Sancreek

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Flou comme la brume.
Rapide comme le temps.
Mortel comme le sang.
Si un jour j'aurai pensé en arriver là. Il n'a suffit que d'un seul moment d'inattention pour qu'il disparaisse de sa cage et qu'il revienne me hanter.

Je ne rêvais pas. Il était bien devant moi. Georges. Le col de sa chemise bleue déboutonné, il me dévisageait scrupuleusement. Dans ma tête, je croyais rêver. Mais non, je cauchemardais à peine. Je l'entendais respirer, un souffle fort, ses narines grandes ouvertes, en état d'attaquer. Je claqua alors la porte. Le chao me rongea. Je sauta soudainement sur la fenêtre pour voir la position de mon père. Il n'était plus devant la porte d'entrée désormais. Il était cloitré devant la fenêtre à fixer les bordures des carreaux. Mes pleurs emparèrent ma vue. Je vis flou. Le temps d'essuyer mes larmes, je le vis loin, marchant vers le port. 

A mon courage, je sortis de la maisonnette, en pas saccadés par la douleur de mes jambes, je suivis son chemin. Arrivée au ponton, il me sourit. Un long et large sourire. 

- Ma fille. Dit il en levant les bras en l'air. Comment ça fait du bien d'être libre. Sens cette odeur. Sancreek. Ma vieille ville. Savoures ce dernier moment Allison, cette ville ne fera plus partie de ce monde dans quelques heures.

Pendant quelques instants je pensais qu'il rigolait.

- Qu'est ce que tu me racontes encore sale fou.

- Allison, calme. Profites. 

- Comment ça cette ville ne fera plus partie de ce monde ?

- Elle va sauter. Boum. 

- Je, tu vas raser Sancreek ?! Mais pourquoi !

- Ecoutes, je vais te la faire simple, les forces militaires sont à mes trousses, si ils me retrouvent, ils m'enfermeront et enlèveront mon statut de maire et de détenteur de cette ville. 

- Mais l'héritage ?

- Ma chérie, il n'y a jamais eu d'héritage. Tu as crue que tu allais prendre ma place ici ? A chaque coins de rue, plusieurs dynamites sont posées, prêtes à exploser. 

- Je ne suis pas ta chérie. Et pour l'héritage, très bien, détruit Sancreek... Mais pas le phare.

- Oh oh oh il va sauter aussi. 

- Papa non.

Je ferma alors ma bouche, mes yeux se figèrent et ma langue se paralysa.

- Papa ? Que ça m'avait manqué. Lâche t'il.

Il m'approcha et toucha de sa paume ma joue gauche.

- Dans ces cas là, je te garde le phare, ma fille.

Je ferma les yeux et il partit dans l'ombre qu'il dégageait. Il allait détruire ce que notre famille a battit. Un vieux trésor qui allait partir en poussière. Et les habitants avec si ils décidaient de rester. 

𝐒𝐨𝐮𝐬 𝐭𝐞𝐬 𝐲𝐞𝐮𝐱Où les histoires vivent. Découvrez maintenant