- Et que cherchons-nous exactement ?... demanda Hastings.
Cela faisait un bon moment qu'il se posait la question... Depuis qu'il avait commencé à étudier les bibelots de la petite Anny.
Mais là, il était agacé. Poirot l'avait missionné à explorer ce vieux carton, le stoppant net dans la lecture de "Guerre et paix". Dieu qu'il était bien dans le fauteuil, seul, avant que le détective ne le hèle depuis la cour.
Et Poirot était debout à la fenêtre à scruter l'horizon. Il n'avait pas posé les yeux sur tous ces objets.- ... Poirot ! Que cherchons-nous ? répéta-t-il.
Il n'avait pu masquer sa colère. Il n'avait pas cherché à le faire d'ailleurs. Il était énervé. Et au plus il y pensait, au moins il mettait cela sur le compte de cette barbante activité. Cela remontait à quelques heures. Quand Poirot lui avait fait part des sentiments qu'il nourrissait à l'endroit d'Amelia.
- Je ne sais pas, Hastings. Vous le saurez quand vous le découvrirez.
- Si vous m'aidiez, vous pourriez le découvrir...
- Poirot n'a guère la tête à cela ! grogna le détective.
- Vous devriez vous aérer l'esprit...
La voix du capitaine s'était radoucie.
Il n'eut aucune réponse en regardant Poirot quitter la pièce en trottinant.
Hastings se répandit en un long soupir avant de se replonger dans sa caisse.
***
Poirot se traîna jusqu'à la volière. Deux jolies colombes étaient blotties l'une contre l'autre.
- Elles sont amoureuses.
Poirot se crispa. Cette voix si féminine l'envoutait. Il se retourna vers celle qui le tourmentait tant.
- C'est une supposition... Peut-être ont-elles juste besoin de chaleur...
- Presque en plein été ? s'offusqua Amelia.
Derrière cette discussion, il n'était pas vraiment question des oiseaux...
- Comment vous sentez-vous ? poursuivit le détective.
- Aussi bien que je puisse aller en telle circonstance.
Sa voix était maintenant tremblante.
- Je vous sais forte et combative. Vous avez déjà traversé tant d'épreuves...
Amelia fronça les sourcils.
- ... Votre oncle m'a parlé de votre enfance. Et vous trouverez l'énergie pour vous relever, Poirot en est certain.
Amelia s'approcha de la volière. Elle agrippa le grillage de ses doigts. Elle fixait les deux colombes.
- Enfant, quand j'étais triste, mon oncle m'amenait ici, près de cette volière. Il me disait toujours : "Le jour où tu es perdue, où tu n'as plus rien, viens à la volière, tu y trouveras un autre cœur solitaire. Et il te viendra en aide"... C'est troublant non... je n'aurais pas dû vous raconter cette histoire stupide. Je n'étais qu'une gamine à l'époque. Et cette volière disparaîtra bientôt...
- Pourquoi disparaitrait-elle ? demanda le détective qui n'avait pas envie de disserter sur la légende inventée par Lord Raoding.
- Mon oncle avait décidé de refaire la terrasse, de l'agrandir au-delà de la volière. Elle sera donc démontée. Je ne sais pas s'il avait prévu de la réinstaller.
- La question ne se pose plus.
Amelia et Poirot se retournèrent vers Josh.
- Et pourquoi ? entonnèrent-ils en chœur.
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Poirot : Une Pause à Helmsley (2nde partie)
FanfictionHISTOIRE TERMINEE Amelia a quitté précipitamment Whitehaven Mansions après s'être faite éconduite par Poirot... Quelques semaines plus tard, le détective apprend le décès de Lord Raoding, son grand ami et oncle d'Amelia. Poirot, accompagné de Hasti...