Gakushu n'avait pas eu de nouvelles de Karma pendant les trois jours suivant le nouvel an alors il fut un peu surpris de le trouver attendant devant chez lui. Malgré tout, il lui sourit et lui prit la main, commençant à avancer pour aller au lycée.
- Tu ne me fais plus la tête ?
Karma haussa un sourcil, surpris. Il savait qu'il avait été un peu froid, mais ce n'était pas dirigé contre le roux, et il ne pensait pas que ce dernier l'avait remarqué.
- Si c'est pour la dernière fois, je suis désolé. Je ne me sentais pas bien, et dans ces cas là je deviens insupportable.
Bien. Il ne parlait pas du début de baiser, alors Gakushu devait avoir rêvé. Il fut légèrement déçu, mais se reprit bien vite. Après tout, Karma était son ami le plus cher.
La journée s'écoula lentement, entre les cours et le déjeuner qu'ils passèrent ensemble. La fin des cours arriva après ce qui semblait une éternité aux yeux des adolescents. Karma entraîna Gakushu vers un café, voulant absolument passer un maximum de temps avec son meilleur ami.
Ils s'assirent donc l'un en face de l'autre et commandèrent deux thés à la menthe. Isogai entra dans la salle et lança un regard interrogateur à Karma avant d'aller accueillir des clients. Le rouge baissa le regard en direction de sa tasse. Il ne se souvenait pas que c'était dans ce café que l'ancien délégué travaillait, sinon il n'aurait pas emmené Asano ici. Maintenant, il se doutait qu'il aurait bientôt des explications à donner à son ancienne classe.
- Qu'est ce qu'il se passe ? Et ne me dis pas « rien » parce que tu sais que c'est faux. Ça doit faire deux ou trois semaines que t'es hyper bizarre. Qu'est ce qu'il y a ? Tu peux me faire confiance, tu sais.
- Mes parents sont rentrés chez eux hier. Un appel urgent du travail, et ils ont directement fait leurs bagages. La maison est un peu vide, donc tu pourrais revenir.
- Est ce que t'essaies vraiment de changer de sujet là ?
- Oui, et visiblement ça ne marche pas. Je t'en parlerai un jour, mais pas maintenant.
À vrai dire, Karma n'était même pas sûr de pouvoir un jour lui dire. Il attendrait sûrement la fin du lycée, et le moment où ils deviendraient adultes pour lui avouer ses sentiments.
Ils sortirent du café et se dirigèrent vers la maison des Asano. La nuit était tombée et les températures d'hiver se faisaient ressentir, mais ils s'en moquaient. Ils pouvaient faire tous les détours possibles, tant qu'ils étaient ensemble. Arrivé chez lui, Gakushu déposa un léger baiser sur la joue de Karma et commença à s'éloigner, mais le rouge l'attrapa brusquement par le poignet.
- Ton père est là ?
- Heu... Non, il est parti en voyage, mais pourquoi ?
- Pour rien.
Karma entra dans la maison et se dirigea vers la chambre du roux qui le suivit sans comprendre. Il ouvrit sa commode et fourra des vêtements au hasard dans son sac. Il le referma et prit la main de Gakushu, l'entraînant à l'extérieur.
- Qu'est ce que tu fais ?
- Tu dors chez moi. Aujourd'hui et tous les autres jours.
- Quoi ? Je ne peux pas faire ça !
- Bien sûr que si. Je te le demande, alors tu peux. Tu es même obligé.
Gakushu serra la main de Karma et ils rentrèrent ensemble. Après une douche et un repas, ils allèrent se coucher chacun dans leur chambre. Mais, comme à son habitude, Karma rejoignit le roux pendant la nuit.
Il l'aimait, à tel point que ça le rongeait. Il aurait beau vouloir l'oublier et essayer de s'éloigner, il l'aimait et ça ne pourrait jamais changer. C'était devenu une drogue pour lui, il avait besoin d'être avec lui, d'être en contact avec lui.
Il se glissa dans le lit de Gakushu qui se retourna vers lui les yeux à moitié fermé et embrumés de sommeil.
- Qu'est ce qu'il se passe ?
- Rien. Je veux être avec toi.
- Karma... Tu ne peux pas répondre ça à chaque fois. Je veux bien rester là, mais je n'attendrai pas indéfiniment. Je sais que il y a un problème. Et ça me fait mal de te voir comme ça. Parle moi.
- Pourquoi est ce qu'il faut toujours que je doive me justifier, ou même avoir des raisons ? Je vais bien, je ne vais pas inventer quelque chose pour te satisfaire.
- Tu as changé...
- On a tous changé, et on changera encore. Je grandis, je vis des choses et ce que je vis me change. Je deviens quelqu'un de différent, mais ce quelqu'un veut être avec toi. Comprends le, acceptes le. Parce que ça, ça ne changera jamais.
- Hey... Calme toi. Mon but n'est pas de déclencher une dispute à cette heure ci. Moi aussi je veux être avec toi, et ça ne changera pas non plus. Viens.
Il ouvrit ses bras et Karma vint se nicher contre lui. Il enfouit son visage dans le cou du roux et inspira longuement, s'imprégnant à nouveau de son odeur parfaite. Il entrelaça leurs jambes et glissa ses doigts le long de sa colonne vertébrale, faisant frissonner Gakushu.
Il adorait ça. Le contact avec sa peau douce, ses tremblements et ses mèches soyeuses. Il l'aimait tellement. Et cela devait faire au moins quarante fois qu'il se le disait en l'espace de seulement une heure, mais il savait qu'il pouvait y penser pendant le reste de la nuit.
Gakushu ferma les yeux et s'endormit sous les caresses de Karma, qui lui, ne parvenait pas à trouver le sommeil. Il avait tout ce dont il avait besoin pour passer une nuit paisible, mais rester à contempler l'amour de sa vie lui paraissait préférable.
Ses paupières, ses cils longs et fins, ses mains pâles, ses lèvres...
- Je t'aime Gakushu...