Whistle

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Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Je surveillais la porte d'entrée, méfiante, assise sur le fauteuil que j'avais déplacé. Mon téléphone n'avait presque plus de batterie, aucune prise n'était à disposition dans cette maison. J'avais assez de batterie pour appeler Alex et lui faire part de tout ce qu'il venait de se passer.

Il était en panique au bout du fil, la voix tremblante. Il m'assura qu'il allait monter venir me voir et déposer le bébé chez ma mère. Je voulais qu'il monte, j'en avais besoin. Je ne voulais pas passer un jour seule, alors que j'étais la proie d'un mafieux.

J'attendis alors quelques heures le temps qu'il vienne. Pendant ces quelques heures, j'avais sortie du papier et un stylo pour écrire quelques mots. Les volets étaient toujours fermés et je m'aidais simplement d'une lanterne pour m'éclairer.

Au moment venu, il arriva en voiture et traversa les avenues désertes. J'ouvris la porte d'entrée en précipitation et sauta dans la rue en faisant des grands signes. Il freina devant la maison, sortit de la voiture et je le serra dans mes bras. Je sentis enfin sa peau contre la mienne, sa chaleur qui languissait encore plus mon état d'esprit. Il prit sa valise et nous rentrâmes à l'intérieur. Il me serra encore plus fort dans ses bras.

- Tu m'as manquée ma chérie.

- Toi aussi.

Et je pleura.

- Tu sais où il est le tueur qui te pourchasse ? Me dit-il en serrant ses dents.

- Non, il, enfin il doit être dehors, il doit rôder.

A cet instant, la porte se mit à trembler, comme si quelqu'un fonçait dedans en restant discret.

- Alex.

Et il se retourna, nous étions face à l'entrée, la poignée qui se tournait brusquement. Alex avança et ouvrit la porte en grand. L'intrus se propulsa alors à l'intérieur et Alex le prit par le col en le poussant contre la table. Le tueur n'avait pas eut le temps de réagir. Alex bloqua son bras droit où il tenait son arbalète. Je resta figée, dans mon coin, à essayer de comprendre ce qu'il se passait. Mais je me ressaisis et me dis que parfois, il faut affronter la peur avant qu'elle ne nous bouffe. Alors je pris d'un coup sec l'arme du mafieux. Celui ci repoussa Alex contre la porte. Le tueur était alors sans contrôle. Il avait les mains libres. Il frappa violemment le ventre d'Alex avec son genou et sortit de sa poche un poing américain. Je voyais le poing américain briller dans le noir où on était.

J'eu un plan, il fallait que j'agisse. Mais je n'avais aucune flèche. Les flèches se trouvaient dans la veste du tueur. Je sauta soudain sur lui et il risquait de tomber au sol. Je lui mordit le bras jusqu'à ce qu'il en saigne et lui mit un coup de coude dans les reins. J'avais enfin une flèche mais il me poussa sur le côté pour que je le laisse maitriser Alex. Mon copain était à bout de force, assommé de coups. Mes doigts lâchèrent un craquement en chargeant l'arbalète dont je m'étais munie. Je l'avais dans mon champ de vision, le tueur était dans mon viseur. La flèche se dirigeait droit vers lui. Son bout pointu et précis, mon doigt se positionna sur la détente.

Est ce que j'allais vraiment tuer quelqu'un et devenir comme mon père ? Est ce que j'ai vraiment du sang de tueur ? Hélas, je n'avais pas le choix. Je devais sauver Alex et en finir avec lui.

Le tueur prit alors une courte pause sur l'acharnement d'Alex pour sortir de sa poche un talkie walkie.

- Chef, c'est la fin, j'ai terminé ma mission, je suis une cible. Je n'ai pas eu votre fille. A vous de jouer.

Et il laissa tomber son talkie-walkie. Ses paroles me glacèrent le sang mais j'enfonça mon doigt sur la détente. Et boum, il s'écroula au sol, la nuque en sang.

- Alex ! Hurlais je.

Et je me rua sur lui pour le réveiller. Un espoir sortit de la surface et il ouvrit les yeux. Quelques instants plus tard, avec le téléphone d'Alex, je réussie à appeler la police pour qu'ils constatent la situation. Nous nous en sortîmes de justesse, la flèche que j'avais tiré n'avait pas hotté la vie de ma victime. Il avait simplement les cordes vocales détruites. Les policiers me remercièrent d'avoir piégé cet homme. Apparemment, c'était bien un mafieux qui était recherché par la police pour tentative d'aide à plusieurs évasions de criminels en échange d'argent.

La dernière phrase du mafieux me resta en tête : " Je n'ai pas eu votre fille". Il fallait que j'en parle à Charlie dès son arrivée. Et Alex lui, devait se rétablir dans le calme.

J'étais revenue aux sources, ça c'était bien une réalité, mais d'autres évènements ont encore heurtés mon vécu, mais ces moments de terreur ont crée en moi quelque chose d'indestructible. Je me sentais forte à l'intérieur. Je ne pouvais pas encore partir sans avoir dit aurevoir à cette ville turbulente. Je l'aimais autant que je la détestais. Elle faisait partie de ma vie, de mon histoire, son origine coulait dans mon sang. Mais je savais que dans quelques jours, tout ça fera partie de mon passé.

𝐒𝐨𝐮𝐬 𝐭𝐞𝐬 𝐲𝐞𝐮𝐱Où les histoires vivent. Découvrez maintenant