Chapitre 2

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Nous rions tous face à la remarque d'Élodie, cette fille est irrécupérable. Je ne suis pas du tout intéressée par Tyler. Je lui parle un peu, mais sans plus. Nous sommes dans la même classe alors nous échangeons parfois quelques mots. Il est sympa, mais, même s'il est vraiment à tomber, je ne pourrais pas sortir avec lui. Premièrement parce que je ne l'intéresserais  jamais, et deuxièmement parce qu'il joue avec les filles. Donc je ne prendrai pas le risque de sortir avec un garçon comme lui.

D'ailleurs, on a cours de physique chimie juste après, et je suis assise à côté de lui.

***

Je m'assieds à ma place tandis que Tyler ne prend même pas la peine de sortir ses affaires. Il se contente juste de regarder au loin à travers la fenêtre. Il a l'air pensif, alors je sors ma trousse, mon cahier et je me tais. Je n'ose pas lui dire bonjour, il pourrait m'envoyer bouler.

Quoique, si je ne le fais pas, il serait capable de me reprocher de l'ignorer... Je soupire et lui dit :

– Salut.

Il ne tourne même pas la tête et marmonne un "salut" entre ses dents.

Oula. Je crois qu'il ne va pas bien, là. Serait-il attristé par son histoire avec Margaux ? Non, quand même pas ! Il n'en a rien à faire, d'elle. Mais je ne vois pas d'autres explications.

– Ça va pas, toi. C'est à cause de Margaux, c'est ça ?

– Ta gueule, Leïla.

Effectivement. C'est à cause de Margaux. Je m'apprêtais à répliquer mais je me ravise, je préfère le laisser bouder tout seul.

***

– Alala, c'est pas possible, ce qu'il peut être relou ! S'exclame Élodie alors que nous marchons dans les couloirs.

Nous venons de sortir du cours de physique chimie, et je lui ai raconté ce qu'il s'est passé avec Tyler.

– C'est clair, il croit vraiment que tout tourne autour de sa petite tronche, je dis.

Élodie hoche la tête, alors qu'elle s'arrête à son casier pour en sortir quelques affaires. Nous avons une heure de français, et après, c'est la récréation.

Une fois au bout du couloir, on entre dans la salle de français et je dis bonjour à la professeure, qui me sourit. J'aime bien le français, c'est facile et puis, c'est intéressant.

Je prends place au troisième rang, à côté d'Élodie, et essaie d'écouter le cours en silence. Même si c'est compliqué de rester concentrée, je suis fatiguée.

***

Trois jours plus tard, je me lève péniblement et vais directement prendre ma douche. Hier, j'ai regardé un film jusqu'à tard, alors je suis fatiguée.

Je prends ensuite mon petit déjeuner avant de monter sur mon vélo et de me rendre au lycée. Arrivée là-bas, je rejoins mon groupe d'amis. Je fais la bise à Julie, la coupant dans son récit racontant les détails de sa série préférée, puis à Élodie. Arrivée devant Matthieu, se dernier me prend par la taille et me fais un bisou sur la joue, que je lui rends.

C'est purement amical, jamais je ne pourrais sortir avec lui, bien qu'il soit attirant. Je le connais depuis longtemps et ce serait vraiment bizarre d'être plus qu'amie avec lui. De plus, je ne sais même pas s'il sort avec une fille à l'heure actuelle. On parle tous ensemble jusqu'à ce qu'on voit arriver Margaux, aux côtés de son fameux James.

Elle roule des hanches et ses cheveux noirs ne cessent de se balancer en rythme. James a passé son bras autour de son épaule, mais il s'arrête soudainement au meilleur de la cour, la tourne vers lui, et l'embrasse à pleine langue. Répugnant. Je suis sûre qu'il a fait exprès d'être en public pour faire ça, et je ne serais pas étonnée si c'était le cas.

Je ne peux m'empêcher de tourner les yeux vers Tyler, qui est avec sa bande. Tous rient et le charrient, mais lui, il n'a pas l'air très content. Il se contente de lancer un regard noir à James. Il est jaloux, c'est certain. Et même s'il le mérite, et que pour une fois, c'est pas lui le bourreau des cœurs, j'ai un peu pitié de lui. Surtout que c'est à cause de cette garce qu'il est dans cet état. Enfin bon, ce ne sont pas mes affaires, bien que j'aimerai lui cracher au visage mille et unes insultes. Elle m'insupporte.

Je lève les yeux au ciel tandis que Julie et Élodie font une mine dégoûtée. Matthieu, lui, a un sourire amusé sur le visage. Il a l'air de se délecter de la situation.

– Pourquoi tu souris ? Je lui demande.

Il tourne la tête vers moi, lâchant des yeux Margaux et James.

– Parce que je suis bien content que cet enfoiré ce soit fait baisé !

– Oh ! Le vocabulaire ! Dis-je en lui assénant un petit coup à l'épaule en rigolant. Et, pourquoi te réjouis-tu de son malheur, Matthieu ?

– Parce qu'il obtient toujours ce qu'il veut, notamment les filles. Et que là, c'est lui qui s'est fait berné !

– D'accorddd ! C'est sadique, mais d'accord.

Matthieu rit face à ma remarque, avant que l'on ne monte en cours.

***

Quand je rentre chez moi, je suis épuisée. Ma mère a déjà dû être partie puisque la porte est fermée à clé, et que personne de répond à la sonnerie. Je me déchausse, avant de monter dans ma chambre et m'affaler sur mon lit.

Cette pièce est grande, il y a un lit deux places au milieu, tandis que mon grand bureau est en bois, dans un coin. J'aime beaucoup ma chambre, c'est mon espace à moi, où je me retrouve. Un endroit que je connais si bien, qui m'appartient. De plus, les guirlandes lumineuses accrochées un peu partout lui donnent un aspect cocooning que j'apprécie particulièrement.

Après avoir fait mes devoirs et mangé les restes, je m'allonge sur mon lit et lance un film sur Netflix. C'est sur ce dernier que je finis par m'endormir.

FAKE. Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant