Soupçons [TERMINEE]

Chapitre 27

Lyanna n'en revenait pas. Sa meilleure maie ne la croyait pas victime ? Elle prit un air choqué devant une Ella aux bras croisés et au regard insistant. Lyanna se retourna, comme profondément déçue par cette accusation.

— De toutes les personnes, Ella, je n'aurais jamais cru que toi, tu envisages que je mente.

Les bras d'Ella se relâchèrent, retombant le long de son corps. Elle souffla et s'approcha de son amie sur l'épaule de laquelle elle posa une main.

— Désolée, Lyanna. Ce ne doit pas être un moment facile pour toi.

Les deux amies se prirent dans les bras. Mais Ella n'était pas dupe et connaissait les façons de faire de la jeune fille. Au fond d'elle, elle sentait que quelque chose clochait.

Après avoir quitté Hugo, Charlène reçu un appel du commissariat lui demandant de venir immédiatement. Elle qui était venue chercher des réponses auprès de son ex amant et n'avait trouvé qu'un amas de haine, elle angoissait à l'idée de témoigner contre lui. Malheureusement, elle ne savait plus qui était cet homme qu'elle avait fréquenté quelques mois.

— Bonjour, madame.

Une jeune femme en uniforme vint la chercher et l'emmena dans une pièce que Charlène n'avait vu qu'en film. L'enseignante d'anglais s'installa, mal à l'aise. Elle n'osait pas s'asseoir et se tenait sur la chaise comme si celle-ci était faite de clous.

On lui posa les mêmes questions qu'au proviseur. Elle tenta de rester objective, de raconter comment Lyanna avait agit avec elle lorsqu'elle avait découvert leur liaison, comment Hugo avait rétablit l'ordre, mais aussi ses dernières paroles à son encontre dont elle ne savait que penser.

Elle fut remerciée puis raccompagnée à la sortie. Elle craignait d'avoir mal répondu, d'avoir causé du tord à l'un des deux acteurs principaux de cette enquête.

La jeune femme ressenti le besoin de lui parler. Elle composa son numéro et à mesure que les sonneries passaient, elle se remémora ce qu'elle venait de raconter à l'agent de police et il devint alors évident qu'Hugo n'était pas totalement fautif. Peu à peu, elle réalisait qu'il s'était toujours bien comporter avec elle, mais connaissait-on vraiment les gens que l'on fréquentait ?

Elle arriva sur le répondeur. Elle raccrocha. Une fois dans sa voiture, elle se laissa submerger par les émotions et s'effondra en larmes, sans pouvoir se contrôler.

Le lendemain, la jeune femme se rendit au lycée dans un état second. Elle n'avait pas réussit à fermer l'œil de la nuit et ne se sentait pas capable de tenir une journée complète.
L'ambiance en salle des maîtres était lugubre. Tout le personnel paraissait touché par ce qui arrivait et personne ne semblait connaître la vérité. Hugo était apparu comme quelqu'un de très réservé au départ, il avait eu du mal à s'intégrer dans l'équipe et personne ne le connaissait réellement. Tous les esprits étaient tournés vers cette tragédie et aucun autre sujet de conversation ne souhaitait sortir.

Monsieur Driand entra dans la pièce et tout le monde se figea, dans l'attente d'une annonce.

— Réunion, ce soir, à dix-huit heures.

Puis, il ressortit, sans un mot de plus, avant que quiconque n'aie pu réaliser ce qu'il venait de se passer.

Toute la journée se déroula dans une atmosphère étrange, aussi bien du côté enseignant qu'élève. Seule la jeune Lyanna Evans semblait vivre normalement. Sur son passage, toutes les têtes se tournaient, son nom était sur toutes les bouches, mais cela était loin de l'importuner, bien au contraire. Pour elle, c'était le moment de gloire qu'elle tentait de créer depuis son entrée en seconde.