FAKE. Tome 1

Chapitre 4

– Et il t'as embrassée ?!! S'écrie Julie.

– Oui. Mais n'allez pas vous imaginez des trucs, hein !

– Mouais... Souffle Élodie. On te voit venir, ma petite Leïla.

Oh la, la, j'en étais sûre ! Je n'aurais pas dû tout leur raconter !

– Donc il vient chez toi ? Demande Matthieu, d'un ton un peu...énervé en fait.

– Euh... Oui.

Je sais que Matthieu est protecteur avec moi, il ne tolèrerait pas que quiconque me fasse du mal, et je lui en suis reconnaissante. Malgré tout, il est parfois surprotecteur. Et puis, je sais très bien qu'il n'apprécie pas particulièrement Tyler.

– Fais gaffe, il s'est servi de toi, il est capable de beaucoup de choses.

– Matthieu, fais-moi confiance ! Je sais qu'il est capable de beaucoup de choses, et je compte bien lui parler de ce qu'il s'est passé. Ok ?

Je m'approche de lui et lui ébouriffe les cheveux, en sachant qu'il déteste ça. Comme je m'y attendais, il essaie de m'attraper en me criant « Leïla ! Tu sais que je déteste ça ! Je te promets que tu vas le payer ! ». Puis, je m'enfuis en courant, ne pouvant contenir mon rire.

Je slalome à travers les gens, en bousculant quelques uns au passage, et même si je cours plutôt vite, Matthieu est en train de me rattraper. Quand il arrive enfin jusqu'à moi, il me pince les côtes, ce qui me fait rire de plus belle. J'ai vraiment l'air d'une idiote, comme ça au milieu de la cour.

– Matthieu ! Arrête !

– Seulement si tu me dis «Matthieu le plus beau mec que j'ai jamais rencontré, peux-tu arrêter s'il te plaît ?» !

– Haha ! Never.

Il me repince les côtes et me dit :

– Alors je n'arrêterai pas !

– Ok ! C'est bon ! Matthieu le plus beau mec que j'ai jamais rencontré, peux-tu arrêter s'il te plaît ?

Il me pince les côtes une dernière fois avant de dire :

– Merci. Je sais.

– De quoi ? Je lui demande, perplexe.

– D'avoir dit que j'étais le mec le plus beau du monde.

Je lève les yeux au ciel en riant, puis je rejoins Julie et Élodie, qui ont l'air amusé.

***

Nous sommes mardi, et Tyler est sensé arriver dans quinze minutes. Je suis rentrée chez moi il y a une demie-heure, et j'ai eu le temps de prendre ma douche.

Je m'allonge sur mon lit et me passe en boucle ce qu'il s'est passé il y a cinq jours, quand il m'a embrassé. Je compte bien lui en parler ce soir, je veux des explications. Il s'est quand même servi de moi pour rendre Margaux jalouse !

D'ailleurs, il n'arrêtait pas de les regarder, elle et James. Je crois qu'il est jaloux, et qu'il veut la récupérer. Bien que ça me laisse perplexe, comment peut-on être attaché à ce genre de personne ? Ou alors il n'est pas du tout attaché à elle, il est juste jaloux par principe et ne supporte pas qu'on lui résiste.

Oui, ça doit être ça.

Quand la sonnerie retentit, je dévale les escaliers à toute vitesse, et me recoiffe au passage. J'ouvre la porte à la volée, et voit la tête blonde de Tyler apparaître.

– Salut, dit-il en souriant

Je le détaille de la tête aux pieds, en remarquant qu'il n'a rien amené. Aucune affaire pour travailler, rien.

– Salut, t'as rien amené ?

– De quoi ?

– Ben, des affaires pour travailler, un classeur, une trousse, je sais pas !

– Aah. Non, annonce-t-il, comme si c'était normal. Je pensais que t'en avais, et qu'on allait se servir de tes cours !

Il hausse les épaules, c'est pas possible ! J'y crois pas !

– Je peux entrer ? Demande Tyler.

Eh bien, oui, c'est toi qui t'es invité, t'arrives sans aucune affaire pour bosser, mais oui, je t'en prie, entre.

– Oui, bien sûr, je finis par dire.

Je lui fais signe de monter à l'étage, là où il y a ma chambre, pendant qu'il admire ma demeure. Il me suis, et s'assoit sur mon lit. Je ne peux m'empêcher de les regarder, lui, ses beaux yeux bleus et son corps de rêve. Oui, je ne suis pas la seule de ce lycée à penser qu'il a un corps de rêve. C'est vrai, quoi ! C'est pas donné à tout le monde d'avoir des biceps volumineux et des abdos qui se voient même à travers un T-shirt. Je me mords la lèvre inférieure, avant de me rendre compte qu'il me fixe, amusé.

– Leïla ! Crie-t-il en agitant sa main devant mes yeux.

Je secoue la tête, pour arrêter de penser à lui, et m'assois à mon bureau. Je sors de mon sac mes cours de physique et plusieurs stylos.

Pendant environ quarante minutes, on travaille. J'avoue que je suis étonnée de voir que Tyler s'y connait en physique, il m'explique même des trucs que je n'ai pas compris ! On a bien avancé notre exposé, mais nous n'avons fait que la moitié.

Je ne lui ai pas encore parlé du baiser, et je compte le faire maintenant, puisqu'on est en train de profiter d'une petite pause.

– Tyler... J'aimerais bien que tu m'explique... Commencé-je, gênée. Je ne sais vraiment pas comment il va réagir.

– Oh la, la, t'es vraiment perdue en physique, toi ! S'exclame-t-il en riant.

– Mais non ! Je voulais parler du baiser d'il y a une semaine...! Je souffle, excédée.

Il me regarde un instant, comme s'il ne s'y attendait pas, puis il ouvre la bouche, prêt à dire quelque chose. Mais au moment où il allait parler, ma mère ouvre la porte de ma chambre et me dit :

– Leïla, je suis ren—

Quand elle voit Tyler, elle s'arrête. Puis, elle écarquille les yeux, et je vois à travers eux passer d'abord de la surprise, puis de la compréhension, et ensuite de la joie. Elle semble vraiment heureuse que Tyler soit là. Pourquoi donc ? C'est pas comme si je n'avais jamais invité de garçon ! En y repensant, peut-être bien...

– Oh, mais tu ne m'avais pas dit que tu avais un petit copain ! S'exclame-t-elle avant de me faire un clin d'œil.

Oh non. Elle va s'imaginer des choses.

– Maman, ce n'est pa—

Mais elle est déjà partie. Je tourne la tête vers Tyler, qui est mort de rire.

Puis, il s'arrête, comme s'il venait de voir un ange. Il me regarde, les yeux pétillants de malice. Que va-t-il dire, encore ?

– Ta mère vient de me donner une putain d'idée ! S'écrie-t-il, en esquissant un sourire.

– Euh... Laquelle ? Je demande, pas très rassurée.

– On va faire semblant d'être en couple.