Chapitre 30

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Quand je rentre chez moi, il fait nuit. Ma mère n'est pas là, elle travaille. Mon père, lui, est toujours à la maison mais il devrait repartir pour l'Australie dans une ou deux semaines. Alors, accrochant mon manteau au porte-manteaux, je crie :

– Papa ! Je suis rentrée !

– Okay ! Me répond-il depuis l'étage.

Je traverse notre immense salon pour monter ensuite les escaliers. Avant de rejoindre ma chambre, je passe au bureau de mon père.

– Ça va ? Je lui demande, alors qu'il a le nez dans des papiers.

Il relève la tête vers moi puis me réponds :

– Oui, très bien et toi ?

– Génial. On mange quoi ce soir ?

– Pâtes à la carbo.

– OK ! Je vais faire mes devoirs.

Puis je m'en vais, direction ma chambre. Je m'assieds à mon bureau et sors de mon sac mes manuels. Pendant une heure environ, je travaille.

Une fois cette tâche finie, je descends dans la salle à manger afin d'aider mon père. Il n'est pas souvent là, je dois en profiter. Je lui demande ce qu'il y a à faire, et il me répond qu'il faut faire bouillir l'eau des pâtes. Alors, je prends une marmite, la remplie d'eau et la fait chauffer. Mon père quant à lui, coupe les oignons. Je le regarde faire, à l'affût d'une larme au coin de son œil.

– Tu vas finir par pleurer ! Je lui lance en riant.

– Même pas !

– C'est ça...!

Je m'accoude au bar, guettant la moindre trace d'eau sur son visage. J'ai le temps de constater qu'il a pris quelques rides, mon père. À ce moment-là, je me dis que je ne passe pas assez de temps avec lui, que je ne profite pas assez. Les yeux toujours rivés sur les siens, je souris en voyant qu'ils deviennent humides.

– C'est bon ! J'ai fini ! S'écrie-t-il en jetant les oignons dans la poêle. Et je n'ai pas pleuré !

Je soupire, alors qu'il me sourit.

Vingt minutes plus tard, nous mangeons nos pâtes cuisinées ensemble. Ce genre de moments amusants m'avaient manqués, et je dois avouer que cette soirée était vraiment sympa.

***

Trois jours plus tard, quand je me réveille, je pense tout de suite à Tyler. C'est comme ça depuis la soirée où on s'est officiellement mis ensemble. Je ne cesse de penser à lui, il hante mes pensées.

Être avec lui au lycée me comble de bonheur, sachant que maintenant, je suis sûre que ce n'est pas une fausse relation. Elle est vraie. J'ai des sentiments pour lui, et je pense que c'est réciproque.

Enfin bref, mon beau Tyler vient me chercher dans une demie heure, il faut que je me prépare.

Trente minutes plus tard, la sonnerie retentit. J'espère qu'elle  n'a pas réveillé ma mère... Attrapant mon sac au passage, je dévale les escaliers puis me dirige vers la porte d'entrée. Quand je l'ouvre, mon petit blond préféré se tient sur le perron. En me voyant, il sourit, et moi aussi.

J'enfile mon manteau puis m'approche de lui pour claquer un baiser sur ses lèvres.

– Bonjour, dit-il.

– Salut. On y va ?

– Oui, viens.

Il me prend la main et m'entraîne jusque dans mon allée où il a garé son scooter. Il fait vraiment froid, mes mains sont gelées (sauf celle que tient Tyler). Il me tend un casque et chevauche le véhicule. Je m'installe ensuite à l'arrière et m'accroche à lui.

Tyler fait vrombir le moteur puis démarre. Il roule d'abord doucement, jusqu'à ce que je lui crie :

– Plus vite !

– Madame aime finalement la vitesse ! Renchérit-il en accélérant.

Mes cheveux volent au vent, une sensation de fraîcheur et de liberté m'envahit. Le paysage défile à une vitesse folle, et je dois dire que j'apprécie. Mais je commence à m'inquiéter de notre allure. Alors, je jette un regard au compteur qui affiche les 80km/h. Je suis soudain prise par un élan de panique et hurle à Tyler de ralentir. Sauf qu'il n'en fait rien.

– Allez Tyler ralentit ! C'est dangereux là ! On est en ville !

Il ne réponds pas, mais à mon plus grand soulagement, notre vitesse diminue. Je scrute le compteur : 40 km/h. Parfait ! Rassurée, je pose ma tête contre le dos de Tyler et attends d'arriver au lycée.

***

Je suis en cours de physique-chimie, à côté de Tyler. Ce que raconte le prof ne m'intéresse pas, alors je regarde par la fenêtre. Il fait très beau, et le soleil illumine un ciel bleu. Les arbres qui bordent la rue sont nus, créant ainsi un paysage lunaire et froid. J'observe un moment les gens vêtus de bonnets et d'écharpes courir après un bus ou marcher rapidement en téléphonant. Ils me font rire, et je m'imagine être à leur place. Mais ma contemplation s'arrête là puisque le professeur me dit :

– Mademoiselle, cessez d'admirer la fenêtre et revenez parmi nous, je vous prie !

Quelques élèves se marrent, tandis que je baisse les yeux en tentant de cacher mes joues rouges.

– T'aurais pu me prévenir ! Je lance à Tyler.

Il rit doucement.

– Non, t'étais belle.

– Quoi ?! Je dis en riant. J'étais belle ?

– Ouais, t'es belle quand t'es concentrée, souffle-t-il.

Cette fois, je dois ressembler à une tomate bien mûre.

– Merci.

– Je t'ai déjà dit que t'es mignonne quand tu rougis ? Demande Tyler en rigolant.

– Arrête ! Je dis en le poussant légèrement. J'ai eu ma dose de gêne pour aujourd'hui !

Il rit, et moi aussi. Puis, il pose sa main sur ma cuisse, ce qui me fait frissonner de tout mon être. Ignorant mon sang qui bouillonne dans mes veines, je le regarde écrire, et remarque que mon bracelet bleu est à son poignet. J'avais oublié ! C'est vrai qu'il le porte bien. Et puis, je trouve cela adorable, qu'il le porte tous les jours. Instinctivement, je prends sa dent de requin dans mes mains et joue avec. Moi aussi, je le mets tous les jours...

***

La journée s'est bien déroulée, je n'ai pas vu le temps passer ! Quand je rentre chez moi, je constate que mon père n'y est pas : il doit être en rendez-vous. Ma mère travaille, elle aussi, alors je suis toute seule pour le restant de la soirée.

Comme il a fait froid aujourd'hui, j'ai envie d'un bon bain chaud. Alors, je monte à l'étage et me dirige vers ma salle de bains. J'en ai une à moi toute seule, c'est le seul avantage d'avoir des parents qui travaillent beaucoup... Je récupère au passage mon enceinte bluetooth et la connecte à mon téléphone.

J'actionne le robinet et règle la température. Une fois la baignoire à moitié remplie et mes vêtements retirés, je me plonge dans mon bain. La chaleur me fait frissonner mais détend tous mes muscles. Je ferme les yeux, tout en fredonnant l'air de la musique que diffuse ma baffle. Je ne pense plus à rien, je me concentre juste sur les paroles de la chanson. Malgré tout, le visage parfait et souriant de Tyler refait surface dans ma tête.

Ce mec est vraiment partout...

NDA : Hello, je suis désolée parce que ce chapitre comporte bcp d'ellipses, mais c'est un peu essentiel. Je voulais raconter des petits bouts de la semaine de Leïla, des moments de bonheur qui sont pourtant insignifiants... Du coup, j'avais pas envie de décrire un lonnnng moment❤️

FAKE. Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant