Chapitre 24

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Que ce soit positif ou négatif, actuellement, Karma était satisfait d'avoir eu un taxi dans la seconde. C'était bien la seule chose dont il pouvait être satisfait actuellement, étant donné qu'il n'y avait pas d'avion disponibles le soir même.

- En endroit concret, vous voulez allez où ? Parce que je suis désolé, mais « éloignez vous le plus possible », ça ne me dit pas où vous voulez aller.

- Heuuu... Désolé, j'ai la tête ailleurs en ce moment.

- D'accord, laissez moi deviner. Un endroit où vous pourriez oublier tous vos problèmes en charmante compagnie, ça vous dit ?

- Si ce paradis existe, je suis pour.

- Je connais un endroit qui va vous plaire. Si vous acceptez de passer la soirée avec moi, je vous y amène gratuitement.

- Merci.

Alors que le taxi redémarrait, son téléphone sonna pour la énième fois. Toujours le même contact, et pour la énième fois Karma ignora l'appel de Gakushu. Il éteignit son téléphone et reporta son attention sur le paysage.

Au bout d'un quart d'heure, la voiture s'arrêta à l'entrée d'une ruelle et le chauffeur vint lui ouvrir la porte. Ils entrèrent dans un bar souterrain et s'assirent au comptoir, devant une multitude d'alcool.

- Alors, tu t'appelles comment ? T'as quel âge ? Et surtout la grande question : qu'est ce qui te préoccupes ?

- J'ai seize ans, et quant à mes problèmes, j'imagine que ce sont les mêmes que tous les autres. L'adolescence, les problèmes de coeur.

- Fille ou garçon ?

- C'est... très indiscret.

- Et bien, je ne sais pas comment ça se passe dans ton pays, mais tu apprendras vite qu'aux Etats Unis, peu importe de quel bord tu es, ce sujet ne sera jamais tabou. Alors ?

- Garçon. Ça fait plusieurs mois qu'il vit ici, et je croyais que venir était une bonne idée, malheureusement non.

Plus la discussion avançait, plus les verres d'alcool se vidaient et moins Karma avait l'esprit clair. Il sentit vaguement une main se glisser dans son dos et une bouche lui effleurer la nuque, et après, le vide total.

Il se réveilla quelques heures plus tard, au milieu du bruit et de la chaleur, l'esprit totalement embué. Il se leva en titubant et sortit du bar, s'écroulant presque au sol. Il sortit son téléphone de sa poche et l'alluma, découvrant une quinzaine d'appels manqués. Il appuya sur une touche et déclencha un appel. Gakushu décrocha dès la première sonnerie, avec un air paniqué.

- Karma, bordel, t'es où, je t'ai cherché tout l'après midi ?!

- Oh tu t'inquiètes, c'est vraiment trop mignon...

- C'est quoi cette voix ? Attends, ne me dis pas que tu as bu quand même ?!

- C'est possible.

- Où est ce que tu es ?

- Je ne sais pas. Il y a une rue, et un bar, et vraiment beaucoup, beaucoup de bruit. Et j'ai envie de vomir. Ah ça y est je vais vomir.

Et quelques secondes plus tard, il joignait le geste à la parole. De l'autre côté de la ligne, Gakushu grimaça et tapa quelque chose sur ton téléphone.

- J'ai ta localisation. Ne bouge pas, j'arrive.

- Alors ça, ça ne risque pas. Pourquoi est ce que ça tourne autant ?

- Et pourquoi est ce que tu t'es retrouvé dans un bar aussi ?

- Il y avait toi, et puis ensuite le chauffeur m'a emmené, et après je ne sais plus.

- Le chauffeur ? Attends tu vas bien ?!

- Pourquoi ça n'irai pas ?

- Sérieusement, Karma, réfléchis ! Des adultes qui profitent d'adolescents, qui en abusent, ça arrive tous les jours. Est ce que ça va, à part le fait que ça tourne ?

- J'ai mal à la tête. Il faut chaud. Et j'ai l'impression de m'être pris un râteau. Je t'aime.

Gakushu s'arrêta net, avant de remarcher. Son coeur battait à mille à l'heure, mais il ne devait pas oublier que l'adolescent était soul.

- Karma...

- Je t'aime tellement plus chaque jour, que ça va finir par me tuer. J'aime bien tes cheveux, ils sont doux et soyeux, et je pourrais les caresser pendant des heures. J'aime tes mains aussi. Oh je sais, ce que je préfères c'est ton odeur. C'est du sucre d'orge, non ? Je pourrais rester avec ton odeur pendant des heures. Et quand tu me prends dans tes bras aussi. Ça, c'est magique, parce que tu vois, avec toi je me sens en sécurité, et je sais que tu es là, et j'ai besoin que tu sois là. Et quand tu es parti, t'étais plus là. J'étais seul. Et je t'ai écrit des tonnes de messages, mais je les ai jamais envoyé. Parce qu'ils finissaient tous par un je t'aime et un je veux que tu reviennes. Mais ça je ne pouvais pas te le dire, alors je n'ai jamais répondu. Le pire, c'était que tout le monde continuait à vivre, mais moi je restait bloqué dans le passé. Je t'aime depuis tellement longtemps. En fait, je t'ai toujours aimé, mais j'ai mis du temps à m'en rendre compte. Et après, je ne savais plus comment le cacher. C'était une explosion, du jour au lendemain mes sentiments étaient officiellement de l'amour. Et t'étais tellement beau, adorable et gentil... et je t'aime.

- Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?

- Qu'est ce que ça aurait changé ? J'avais peur de tout gâcher, parce que malgré tout, notre amitié est la chose la plus précieuse que j'ai jamais eu... et tous ces « rien », tous les mensonges qu'il y a pu avoir, c'était dans le but de nous protéger.

- Et est ce que tu t'es mis à ma place ? J'allais partir, mais tout ce que je voulais de ta part, c'était une raison de pouvoir rester. Si tu me l'avais dit... tout aurait été différent.

- Gakushu. Je t'aime.

Asano sourit, et alors qu'il était à quelques rues de Karma, il ouvrit la bouche, prêt à lui répondre. Mais avant qu'il ait pu dire quoi que ce soit, un crissement de pneu se fit entendre ainsi que le bruit d'une voiture percutant un mur.

Et tout ce qui résonna à travers le téléphone du roux, c'était un grésillement.

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Yo
Alors
J'ai plus d'inspiration
Donc j'arrive plus à écrire
Donc la semaine prochaine vous avez un chapitre
Mais après vous en aurez plus rip

Mon passé, mon présent et mon futurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant