Épilogue - l'explicit

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Le combat était enfin fini. La bataille est bouclée. Un dernier instant, un dernier soupir pour oublier. Au bord de l'océan, les mollets dans l'eau glaciale, derrière les ruines d'une vie ancienne, liée à ces vagues expressives de sentiments et sensations, je lâcha prise et respira. Je vida mon esprit. J'apaisa mon âme. Cette histoire telle une tempête des fonds marins était enfin terminée, écrite à l'encre sur du papier froissé. 

Je sentais une présence, Nick, m'observer de son œil discret, et je ferma les yeux, je lui souris, je souris à ce merveilleux coucher de soleil et rendis mon dernier aurevoir, mon dernier adieu à cette ville, à cet endroit, à ce bout de terre qui m'a fait grandir, où j'ai évoluée. Je n'ai pas eue une vie facile et tout le monde a des obstacles.

La terreur et la peur ont été enfuies dans le sable, profondément noyées dans l'ombre comme ces mauvais souvenirs. Et je tourna le regard vers quelque chose qui n'avait pas disparu. Le phare. Cette haute tour, prête à toucher les nuages et gravir le ciel, à flotter dans les rêves et à écraser les cauchemars. Alors je m'y rendis pour y écraser le mien.

J'étais face au large, les yeux vers l'horizon, le corps qui pesait sur la rambarde, un phare propre, arraché du maudit suicide de Georges.

Le vent salé de Sancreek attaqua mes cheveux et caressa mon oreille comme pour me faire passer un message, me délivrer un secret. Et ce vent me souffla poétiquement ma vie. Dans mes pensées, je vis le visage de ma mère, de mon premier amour, de Charlie, d'Alexender et de mon fils. Derrière eux se dessinait la falaise, le phare et les meilleurs moments de ma vie. Une larme de cristal s'échappa de mon œil droit pour tomber et tâcher éternellement le sol rouillé du phare. Je pleurais parce que je savais que c'était la fin, que j'allais quitter pour la dernière fois Sancreek et redevenir maman, resourire à la vie qui m'avait plus qu'une fois fait pleurer.

Ma dernière pensée avant de quitter mon passé et accueillir mon futur fut celle ci :

Nick était torse nu, vêtu d'un pantalon blanc, au bord de la falaise, dos à moi, la lune qui gouvernait un ciel parsemé d'étoiles telle une lumière d'espoir brisée. Je le regardais passionnément comme la première fois, se tournant vers moi pour me tendre sa main. D'une voix douce et sucrée, il lâcha :

- C'est toi que j'aime réellement. 

Ses paroles formèrent une mélodie dans le vent. Et dans ma tête, je n'avais qu'une seule et unique envie, le rejoindre pour sauter avec lui, dans l'eau noire de l'océan où tout était calme et tranquille une fois sous la surface, nos âmes englouties. Je voulais plonger avec le garçon des flammes, s'enlacer et tomber au plus profond de l'océan tel un amour transformé en épave.

𝐒𝐨𝐮𝐬 𝐭𝐞𝐬 𝐲𝐞𝐮𝐱Où les histoires vivent. Découvrez maintenant