𝐒𝐨𝐮𝐬 𝐭𝐞𝐬 𝐲𝐞𝐮𝐱

Premonition

Je me réveilla brutalement ce matin. Mon rêve avait hanté mon esprit. Ma tête sautait et une sensation de fourmis piqueuses attaqua mon corps. C'était tard. Le soleil était déjà bien levé et de la petite ouverture de ma porte, je vis la table déjà mise. Dans la précipitation, je me leva pour rejoindre la cuisine, les cheveux en bataille, l'air assommé. 

- C'est quelle heure ? Lâche-je sans dire bonjour.

- Il n'est que 10 heures, tu peux aller te recoucher si tu veux, Charlie est encore au lit elle aussi. Me sourit Rose.

- Non c'est bon je vais rester debout merci. Lui souris je en retour.

Et je me retourna, pour re rentrer dans ma chambre. Mon rêve résonnait en boucle dans mon crâne. Normalement, les rêves que tu fais, s'estompent petit à petit au fil du temps. Mais mon rêve restait encore dans ma tête, des détails firent de plus en plus surface. Je ne comprenais pas ce que je voulais faire mais je me prépara. A dire que mon esprit contrôlait mes mouvements. En l'espace de quelques minutes, j'étais prête pour sortir. Les mêmes vêtements que dans mon rêve, la même heure. C'était peut être une prémonition. Je recréa tout ce que j'avais imaginé la nuit dernière. 

- Je vais prendre un peu l'air je reviens dans quelques temps. Dis je à Rose qui elle, cuisinait sous sa marmite.

Et elle me sourit encore une fois. 

Des bottines au pieds, ma doudoune sur les épaules, un trait de liner pour rester présentable, mes cheveux d'or brossés, je marcha en direction de la rue où se trouvait la maison de Nick. Je savais que j'allais croiser son père, celui qui avait tiré sur le mien. Mais dans mon rêve, il me semblait gentil et accueillant. En aucun cas il me semblait agressif. Mais encore, ce n'était que mon imagination qui a inventé son comportement. Je me trompe peut être sur toute la ligne. 

Au bout de quelques minutes, j'arriva enfin dans une rue déserte, gelée par le froid qui a perduré cette nuit. Des maisons où les volets étaient détruits par l'humidité. Mais je retrouvais encore des traces des balles que mon père avait tiré un jour. Des portes qui avaient perdues leur peinture. Des murs fissurés. 

Encore quelques pas et j'étais face à la maison. Ma main glacée frappa contre la porte d'entrée. Le même mouvement que j'ai fait dans mon rêve. La porte grinça et s'entrouvrit. Ma prémonition disparue. Ni le père ni la mère de Nick m'ouvrit. C'était une jeune femme, de mon âge, grande, le cheveux ondulés, la peau matte, l'air blasé.

- C'est pour quoi ? Me lâche t'elle, avec un air arrogant.

- Je cherche monsieur et madame Ferry, sont-ils là ?

Elle ouvrit la porte en entier. 

- Non, ils arrivent dans pas longtemps, je peux leur dire que vous êtes passée.

- Mais, vous êtes qui ? Interroge-je curieuse.

- Emma. Et vous êtes ?

- Allison... 

Elle ravala sa salive et me laissa entrer.

- Mes parents m'ont parlé de toi. 

- Monsieur et madame Ferry ?

- Oui.

Elle leva un sourcil.

- Tu, vous êtes la sœur de Nick ?

Et je m'effondra. 

- Vous connaissiez Nick ?

J'acquiesça de la tête et des larmes s'échappèrent.