Chapitre 13

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Je me dégage de la prise de Samaël afin d'affronter le regard de celui qui m'a conçue. Lorsqu'il m'aperçoit, son visage se tord en une grimace.

–Tu es le portrait craché de ta mère, dommage.

Des bruits étouffés se font entendre. Je tourne la tête et et constate que Rémiel est bâillonné et attaché à une chaise. Derrière lui sont postés deux colosses de plus de deux mètres, vêtus d'un costume. Je secoue la tête, dépitée.

–C'est moi que tu veux. Relâche-le. Il n'a rien fait.

Le tutoiement m'est venu naturellement. Je ne me vois pas lui attribuer une quelconque marque de respect. Il ricane.

–À cause de ton sauveur ici présent, si.

Je tente de m'avancer mais Samaël me retient de son bras.

–Ton armée, je m'en contre-fiche. Te voir mourir, oui, tu ne mérites que ça pour ce que tu as fait à mes parents. Mais je ne suis pas idiote. Je sais que tu n'es qu'un monstre sanguinaire qui ne pourra pas être stoppé. Pourquoi m'attaquerais-je à toi? Relâche-le, et laisse-moi vivre ma vie d'humaine tranquille.

Il fronce les sourcils et sonde Sam du regard.

–Alors comme ça c'est vrai ? ricane-t-il.

Sam ressert sa prise autour de moi. Il est contrarié, je le sens.

–Quoi ? Qu'est-ce qui est vrai ?

–Rien, me répond sèchement Sam. Comment l'as-tu retrouvée ?

Le sourire de mon supposé géniteur s'agrandit. Certes, ça a beau être un bel homme, il possède le sourire le plus machiavélique que j'ai vu de ma vie. J'en ai des frissons. Il n'a plus rien avoir avec l'homme que j'ai croisé l'autre jour. Un bruit de pas attire notre attention derrière nous.

–Azaël, mon ami ! Je pensais que tu ne viendrais jamais, s'exclame le gangster qui veut me faire la peau.

Les deux autres frères et moi-même nous décomposons sous le choc. Alors comme ça il les a trahis. Sa propre famille. Est-ce que c'est dans la nature des anges déchus d'être si immoral ?

–Comment as-tu pu ?! Toi ! Notre famille ! On est liés par le sang ! hurle Sam.

Une telle aura de colère se dégage de lui que, si je ne le connaissais pas, j'aurais fuis le plus loin possible. Un éclair déchire le ciel et le grondement du tonnerre retentit aussitôt. La pièce est maintenant presque plongée dans le noir tellement le ciel s'est obscurci. Je serais tentée de fuir comme une petite souris s'ils n'étaient pas dans le pétrin à cause de moi. Trois autres hommes, en costard également et à la carrure énorme, émergent derrière Azaël alias le Judas de la situation.

Ils avancent vers nous d'un pas menaçant. Les deux premiers arrivent à choper Sam qui hurle de ne pas me toucher, en se débattant comme pas possible. Le troisième fonce vers moi tête baissée. Je recule, affolée jusqu'à buter contre quelque chose. Enfin, quelqu'un visiblement.

–Alors comme ça on refuse de saluer son cher père.

Avant que je n'aie pu répliquer, ce dernière plaque un tissu imbibé sur mon nez et ma bouche. Quelques secondes plus tard, tout devient noir et je m'endors.

***

J'ouvre les yeux doucement. La première chose que je remarque, c'est un sentiment d'inconfort qui prend possession de mon corps. Je suis apparement assise, sur une chaise. Je tente de bouger mais mes poignets ainsi que mes chevilles sont attachés à celle-ci. Mon dos et ma nuque me font un mal de chien et je dois faire un effort surhumain pour relever la tête. Ma vision est un peu floue pour le moment. Je ne distingue que les contours des choses qui m'entourent. Un bureau ? Oui, je pense qu'il y a un bureau en face de moi. Et une fenêtre ! Une forme de détache du meuble.

Mon ange [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant