Eriel se réveilla avec un mal de tête terrible, qui pulsait contre ses temps en envoyant des vagues de douleurs lancinantes. Il avait du mal à se concentrer, et la majorité de ses pensées étaient incohérentes. Il n'arrivait pas à deviner où il se trouvait, car l'obscurité était complète, mais son corps semblait reposer sur un lit plutôt sommaire. Les minutes puis les heures passèrent, et le jeune homme alterna entre le sommeil et cet état qui n'en était pas si éloigné. Enfin, une fine lumière commença à éclairer la pièce, alors qu'une légère brise lui apportait des odeurs de la rue. Péniblement, il se redressa, et détailla son environnement.
Il se trouvait dans une cellule.
Son cœur se mit à battre plus fort, envoyant de nouvelles ondes douloureuses dans son crâne. La pièce était minuscule, bâtie dans une pierre grisâtre, et la seule source de lumière était une petite ouverture sur le mur du fond, barrée par de larges tiges d'acier. Rassemblant ses forces, Eriel monta debout sur son lit, essayant de voir ce qui se trouvait derrière.
L'aube était en train de se lever, et il pouvait voir les premières lueurs du soleil se refléter sur des pavés, situés au niveau de la fente. La rue était déserte, mais Eriel reconnut l'odeur des pains à la cannelle qui flottait dans l'air : il se trouvait toujours à Elthan.
Intrigué, il se retourna pour faire face à la lourde porte de bois qui fermait sa cellule. Le battant, construit dans du politre, un bois extrêmement robuste une fois chauffé, avait été renforcé par de larges plaques d'acier qui se chevauchaient en quadrillage. Eriel aurait pu s'acharner des heures dessus sans pouvoir commencer à l'abimer.
A la place, il s'assit sur son lit de fortune, et se mit à réfléchir. Une pichet d'eau était posé à côté, et Eriel but avidement, le liquide rafraîchissant son corps et son esprit.
Il s'était battu. Le jeune homme grimaça quand il se souvint de l'attaque, et son regard descendit le long de sa jambe. Il souleva un pan de son pantalon, dévoilant une longue estafilade qui courait le long de son mollet droit. La blessure était superficielle, mais cela ne l'empêchait pas de le lancer. Quel idiot ! Comment avait-il pu penser une seconde pouvoir se battre contre un assassin et remporter le combat ? Par Myr ! Il ne s'était presque jamais battu !
Eriel soupira et se leva, essayant de comprendre où il se trouvait désormais. Dans le couloir, sous le couvent, l'inconnu avait faillit lui trancher la gorge, mais il avait retenu son geste. Pourquoi ?
Les questions se mêlaient dans on esprit, quand soudain, il réalisa quelque chose. L'assassin était alors à sa droite. Le coup qu'il avait reçu venait ...
Sa main remonta lentement vers la bosse, chaude au toucher, qui gonflait sur sa tempe. Sur sa tempe gauche.
La confusion s'empara de nouveau de lui. Que s'était-il passé ?
Un bruit sourd résonna alors, le tirant de ses réflexions. Quelqu'un frappait à la porte de sa cellule.
- Euh ... Oui ? fit Eriel, incertain.
Le battant coulissa en silence, révélant une silhouette de petite taille, dont les cheveux blonds ramenés en une tresse complexe accrochèrent la faible lumière de la cellule. Une Soeur.
- Oh, excusez-moi Messire, je ne voulais pas vous réveiller !- Ce ... Ce n'est pas le cas, ma Soeur. En vérité je tournais en rond ici.
Elle pencha la tête étonnée.
- Pourquoi vous n'êtes pas sorti ?
Eriel la dévisagea avec des yeux ronds, puis toutes les pièces s'assemblèrent dans sa tête.
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Porte-Rêves
Fantasy« Les souvenirs sont comme le sang, perds-en trop et l'obscurité t'ouvrira les bras. » - Proverbe Lakros - Wektu n'était pas prêt à oublier. Dans un monde où les souvenirs peuvent prendre vie et où la mémoire est une réserve de magie, l'oubli est la...