9- All I want f

89 24 0
                                    

J-29 | Mardi 25 novembre

Allez au rayon des décorations ! nous ordonne ma tante. On se retrouve à la caisse dans cinq minutes.

Thomas attrape mon poignet et m'entraîne dans les allées du supermarché, surexcité par l'ambiance de fête. Partout autour de nous brillent des guirlandes, des sapins et les hauts-parleurs crachotent des musiques de Noël. Le lieu est désert, ce qui n'est pas étonnant : qui prend idée de faire ses courses de Noël le jour J ? Il faut dire que ma tante n'a jamais été très organisée, mais cette année, elle a fait fort !

Mon cousin et moi nous retrouvons rapidement face au rayon dans lequel s'empilent multitudes de décors.

Alors, on prend quoi ? me demande-t-il. Une nappe, des étoiles...

Regarde ce petit Père Noël ! lui proposé-je en prenant une figurine en céramique. Il est trop mignon !

Je le dépose dans le panier avant de poursuivre mes recherches.

Des guirlandes, des serviettes en papier... énumère Thomas. Des boules ?

Oui, super ! confirmé-je.

Je savais que tu aimerais l'idée des boules... ajoute-il avec un regard pervers.

J'attrape une boîte pleine de l'objet en question et le frappe avec.

T'es dégueu !

Je rigole, cousinette !

Il répond à ma violence en passant un bras autour de mes épaules et frotte son poing contre ma chevelure pour me décoiffer. Je me débats et nous entraine contre les étagères que l'on percute avec maladresse. Les paquets de guirlandes et décorations nous tombent dessus dans un bruit fracassant. Nous nous regardons un instant, indécis, puis nous explosons de rire en nous enfuyant.

Un klaxon venant de l'extérieur m'extirpe de ma nostalgie. Je remercie intérieurement les bruits de la ville d'éloigner ma tristesse si tôt le matin. Il ne doit pas être loin de neuf heures lorsque, enroulée confortablement dans mon lit, je m'essuie le coin des yeux. On est le 25 Novembre. Comme je le redoutais, mon amie Insomnie m'a tenue compagnie toute la nuit, pendant que Michel sommeillait en toute quiétude. Dans un mois pile, un an se sera écoulé depuis son départ. Un an sans Thomas. Ce matin-là, son absence réveille une aiguille dans mon cœur que je tente difficilement d'ignorer. Quand Philibert a organisé mon planning pour ma formation, j'ai tout fait pour garder cette journée libre. Je me remercie intérieurement pour cette sage décision.

Et bien que je veuille passer ma journée emmitouflée dans ma couette ou ma grenouillère koala, je m'étais fixée depuis mon arrivée sur Grenoble de ne pas me morfondre sur le passé. Les membres endoloris, je me lève pour aller m'asperger le visage d'eau froide, décidée à passer une bonne journée. Repoussant toutes les idées parasites, je prends le temps de me préparer un petit-déjeuner copieux. Après avoir passé une demi-heure dans la salle de bain, je me plante devant mon armoire. J'avais pensé porter une tenue beaucoup plus élaborée que d'habitude, mais après avoir ouvert une fenêtre et m'être rendue compte du froid ambiant, j'ai très vite changé d'avis. Un pull bien épais et je suis parée à affronter tous les dangers : vent glacial des montagnes, me voilà !

Pepperonis for Christmas [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant