Chapitre 26

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— Mais qu'est-ce que tu fous ? s'exclama la voix d'une personne visiblement très en colère, derrière Hugo.

Ce dernier s'arrêta d'hurler pour se retourner, surpris d'une telle interruption. Caroline s'avançait d'un pas très énergique vers lui. Une fois à sa hauteur, elle l'attrapa par les deux avant-bras et le secoua de toutes ses forces pour le raisonner.

— Co-Comment savais-tu où me trouver ?

Elle brandit son téléphone devant les yeux du jeune homme qui pu alors s'observer en action, dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. Il était devenu la risée d'internet et plus personne ne pourrait le croire innocent après ça.

Honteux, il alla s'asseoir sur un banc, le dos courbé, la tête basse. Caroline se joint à lui.

— Où avais-tu la tête, Hugo ?
— Nulle part, Caro. Je ne suis plus moi-même. Elle hante mes pensées, jours et nuits.
— Reprends-toi ! Sinon, c'est qu'elle a déjà gagné !

Hugo resta silencieux. Caroline avait raison, et c'est la sensation qu'il avait depuis quelques jours. Lyanna avait une telle emprise sur lui que d'une certaine façon, elle l'avait déjà vaincu.

Il releva la tête vers les fenêtres de l'appartement de la fille et il l'aperçut. Elle l'observait, accoudé à la rambarde, l'air ravi. Caroline leva à son tour les yeux et rencontra enfin l'origine de tous les tourments de son ex. Elle posa alors une main sur la joue du jeune homme et le força à la regarder. Le trentenaire avait les yeux pleins de larmes, mélange de colère et de fatigue de ces dernières quarante-huit heures sans dormir.

— Écoute-moi Hugo, reprit Caroline d'une voix douce. Tu vas y arriver. Je ne te lâcherai pas, et on ira jusqu'au bout.

Hugo s'effondra dans les bras de la jeune femme. Cette dernière, la tête posée sur l'épaule d'Hugo, tourna à nouveau les yeux vers l'adolescente qui les fixait toujours, d'un air mauvais. Caroline lui jeta un regard de défiance. Elle ne comprenait toujours pas comment Hugo avait pu entretenir une liaison avec une lycéenne, ni comment cela avait pu tant le troubler, et elle ne comprendrait certainement jamais, mais elle ne la laisserait pas avoir l'ascendant sur lui. Elle raccompagna son ex amoureux chez lui et resta à ses côtés jusqu'au lendemain.

Lyanna retourna dans sa chambre lorsqu'elle vit qu'Hugo partait de devant chez elle, aux bras de son ex copine. Furieuse, elle jeta à terre tout le contenu de son bureau, criant de toutes ses forces. Si elle ne pouvait pas l'avoir, alors personne ne l'aurait !

Alertés par les cris, ses deux parents arrivèrent en trombe dans la pièce de l'adolescente, qui continuait de faire voler tout ce qu'elle trouvait.

— Lyanna ! interpella sa mère.

Mais sa fille semblait être devenue sourde à toute vie extérieure à sa bulle de colère. Son père l'agrippa par les épaules et la secoua. La jeune fille se calma instantanément sous les secousses.

— Lyanna, que se passe-t-il ? s'inquiéta madame Evans en guidant sa fille jusqu'au lit pour l'y asseoir.
— Je l'ai vu, il était là, avec ... une autre femme ...

Jean et Aline Evans se regardèrent, tous deux plongés dans l'incompréhension, chacun espérant que l'autre ai compris quelque chose.

— Qui, ma puce ? se lança Aline.
— Hugo ... Monsieur Daniels, se reprit-elle rapidement avant que ses parents ne s'aperçoivent de quoique ce soit.
— Oui, nous l'avons entendu, expliqua Jean, sombrement. Tout l'immeuble l'a entendu, d'ailleurs. Je ne suis pas descendu pour ne pas envenimer les choses, mais si ce p'tit con se repointe encore ici, il aura de mes nouvelles ! s'emporta-t-il enfin.

Ni sa femme, ni sa fille ne l'avaient déjà vu dans un tel état de colère.
Jean Evans avait toujours été un homme calme et respectueux. Même dans les moments où sa fille aînée avait été très difficile, il avait su garder son sang froid. Mais personne ne pouvait toucher à sa fille sans craindre les répercussions. Cet homme avait abusé de son bébé, et il osait revenir jusque chez eux !

Jean, sentant la colère montée, ferma les yeux et inspira profondément pour se reprendre. Sa femme et sa fille n'avaient pas besoin d'en voir d'avantages.

— Maman, papa, est-ce que je peux sortir ce soir, même si j'ai cours demain ? demanda Lyanna de sa voix délicate et candide.

D'un commun accord silencieux, ses parents acceptèrent et quittèrent la chambre pour laisser leur fille se préparer. Lyanna, comme si rien ne s'était passé, se changea avant de retrouver son groupe d'amis dans leur bar habituel. Elle opta pour une combi-short, très courte, noire et dénudée dans le dos, des escarpins noirs à hauts talons qui allongeaient ses jambes nues. Elle laissa ses longs cheveux détachés retomber sur sa poitrine. Une fois satisfaite du reflet qu'elle renvoyait dans le miroir, elle se mit en route pour sa soirée.

— Salut ! s'exclama la jeune fille en entrant dans le bar, faisant fi de la présence des autres clients.

Ella accouru vers elle, les yeux reflétant son inquiétude, la même qui se trouvait sur tous les autres visages du groupe. Lyanna ne comprit pas ce sentiment de panique ambiant.

— Ça va ? Tu n'as rien ? Il ne t'a pas touché ?
— Quoi ? De qui tu parles ?

Ella se recula pour faire face à son amie. Elle prit le temps de la regarder dans toute sa hauteur. Avec cette tenue, on pouvait difficilement croire que la jeune fille s'était faite agressée. Elle lui prit la main pour l'emmener dehors.

—   Lyanna, dis-moi :est-ce que monsieur Daniels t'a vraimentfait du mal ?

Soupçons [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant