J'observe les nuages. Si Sam avait été là, il aurait pu m'expliquer comment se prénomment scientifiquement ces grosses formes blanchâtres qui flottent si gracieusement dans le ciel. D'ailleurs, le processus de la formation des nuages en lui-même me fascine... Ceux-ci sont si majestueux. Ils fendent le ciel et sont si gros que l'on dirait qu'une explosion les a précédés. C'est difficile à croire que ça s'est formé juste à partir d'eau. La nature est si belle. Et dire que la plupart des gens sont trop occupés pour lever leur nez de leur téléphone pour s'en rendre compte. Pourtant, j'en suis sure, s'ils levaient les yeux au ciel, ils seraient tout aussi captivés que moi. C'est en les regardant s'en aller au gré du vent que je me rends compte que je ne les verrai plus jamais. Qu'il n'existe pas un seul nuage semblable dans le ciel. Qu'ils naissent et périssent. Un peu comme nous... Mon sourire s'évanouit et je baisse les yeux tristement. Au revoir les nuages. Au revoir papa, au revoir maman... Je ne peux empêcher la larme qui roule sur ma joue droite. Une soudaine sensation de malaise m'envahit. Un mal du « pays », en quelques sortes... Je ferme les yeux et m'oblige à prendre des profondes respirations lorsque je sens deux bras m'entourer. J'entrouvre les yeux et reconnais les habits blancs de Rémiel. Je l'enlace à mon tour non sans être déstabilisée par son geste d'affection. Dans ma famille, nous ne sommes pas du genre tactiles ni à montrer nos émotions. Il s'écarte légèrement de moi.
–T'es prête princesse? me murmure-t-il en essuyant mes larmes de ses pouces.
Je souffle un coup.
–Je n'ai pas trop le choix.
Quelques heures d'explication de techniques de self défense, mélangées à de la boxe et du karaté plus tard, je suis à court de respiration et lui demande un pause.
–Tu te débrouilles bien pour le moment, m'annonce-t-il.
–Je veux bien te croire mais... « bien » n'est assez pour faire face à ce qui m'attend.
Je saisis une bouteille d'eau déposée à terre et en bois la moitié. Dès que je la repose sur le sol, Rémiel fonce sur moi dans le but de me plaquer à terre.
–Eh! Qu'est-ce que tu fais?! lui demandé-je affolée.
Je tente de parer son attaque en utilisant sa force à mon avantage, comme il me l'a appris. J'arrive à le pousser derrière-moi et je lui assène un coup dans le dos. Un cri déchirant fend le silence si paisible dans lequel nous étions plongé depuis le matin. Il se raidit et tombe à genoux, à terre. Je hurle à mon tour en me précipitant vers lui.
–Rémiel ?!
Il est secoué de spasmes comme si je lui avais enfoncé un taser dans la peau. Ses deux yeux exorbités fixent le néant et me fichent la chair de poule. Un filet de sang s'échappe de ses lèvres. Je hurle encore et encore après quelqu'un. Je hurle pour qu'on vienne m'aider.
–Azaël ?! Sam?! J'ai besoin d'aide !
Je me relève et commence à tourner autour de Rémiel, en panique totale. C'est à ce moment-là qu'Azaël franchit la porte-fenêtre. Il me regarde et une lueur d'inquiétude passe sur son visage.
–Qu'est-ce qui se passe?!
Et puis, son regard se pose sur son frère à genoux, en train d'agoniser. Il s'approche dangereusement de moi.
–Merde! Putain, qu'est-ce que t'as foutu ?!
Il m'attrape les épaules et me secoue violemment. Mes larmes se mettent alors à couler en cascade.
–Je... Je, arrête !
Je me dégage de son emprise, en vain. Il me relâche en me poussant et je dois me rattraper à la table pour ne pas tomber. Il se précipite vers son frère qui est toujours dans un état de catatonie effrayant. Il s'agenouille près de lui et le force à s'allonger sur le côté. Il pose sa tête sur ses genoux.
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Mon ange [terminée]
RomantikEmmy, 21 ans, fraîchement diplômée, s'apprête à arpenter le monde à la recherche des plus beaux clichés de la nature. Elle a tout pour être heureuse : des parents attentionnés et en bonne santé, un diplôme dans le domaine qu'elle préfère, une belle...