22- All I want for christmas is

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J-2 / Lundi 22 décembre

— Alors ? C'est bien ces cours ? m'interroge Elio en me jetant mon manteau.

Je râle en l'enfilant. Plongée dans mes révisions comme je l'étais, je n'avais pas vu l'heure passer et avais été surprise par la sonnerie de mon interphone. En quelques secondes, Elio était devant moi, à attendre que je me bouge. Je marmonne en chaussant mes baskets alors qu'il est déjà sur le palier, à m'attendre. Encore.

— Et du coup tu bossais quoi ? insiste-t-il.

— Là c'était mes fiches sur les pathologies liées aux émotions. A savoir, pourquoi c'est mauvais si elles sont poussées à l'extrême, etc.

— Cool, c'est intéressant !

— C'est vrai que c'est cool les dépressions, le taquiné-je alors qu'il lève les yeux au ciel pour seule réponse.

Nous quittons mon immeuble, direction le tram. Emmitouflée dans tout mon attirail hivernal, je marche à côté d'Elio qui m'a promis une sortie géniale. Je lui fais confiance, alors je le suis sans poser de questions. Il me parle aussi de ses études et nous échangeons rapidement sur les choses qui nous passionnent. J'apprends qu'Elio a beau être très sociable, il adore aussi rester avec sa famille et notamment sa petite sœur dont il semble très proche. Et alors que mon coeur se serre un peu, il enchaîne, comme s'il pouvait lire dans mes pensées :

— Ça n'a pas vraiment l'air d'être ton cas, je me trompe ?

Je hausse les épaules. Il y a un peu plus d'un an, j'aurais pu lui dire que si, j'adorais ma famille. Aujourd'hui, elle ne ressemble plus qu'à une bâtisse en ruine, à l'abandon, que personne ne semble prêt à remettre sur pied. Face à mon silence, Elio conclut qu'il a vu juste.

— Les choses ne se sont pas arrangées avec ta mère ? questionne-t-il d'une voix triste.

Je secoue la tête, la gorge nouée.

— C'est comme ça depuis un an, lui apprends-je. Ce n'est pas prêt de changer.

— Oh je suis vraiment désolé, Jaëlle. Je ne pensais pas que c'était si dur.

Je hausse une fois de plus les épaules et lui lance un petit sourire reconnaissant. Subitement un grand sourire illumine son visage, ce qui me fait à la fois rire et peur. Puis il me demande, tout de suite plus joyeux :

— Un tour à la patinoire, ça te dit ?

— Avec plaisir ! m'enthousiasmé-je, ravie qu'il change de sujet.

— Alors dépêche-toi, on a un tram à prendre !

Nous descendons du wagon au milieu d'une esplanade où le soleil hivernal m'éblouit. La lumière teint d'or sa tignasse brune et, voyant que mes yeux sont posés sur lui, il me sourit. L'air est doux, le temps magnifique et c'est le cœur léger que je le suis. Il gravit les quelques marches menant à un grand bâtiment sur notre gauche. Une fois l'entrée passée, il me mène aux caisses où, malgré mes protestations, il paye nos billets d'entrée ainsi que deux tickets pour la location de patins à glace.

— Laisse-moi t'inviter, ça me fait plaisir, me supplie-t-il avec un clin d'œil.

J'accepte et nous nous rendons enfin aux vestiaires et récupérons notre équipement. Je m'affale sur un banc humide pour changer de chaussures.

Mes doigts, aux extrémités gelées, refusent dans un premier temps de coopérer et défaire les lacets de mes bottines. Mais, le mouvement les réchauffant, j'ai vite la fierté d'y parvenir. Mais elle est douchée aussitôt que je vois Elio se relever alors que j'enfile la deuxième paire. Comment fait-il pour toujours être si rapide ?

Pepperonis for Christmas [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant