The mermaid

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À cet instant, où Charlie allait être embarquer dans le camion du samu, j'expliqua la situation à la police sous les oreilles attentives de Rose et Henry. Et ils partirent avec leur petite fille, loin de Sancreek, pour la voir guérir, me laissant seule pour un jour entier. Le mafieux s'est bien évidemment enfuit, pour esquiver la police.

Je me retrouva alors seule, sur le ponton, frigorifié. Pour apaiser mon inquiétude, je lâcha mon manteau au sol, je retira mes chaussures et mon pantalon. J'avais besoin de réconfort, auprès de l'océan. Je pensais être libre à ce moment là, le tueur était parti, loin des forces de l'ordre, mais je savais qu'il allait revenir. Alors je profita de ce petit instant pour communiquer avec mon esprit. Je ne voyais pas le sable de là où j'étais. L'océan semblait profond, sans fin. Il était sombre, comme tout les jours où les nuages couvraient et étouffaient le soleil.

Je m'assis en petite culotte, ma fine et blanche chemise qui me protégeait à peine du froid et plongea telle une sirène dans ces profondeurs hostiles. Seul mon haut se voyait encore alors que je m'enfonçais au plus vaste de l'océan.

J'ouvrais les yeux pour sentir le sel attaquer mes yeux, et je balançais mes jambes pour me noyer dans l'étendu lugubre de cet immense océan. Je sentais ses vagues à la surface se déchaîner, les nuages s'imprégnaient de la douleur de ce monde pour devenir noirs. Ils renfermaient sûrement des éclairs et une colère qui me possédait en vain.

J'étais une sirène à présent, ma peau paraissait écailleuse, mes jambes ne faisaient qu'une queue brillante et mes cheveux ravivaient mon existence. Je revivais sous un autre nom, sous une autre apparence et je ne songeais de revenir à la surface pour respirer. Les secondes s'écroulaient et le bas fond de l'océan m'attirait je ne pouvais rien contrôler. Entre mes jambes nageaient des poissons, je les sentais danser autour de moi, comme si ils honoraient la reine de l'océan. Puis, manquant d'oxygène, je commençais à me noyer. Je m'étouffa dans mon propre monde et je rigolais des bulles. Alors à coups de griffes, pour remonter à la surface et atteindre le monde terrestre, je secouais mes jambes pour dire aurevoir à l'océan en gardant ma belle allure de sirène.

Le soleil se coucha, la nuit éclaira faiblement mon chemin vers la maison des grand-parents de Charlie. Je tremblais, j'avais peur. Je me sentis observée tout le long, agressée de longs frissons par le froid, nu pieds, à tenir mes habits trempés par la pluie qui avait commencée à tomber pendant ma baignade glaciale. Aux quatre coins de la rue étaient allumés des torches, qui encerclaient chacune une vieille fourche de paysans. Au seuil de la porte, je retrouva trois poissons éventrés, où leurs entrailles ont été sorties volontairement. J'ouvris donc la porte pour la refermer à clé et enjamba les carcasses de poissons. La maisonnette était vide, la table débarrassée, la cheminée éteinte et les lanternes avec.

Alors par la lumière de la lune qui traversait les petites fenêtres, je réussie à faire voler des étincelles. Des flammes apparurent et le feu dansa. Je ferma les volets, les fourches étaient toujours là. Je ne le savais pas sur le moment mais tout les habitants ont appris mon arrivée ici. Et les seuls qui sont restés à Sancreek m'espionnaient derrière leur fenêtre, cachés dans l'ombre.

𝐒𝐨𝐮𝐬 𝐭𝐞𝐬 𝐲𝐞𝐮𝐱Où les histoires vivent. Découvrez maintenant