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Je me sentis rejetée. L'intrus de cette maison. Mon nom s'était transformé en "Georges, le monstre". Le père de Nick toujours à me dévisager, lâcha :

- Que fais tu ici ?

- Je... Commençais je.

- Elle est venue nous voir. Dit Emma en prenant la parole.

- Et nous voir pour quoi ? Interroge le père.

- Pour rien. Répondis je.

Et je quitta la maison, en larmes. Mais je restais souriante au fond. Il ne fallait pas que mon maquillage coule. Emma allait sûrement parler de ce que je lui ai confié à ses parents. Mais peu importe. Au point où j'en suis, un jugement de plus ne m'atteindra point. 

Toujours à marcher dans le froid, serrant mes bras contre ma poitrine pour éviter le vent piquant, je croisa dans mon chemin, mon ancienne maison. En ruine. Des traces de rouillures étaient étalées sur la façade, une porte d'entrée inexistante. J'entra alors, curieuse. La maison était comme aspirée par le temps, détruite par les souffrances de ma vie. De la vie de Sancreek. 

L'intérieur était renversé, des meubles à l'envers, les murs troués. Il faisait noir. Les ampoules ont été brisées, l'escalier saccagé. Et je m'effondra au sol. Je vis ma vie entière détruite dans un amas de poussière quand soudain une flèche dévia mes pensées. Une flèche en argent se planta à côté de moi, sur le mur. Mes yeux suivirent la cible de la flèche. Je compris que c'était moi. Je me leva. Sauta entre les carcasses de meubles. Je n'étais pas toute seule. Quelqu'un voulait ma mort. Mon souffle s'accéléra, mon cœur sauta et mes mains se mirent à trembler. Je n'avais plus le temps de pleurer. Et je n'avais aucune arme pour me défendre. C'est là que j'ai eue la précieuse idée d'aller chercher la flèche perdue. En l'espace de quelques secondes, je réussie à la décrocher et l'attraper. Elle était maintenant entre mes mains. Une flèche petite et pointue. Sûrement d'une arbalète. Je me croyais dans un film, le temps s'était arrêté et ma vie était encore une fois en jeu. Je leva ma tête pour espérer voir une silhouette au loin tapie dans l'ombre, mais rien. Erreur de l'ennemi, il y avait bien quelqu'un, et je l'ai démasqué par ses pas indiscrets. Les marches des escaliers craquaient. 

Je ferma les yeux, pensa à Alex et mon fils et soupira un bon coup. J'avais une chance sur deux de survivre. Les grand-parents de Charlie doivent m'attendre pour le repas mais je ne pouvais pas sortir. J'étais piégée. Si je sors de ma cachette, une flèche aiguisée me transpercera le corps. J'étais bloquée, je ne pouvais pas sortir. Mon maquillage s'étalait sous mes yeux, et je devais réfléchir à un moyen pour m'échapper. Si je rampe jusqu'à la cuisine pour prendre un couteau, aurais je le courage et la patience de le faire ? Telle était la question. Je décida de bouger pour me mettre à terre mais un simple mouvement fit glisser mon pied sur les débris. Un craquement surgit alors. Je ne savais pas où en était l'intrus, si il était encore derrière moi ou parti en haut. Mais je ne pense pas qu'il se serait faufilé à l'étage. J'entendis un bruit de gâchette. Une seconde flèche atterrit à quelques centimètres de mon pied droit. Je me retenais d'hurler de peur. Une phrase que ma mère m'avait dit lors de mes quinze ans réapparut dans ma tête, "Ne te laisse jamais te faire surprendre par quiconque. Montre qui tu es.". Une phrase philosophique qui me débloqua d'une impasse : La peur de me relever. J'attrapa la deuxième flèche qui était plantée dans le sol et me leva. L'intrus était de dos à ce moment là. Il fallut quelques secondes pour qu'il me repère. Et ces quelques secondes, je m'en servis pour courir hors de la maison. La sortie était à quelques mètres de moi, ce qui me permit de m'enfuir. Il tira encore quelques flèches sans me toucher et abandonna la mise pendant que je courais de toute mes forces vers une autre rue. 

Soulagée, la main sur le cœur, le teint pâle et un rythme de respiration saturé, j'hurla ma victoire face à cet évènement troublant. Et je marcha vers la maison des grand-parents de Charlie. Quelqu'un en voulait après moi. Il voulait ma peau. Et il savait que j'allais me rendre dans mon ancienne maison. Cette personne avait prévue son plan. Je me rendis compte que je n'étais pas en sécurité ici, du moins, je n'y étais plus. Et il fallait que je me protège comme je pouvais. Appeler la police était un de mes plans. Mais me protéger et régler ça toute seule en était un autre.

𝐒𝐨𝐮𝐬 𝐭𝐞𝐬 𝐲𝐞𝐮𝐱Où les histoires vivent. Découvrez maintenant