Karma s'approcha de la porte de sa chambre qui était entrouverte, mais s'arrêta en entendant la voix d'Asano.
- Je ne rentrerai pas cette nuit, c'est tout. Papa, je t'en prie, je ne m'absente presque jamais, j'ai fait tous mes devoirs pour au moins trois semaines, et j'ai révisé tous mes cours une dizaine de fois. Et tu peux me frapper autant que tu veux, je m'en moques.
Le rouge fronça les sourcils et entra dans la pièce. Gakushu lui sourit et raccrocha. Karma lui prit le bras et le rapprocha de lui.
- Qu'est ce qu'il se passe ?
- Je ne sais pas, à toi de me le dire.
- Tu peux être plus précis parce que là je ne vois pas de quoi tu parles.
- J'ai entendu ton appel. Ton père te frappe ?
- Non, c'est... C'est compliqué.
- Oui, ça l'est toujours. Il te frappe. Pourquoi ?
- Ça dépend. Des fois c'est à cause de mes notes, parce que je ne fais pas ce qu'il veut ou que je fouille dans ses affaires. Ça s'était calmé à la fin de l'année dernière, mais ça a repris depuis que j'ai dormi chez toi.
- Alors c'était pour ça que tu voulais pas rester ? Désolé de t'avoir forcé, je ne savais pas.
- C'est rien, j'avais envie de rester de toute façon. Et puis, je ne vais pas t'abandonner alors que tes parents sont là. Qu'est ce que ta mère t'as dit ?
- Rien d'intéressant. La conversation habituelle du «je ne peux pas divorcer, tu me manques, prends soin de toi». Bon, quelle heure est il ? Je suppose que le dîner ne va pas se préparer tout seul, donc je ferais mieux de descendre avant de leur donner des reproches à faire.
- La question est qu'est ce que tu vas leur servir étant donné que tu ne sais pas cuisiner ?
- Je ne sais peut être pas cuisiner comme les employés d'un restaurant cinq étoiles quand je suis seul, mais si tu venais avec moi, peut être pour m'aider, on pourrait réussir à faire un plat mangeable.
- J'imagine que vu que c'est ce que je vais manger, je peux faire un effort.
- Ou alors je ne fais rien. Après tout, je suis pas payé pour leur obéir. Ouais, je crois que je vais faire ça. On s'enfuit par la fenêtre, on va manger ailleurs et on revient vers deux heures, comme ça ils seront couchés et ils ne pourront rien dire.
- Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée.
- Moi je l'aime bien.
- Écoute. Tu vas descendre dans la cuisine, faire à manger pour tes parents et passer la soirée avec eux. Tu vas leur montrer que tu es le fils parfait et leur montrer tout ce qu'ils ratent.
- Non merci. Ils ne ratent rien à être loin, bien au contraire. Je ne passerai pas un instant de plus avec eux. Libre à toi de me suivre ou non.
- Comme si j'allais rester seul avec tes parents.
- Je savais que tu dirais ça. Tu me laisses cinq minutes histoire que je puisse récupérer le portefeuille de mon père et qu'on aille débourser toutes ses économies et plus ?
- Quoi ? Attends on peut pas faire ça !
- Et pourquoi pas ?
- Est ce que je dois vraiment te rappeler que c'est du vol ?
- Et c'est mon père, ce qui efface tout scrupule.
- Mais...
- Pas de mais, pas de non, juste un je t'attends et on va s'éclater toute la nuit. Je reviens.