«La dépression c'est être daltonien et entendre les autres vous répéter constamment comme le monde est coloré» ᴬᵗᵗᶤᶜᵘˢ
Sous ses pieds; la vie, la rue en contre-bas que ses baskets saluent pour une dernière fois au loin.
Au-dessus de sa tête, une i...
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Ses fesses confortablement callées dans un fauteuil rudement confortable, Namjoon ne pouvait s'empêcher de ricaner en observant les traits inquiets tout autant qu'agacés de son père au travers du grand miroir devant lequel ils étaient tous deux installés. La tête coincée dans une machine dont seuls les coiffeurs connaissent le nom, le cinquantenaire feuilletait énergiquement un magazine de motos qui ne semblait pas même effleurer sa curiosité, mais qui avait au moins le mérite de lui faire oublier pendant quelques instants son état d'impatience et d'énervement.
Son gamin, lui, tentait du mieux qu'il pouvait de se retenir de rire, ses lèvres s'étirant tout de même approximativement toutes les 2 secondes en un sourire incontrôlable, le fou-rire menaçant grandement d'éclater à chaque mouvement d'impatience que présentait son père qui gigotait sous la machine et grognait parfois quelques mots en direction du trentenaire qui s'était occupé de lui jusqu'ici et n'était pourtant plus là. Mais le visage du coiffeur lorsqu'il avait entendu son père lui demander de le teindre en blond lui revint en tête, -un mélange de surprise et de dépit lorsqu'il avait ensuite constaté la faible longueur et le peu de cheveux qui trônaient encore fièrement sur le crâne de son paternel-, et il ne put s'empêcher d'éclater de rire, faisant tourner ici et là les têtes de quelques curieux. Ce fut ensuite la pseudo-dispute qui avait éclaté entre les deux hommes qui lui revint en mémoire, entre le souvenir du coiffeur agacé qui ne cessait de répéter qu'il ne pourrait jamais faire ça sur des cheveux pareils et celui de son père qui affirmait en grommelant qu'il lui restait beaucoup de cheveux à teindre, le fou-rire du jeune homme ne fit qu'empirer.
Namjoon tenta de s'arrêter de rire lorsqu'il croisa le regard pincé de reproches qu'Haesung lui adressait, mais ça ne fit qu'empirer la chose et bientôt se furent des énormes sanglots de rire qui étreignirent le maigre corps du garçon. Ça faisait un moment que le jeune homme n'avait plus ri de la sorte. Et c'était plutôt agréable, malgré les nombreuses têtes et regards qui avaient soudainement convergés vers la source de ces bruits –très mal- étouffés. Ce fut d'ailleurs pour cette raison qu'il put finalement se calmer un peu, parce que les nombreuses paires d'yeux qui étaient désormais braqués sur lui avaient fini par avoir raison de son rire pour remplacer tout ça en une sorte de gêne qu'il tenta de camoufler en enfonçant plus encore ses fesses dans ce doux fauteuil.
-T'as fini de te foutre de ma gueule ? Commenta le cinquantenaire en lançant un regard meurtrier à son gamin au travers du grand miroir.
-Je... Je ne... Je me fous pas de ta gueule, arriva à dire Namjoon avant de plaquer ses deux mains contre ses lippes gercées pour cacher le plus de sons provenant d'un nouvel énorme sanglot de rire.
-A peine. Bon c'est bientôt fini ce truc ? Grommela Haesung en tapotant sur la machine de sa main gauche, ce qui fit rire plus encore le gamin.
Il lui fallut concentrer tous les efforts du monde dans la seule volonté d'arrêter ce foutu fou-rire ravageur pour qu'enfin les sanglots se calment, après plusieurs longues minutes passées à étouffer presque derrière ses grandes mains. Il arriva finalement à retrouver un brin de sérieux lorsqu'il sortit l'ancien portable de sa sœur et passa en revue ses notifications.
