Pepperonis for Christmas [TERMINÉE]

19.1- All I want for christma

J-7 | Mercredi 17 décembre

— Euh, salut ?

J'ai à peine le temps d'ouvrir ma porte d'entrée qu'Abby la pousse et s'engouffre dans mon appartement comme une tempête. Bonjour à toi aussi. Ses pas martèlent un instant mon parquet, puis elle se tourne vers moi, interloquée.

— T'es pas prête ? m'interroge-t-elle.

— Non, c'est un peu vague comme message, « habille-toi, j'arrive », raillé-je en illustrant des guillemets.

Mon amie fait mine de réfléchir, tournant en rond dans mon appartement tel un lion en cage. Elle pouffe et lève les mains en l'air.

— Bon d'accord, capitule-t-elle. J'aurais dû te rappeler que tu as accepté de m'accompagner dans mes petites courses.

— J'ai dit ça, moi ?

— Oui, dimanche au café.

Je compte rapidement sur mes doigts devant son air moqueur.

— Hé, c'était il y a quatre jours, protesté-je avant de céder à mon tour. Très bien, je vais chercher mon manteau.

Elle lève le bras en signe de victoire et je masque un sourire en tentant de garder la face.

Je ferme la porte d'entrée à clef et suis Abby, qui dévale déjà les escaliers. Je me retiens de rouspéter contre mon amie. Je vais avoir des crampes à ce rythme !

— Tu sais qu'il y a un ascenseur ?

— Moui, ça nous fera les jambes !

Elle rit sous cape devant mon air renfrogné.

— Tu ne m'as pas dit où on allait ? je m'enquiers avec suspicion.

— Juste à côté, à la galerie commerciale, me répond-t-elle toute joyeuse.

A l'étage inférieur, j'aperçois Conan devant sa porte d'entrée. A croire que c'est une manie. Il nous regarde d'un air étrange et je n'ai pas le temps de m'avancer pour le saluer que le chenapan court dans son appartement, claquant la porte derrière lui.

Abby me lance un regard perplexe et je hausse les épaules. Ce n'est pas aujourd'hui que je résoudrai l'énigme qu'est ce gosse... Je continue de suivre mon amie jusqu'à notre destination. Après un petit temps de marche, nous arrivons à la Caserne de Bonne, l'immense centre commercial avec de grandes baies vitrées, qui se situe dans le quartier où je réside. Beaucoup de monde en ressort les mains pleines de sacs en tous genres et je lève les yeux au ciel. Bien sûr, c'est Noël. Ce mois est interminable.

Nous franchissons les portes et je n'ai même pas le temps d'observer autour de moi qu'Abby me saisit le bras pour m'entraîner aussitôt dans une boutique. Je traîne les pieds derrière elle, me convaincant du plus profond de mon âme que je n'ai besoin de rien. Hors de question de dépenser de l'argent que je n'ai pas. Pourtant, mon regard est attiré malgré moi par toutes les petites bricoles qui me donnent envie de tout dévaliser, entre les boîtes à thé, les décorations intérieures, les bougies...

Je comprends mieux pourquoi tout le monde repart avec autant de sacs !

On en ressort et je grimace en découvrant toutes les installations de Noël qui habillent la galerie. Le hall est rempli de guirlandes en tous genres, un énorme sapin décoré avec mauvais goût trône au centre de celui-ci. Abby se précipite en me tirant la manche et je me décompose en remarquant que nous nous approchons de plus en plus d'un atelier de décoration. Le dégoût doit probablement se lire sur mon visage, mais je ne dis rien, laissant mon amie m'y traîner.