Aujourd'hui c'est mon anniversaire, je fête mes quinze ans.
Mais je suis ici avec ma mère, Anne, dans le cabinet de cette psychiatre. Comme devant tous les professionnels de la santé que j'ai pu rencontré je baisse la tête, par honte ou peur je ne sais pas trop. Mes mains tremblent, mes yeux me brûlent. Je ne bouge pas, écoutant les questions du docteur. Mais je ne parle pas car je n'ai pas choisi d'être la. Alors ma mère explique encore une fois sa confusion face à mon mal-être. Mon cœur se pince quand sa voix se brise. Je relève la tête pour la regarder comme si mon regard aller réparer tout ce que je lui fais subir. Je m'en veux, tellement. La psychiatre reprend.
J'ai discuté avec ton psychologue Harry. Il m'a expliqué les lettres que tu lui a écrit. Je suis inquiète pour toi.
Je baisse la tête encore une fois ne voulant pas faire face a la réalité. Mais la dame reprend.
Je connais la psychiatre responsable du service d'hospitalisation d'une clinique privée. C'est un petit service qui accueille des jeunes de 15 à 25 pour des troubles du comportement. Je pense que l'hospitalisation est nécessaire Madame, l'état de votre fils est trop inquiétant pour un simple suivi psychologique.
Je relève la tête, les yeux écartés.
Mais je vais bien, je ne parle juste pas beaucoup c'est tout. Je ne veux pas y aller. Je ne veux pas arrêter l'école s'il vous plait, je dis légèrement agacé.
Ecoute Harry je vois bien que tu n'accepte pas l'aide de tes parents ni celle de de Monsieur Johan. Et après ce que tu lui a écrit je ne peux pas te laisser rentrer chez toi et retourner te faire du mal.
Ma mère me regarde et me sourit comme pour me dire de faire un effort pour elle, pour eux. Je vois bien qu'elle est à bout, que c'est son dernier espoir.
Mais comment je vais faire pour les cours, ça va être mis dans mon dossier si je loupe les cours comme ça. Je ne veux pas que ça nuise à mon avenir.
Parce que tu envisage un avenir maintenant Harry ?
Je baisse de nouveau la tête. Je n'aime juste pas rater l'école, c'est important pour moi d'y aller et de faire mes devoirs. Et puis mon absence se ferait remarquer et j'ai un peu peur des rumeurs qui pourraient se créer.
Sincèrement Harry je pense que tu as besoin d'être entouré et d'avancer. Cette coupure avec le lycée te permettra de faire le claire dans ta tête. Il saura d'autant plus facile de suivre à l'école si tu n'a pas toutes ces idées noires en tête à longueur de journée.
Harry avec ton père on y a déjà réfléchit et pour nous c'est la bonne solution pour toi. Tu as besoin de respirer.
Ma mère est démunis. Je le vois et j'ai un autre pincement au cœur. Ma boule au ventre grossit et je dois me mordre la joue pour ne pas pleurer.
Très bien j'accepte, je murmure avant de me replonger dans mes pensées sans entendre la suite de l'échange entre la psychiatre et ma mère a propos des normalités administratives.
Quand nous sortons du rendez-vous un silence lourd règne entre nous. Je me sens trahis mais en même temps je vois que ça la soulage.
Harry c'est compliqué je sais, mais là tu ne fais que creuser ta tombe. Je ne veux pas me réveiller un matin et voire mon fils étendu de son long dans son lit. Je ne t'abandonnerais pas.
Sa voix se brise encore et encore tout au long de cette phrase. Un larme coule le long de sa joue et je ne peux m'empêcher de quitter son regard pour me broyer de l'intérieur. Je me déteste tellement pour lui infliger ca.
Je t'aime Harry, ne l'oublie pas, dit elle avant de démarrer la voiture.
Quand on rentre à la maison je marche la tête baissée vers la salle de bain. Une fois à l'intérieur je ferme à clé avant de m'écrouler au sol, pleurant. Je sanglote là, contre le carrelage froid. J'entends ma mère préparer à manger et s'occuper de nos deux chiens. Je n'ai pas l'impression de faire partie du décors et tant mieux. J'aime pouvoir m'effacer et me retrouver avec moi même, faire le point sur la situation. Il faut que je contrôle la situation et ce soir, à ce rendez vous, rien ne s'est passé comme prévu. Rien. Je me relève, énervé de pas avoir fais quelque chose pour empêcher ça. Le regret s'installe en moi telle une tornade et je me met à faire les cents pas.
Épuisé par mon corps meurtri et faible je m'assois au bord de la douche, essoufflé. J'enlève doucement mes habits avant de me glisser sous le jet brûlant. Je pose ma tête contre le carrelage froid et respire un grand coup. Mes parents me font hospitaliser. La phrase se répète deux ou trois fois dans ma tête et je finis par rigoler nerveusement. Je n'y crois, à quel moment ca a dérapé entre nous pour qu'on en arrive là ?
Une fois dans mon lit sans avoir manger ne voulant pas voire ma mère, j'envoie un message à Liam pour lui expliquer la situation.
Harry on en a déjà beaucoup discuté et même ce que je te dis tu en a rien à faire. Pour moi tes parents prennent la bonne décision. Tous les jours tu arrives avec tes cernes de plus en plus grosses et tes traits du visage s'approfondissent a m'en faire presque peur. Même Mme Tivoli s'est inquiétée pour toi l'autre jour. Acceptes l'aide que tu reçois pour une fois et ne dis pas non avant d'avoir essayé.
Je répond simplement à Liam qu'on en rediscutera demain. Je pose mon téléphone sur ma table de chevet avant d'attraper le livre qui s'y trouve. C'est un recueil de poèmes que nous devons lire pour le cours de français. J'adore cette matière sauf que je suis tellement nul lorsqu'il s'agit de commenter, mes arguments ne sont jamais valables.
Mon père entre doucement dans ma chambre me tirant de mes pensées. Je vois à son expression que nous allons parler du rendez-vous, je n'en ai pas envie.
Comment ça va mon grand ?
Bien papa, ça va. Et toi ta journée ?
Longue et épuisante comme d'habitude.
Il sourit pour marquer une pause.
Ecoute Harry...cette décision est la bonne. Ta mère et moi sommes démunis face à ton mal-être. Et je vois bien que ta mère même si elle a eu des difficultés, elle ne sait pas comment gérer et réagir. Je veux la préserver et surtout te préserver.
Je ne répond rien. Je ne sais jamais quoi répondre face à lui. Ses mots sont si durs et profond. Je fixe mon livre pour me donner de la contenance.
Il me sourit une dernière fois avant de sortir de la pièce puis quelques larmes coulent sur mes joues. Je suis un désastre.
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On est malades.
FanfictionLorsque Harry et Louis se rencontrent dans une clinique pour des troubles du comportement.