Chapitre 18

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Ils arrivèrent rapidement devant le Couvent des Trois Epées. Le bâtiment, qui donnait l'impression d'avoir été fraîchement rénové, s'étendait sur toute la longueur de la rue Magestria, et éteint ceint de hautes grilles en fer forgé. Une file d'enfants en haillons faisait la queue devant l'entrée, et ils s'éparpillèrent rapidement lorsqu'ils virent les gardes qui accompagnaient Falkas et Eriel approcher.

Une jeune Sœur, qui avait visiblement été prévenue de leur arrivée, leur fit signe de la suivre vers un petit portail un peu plus loin. Falkas la remercia d'un hochement de tête, et pénétra avec déférence dans le couvent quand la femme lui ouvrit l'entrée.

- Dame Ondelune a été prévenue de votre arrivée mais ...

- Mais elle a disparu n'est-ce pas ? fit Falkas d'un ton amusé.

La Sœur haussa les épaules d'un air gêné, auquel le Mémoire répondit par un geste apaisant.

- Ne vous inquiétez pas, Sœur Aurora, j'ai l'habitude avec elle. Cela vous dérangerait-il de nous guider à l'intérieur ?

La femme secoua la tête, et leur fit signe de la suivre.

Ils traversèrent donc un jardin entretenu à la perfection, empruntant des sentiers de gravier qui serpentaient entre de somptueux massifs colorés, jusqu'à atteindre le bâtiment principal. La Sœur les guida ensuite à travers de longs couloirs, et le Mémoire ne put s'empêcher de s'arrêter pour détailler les splendides mosaïques qui décoraient le sol, les murs, et même le plafond. Des dragons aux rouges sanglants semblaient pourchasser des êtres d'un bleu profond tout autour de lui, traversant des montagnes enneigées et des plaines verdoyantes.

Une voix mélodieuse résonna soudain au bout du couloir, le tirant de ses observations.

- Falks ! Que me vaut l'honneur de ta visite ?

Les deux gardes se retournèrent d'un mouvement fluide, la main sur leur épée, ignorant le regard horrifié que leur jeta la Sœur. L'inconnue s'avança d'un pas léger, révélant une silhouette gracieuse. Le regard de Falkas accrocha la cape multicolore de la femme. Une Porte-Rêve. Il reconnut ses traits fins quand elle se rapprocha :

- Ah, Dame Ondelune ! Votre présence ravit mon cœur !

- Toujours aussi charmeur, à ce que je vois ?

Un sourire éclatant s'épanouit sur son visage, et elle étreignit avec force le Mémoire. Le vieil homme hésita un moment, puis lui rendit son étreinte. Enfin, il se dégagea, et se tourna vers Eriel, qui observait la scène d'un air gêné.

- Eheren, voici Eriel, mon ... (Qu'était-il au juste ? Son pupille ? Son aide ?) ... apprenti. Eriel, voici Dame Ondelune, ma ...

- Alors, c'est donc toi le jeune prodige ? s'exclama la jeune femme en glissant d'une enjambée fluide devant Eriel.

L'étudiant rougit violemment et bredouilla :

- Je ... Eh bien c'est ... Enfin ...

La Porte-Rêve se redressa et se tourna de nouveau vers Falkas.

- Il est timide n'est-ce pas ? Il va falloir travailler son assurance à l'avenir !

- C'est ce que je me tue à lui répéter !

- Je suis Eriel Destran, étudiant du troisième grade au Collège de Mémoire, et c'est un honneur de faire votre connaissance, Dame Porte-Rêve. Vos services auprès d'Orepale et de sa population sont fortement appréciés, déclara le jeune homme en croisant le regard d'Eheren.

- Eh bien ! Voilà qui est mieux ! Tu manques encore un peu d'entraînement mais je pourrais te donner quelques conseils pour améliorer ça ! Dites-moi, Messire Destran, connaissez-vous le récit des Trois Cycles ?

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