutes les boites de nuit le connaissait, et il voulait occupé une place importante dans la vie de mon futur enfant. Il allait devoir me passer sur le corps pour ca.

Je ne pensais pas si bien dire, car en l'espace d'une nanoseconde j'étais à terre, Dji au dessus de moi.
Ses coups de poings faisaient oscillés ma tête de gauche à droite.