Mon ange [terminée]

Chapitre 25

Je prends quelques bouffées d'air frais avant de pénétrer dans la maison. Le salon est vide, j'avance donc vers leur chambre. Ce calme, si... plat m'angoisse soudainement. Pas une seule fois je n'ai sérieusement envisagé que mes parents auraient pu être un mirage. Une illusion créée par le puissant Méphisto pour que je me retrouve seule. Enfin, dans quel but? Faire en sorte d'accuser Sam afin que je me retrouve sans personne? Non, ça n'a pas de sens. Je pense. Je recule de quelques pas et pousse un cri lorsque je heurte quelqu'un. Je me retourne.

–Emmy ! On dirait bien que tu n'as pas la conscience tranquille. Quelque chose te tracasse? me demande mon (vrai) père.

Je suis soulagée de me retrouver à nouveau en face de lui et cela dissipe tous mes doutes instantanément.

–Non. Non, je vais bien. Je suis contente pour vous, c'est tout !

–Allez-vous nous rejoindre ? Il a l'air d'être un bon petit gars en tout cas. Je suis content pour toi.

–Oui. Il est.... adorable.

Je souris en pensant au fait que c'est bien le dernier des adjectifs qui pourrait le qualifier.

–Nous allons vous rejoindre oui, normalement. Mais on a d'abord quelques petits trucs à régler, poursuis-je.

–Rien de grave j'espère ?

–Georges ! crie ma maman depuis leur chambre.

–Oups, on dirait que le devoir m'appelle !

Sur ce, il me dépasse et va la rejoindre. Je le suis et m'affale sur leur lit. Je me pose sur les coudes et les observe s'affairer.

–Mon Dieu... À peine les valises défaites que nous allons déjà repartir ! Il faudra absolument que je pense à remercier ton charmant ami. Et quelle politesse... C'est si rare de nos jours ! Georges, dépêche-toi ! N'oublie pas ta chemise à longues manches noires, ça sera parfait si on dîne avec ses parents. Emmy, je suis fière de toi. On dirait que tu as enfin tout ce que tu voulais dans la vie. Un job merveilleux, un copain fabuleux, à partir de maintenant on va vraiment pouvoir profiter et voyager autant que l'on veut sans culpabiliser !

Elle s'éloigne de ses affaires et me fait signe de venir dans ses bras. Nous nous étreignons et je profite bien de cet instant, ne sachant pas ce qu'il va se passer après leur départ, et encore moins d'ici deux jours. Je hume son parfum et grave ce souvenir dans ma mémoire. Mon père nous rejoint et nous entoure de ses grands bras également.

–Aller, encore deux ou trois affaires et on est partis ! Georges, avais-tu fait le plein du camping-car ?

Mon père fait mine de réfléchir. Quant à moi, je me décompose. S'ils montent dans cet engin, ils découvriront Rémiel !

–Non, je n'ai pas eu le temps.

Un soupir de soulagement m'échappe discrètement.

–Tant pis, nous prendrons la Toyota. Je n'ai de toute façon pas emballé assez de choses pour un long voyage !

Je la regarde porter ses trois valises dans le hall. Non, ce n'est certainement pas trop de choses ça... Mon père porte tout dans le coffre et revient vers moi.

–Ça va aller alors ? On se voit bientôt ?

Je réprime tant bien que mal mon envie de pleurer et me contente de hocher la tête.

–Bisous ma chérie ! s'exclame ma maman en me prenant une nouvelle fois dans ses bras.

–Amusez-vous bien là-bas !