Something

44 11 6
                                    

Les habitants furent réveillés par un coup de frein ce soir là. Dans la précipitation, ma mère avait dérapée si fort que tous les habitants de Sancreek montraient leur tête à la fenêtre. On voyait de nos sièges, mon père au beau milieu de la rue armé, à chercher la maison de Nick. Mais je comptais sur Charlie pour protéger sa famille. Je descendis de la voiture en claquant violemment la portière de colère. Sous une lune étincelante, je courus à mes pas tremblant vers mon père. Ma mère me suivit et la ville reprenait vie petit à petit. Les maisons s'allumaient, les volets grinçaient. Mon père se rendit compte que plusieurs habitants regardaient ses faits et gestes. Alors il décida de tirer en l'air. Des balles éclatèrent aux fenêtres des maisons et d'autres dans le ciel. Les habitants s'affolèrent et je vis dans l'ombre, derrière les maisons, au bord de la plage, Charlie et Nick courir. Soudain, la sirène de police se déclencha. Mais mon père prit la fuite, emportant avec lui son fusil. 

Je me réveilla en sursaut. Emmêlée dans mes draps, toujours habillée, mon téléphone ne faisait que sonner. Agacée par le bruit incessant, je me leva pour ce nouveau jour, différent des autres. Je ne faisais que penser à Nick et Charlie cette nuit là. J'étais rentrée après que la police nous avait interrogé et ma mère commençait à sombrer dans une dépression. Elle passait la journée à la baie vitrée du salon qui donnait vue sur l'étendue de la plage qui se terminait par une magnifique falaise, recouverte de bois sombres et une herbe aussi verte que l'espoir. Les vagues tapaient contre la roche. Un endroit où Nick et Charlie auraient pu bien se cacher. Mais c'était assez loin, trop loin pour y aller à pied en une seule nuit. Et puis mon père a disparu alors ils ont du rentrer chez eux. 

Une journée banale, assise sur la chaise, accoudée à mon bureau, je plongeais dans la spirale de la poésie. Je ne voulais pas sortir, je ne voulais pas laisser ma mère seule. Je craignais que mon père revienne pour se venger. Depuis ce soir là, je ne l'imaginais plus comme mon père. Je le voyais comme un fou, un tueur, un homme tellement riche qu'il tuerait pour avoir encore plus d'argent. 

Mon téléphone sonna enfin à mon message à Charlie. Elle m'avait répondue "T'inquiètes pas, Nick est en parfait état, j'ai réussie à faire sortir sa famille à temps. Et j'espère que ta mère va bien de ton côté. Je t'embrasse, à tout à l'heure." Je pleura de soulagement et c'est là que quelqu'un toqua à l'entrée. Ma mère restait figée à la vitre alors je descendis pour ouvrir. Alex Steven. Il se tenait devant moi, le regard triste. Je le fis entrer et je lui fit signe de monter les escaliers et me suivre. Je ferma doucement la porte de ma chambre et lui dit :

- Qu'est ce que tu fais là ?! 

- Je voulais te dire aurevoir. Je pars de Sancreek demain. Et vu qu'on s'entend bien, je voulais te dire que je pars pour pas que tu te fasses de soucis. 

- Déjà ?! 

Je resta gênée devant lui, son bonnet sur la tête, il lança un regard de clown.

- Du coup euh bah à bientôt, à l'année prochaine ! 

- Oui ! M'exclamais-je. 

Il sortit alors de ma chambre, perplexe. Mais je pris sa main et le fit tomber dans mes bras. Il enroula les siens autour de moi et je lui glissa :

- A bientôt. 

𝐒𝐨𝐮𝐬 𝐭𝐞𝐬 𝐲𝐞𝐮𝐱Où les histoires vivent. Découvrez maintenant