Chapitre 22

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10 mai 2041

18:37

— Je vais profiter que tu prennes ta douche pour demander à Tenya de passer faire un tour chez toi pour s'occuper de Queen et Mochi.

Bakugou se contenta d'un signe de main dans sa direction, tandis qu'il se dirigeait déjà vers l'unique et gigantesque salle de bains de la résidence. Ses vêtements empruntés lui collaient toujours à la peau et Izuku ne put s'empêcher de détailler sa silhouette de dos s'éloignant.

Il était encore bien trop tôt pour que l'humain passe à table, aussi entamer une conversation dans le salon semblait un bon moyen de passer le temps, comme Bakugou l'avait suggéré quelques instants plus tôt. Izuku se rendit tout d'abord dans la pièce en question, avant de contacter rapidement Tenya. Sans la moindre surprise, son ami accepta aussitôt de se rendre chez le lieutenant, prévoyant d'emmener les deux enfants avec lui pour qu'ils profitent une fois de plus de la présence des animaux qu'ils avaient rapidement adoptés.

Izuku s'appuya contre le dossier du canapé sur lequel il était assis, les mains jointes sur ses genoux. Bien que ses sentiments paraissent évidents maintenant qu'il y songeait convenablement, il se sentit nerveux pour des raisons qu'il ne comprenait pas. Sa relation avec Bakugou n'allait certainement pas changer du jour au lendemain simplement à cause des sentiments d'Izuku. Par ailleurs, rien ne changerait vraiment du moment qu'il n'en parlait pas. Et il n'avait aucune envie de se confier. Le problème ne venait pas vraiment de l'humain ou de ses préférences en la matière. Après leur visite au Midnight's club, Izuku se doutait que Bakugou n'avait pas particulièrement d'attirance pour les androïdes et, même si cela avait été le cas, son passé amoureux laissait entendre qu'il n'avait pas d'intérêt autre que pour la gent féminine. Non, le problème ne venait pas de là. Pour Izuku, c'était plutôt le fait de ne pas savoir ce qu'il pourrait retirer d'une quelconque relation amoureuse. Son expérience en la matière était aussi réduite que celle d'un humain à peine né et il n'avait jusqu'à présent eu aucun intérêt à autre chose que son travail et sa mission. Il comprenait l'intérêt des relations amicales. Il en était venu à beaucoup apprécier Shouto, Momo, Mirio, ainsi que tous les androïdes qu'il avait retrouvé à Nagoya, et plus particulièrement Ochako et Tenya. S'il comprenait que ces deux derniers soient en couple, il n'en saisissait pas la cause.

Ses rapides recherches lui firent comprendre qu'une relation amoureuse se devait d'être épanouissante pour chacun des individus, qui se devait de se soutenir mutuellement. Si l'un ou l'autre paraissait faire plus d'efforts ou se reposait davantage sur l'autre, il y avait presque toujours un moment où le couple finissait par se séparer. Jusqu'à présent, chaque humain avait parut avoir sa proche version sur le sujet et, s'il en jugeait les chiffres du divorce dans plusieurs pays du monde, les chances de réel succès en la matière étaient très limités. Pourtant, il devait bien y avoir une raison pour laquelle les androïdes décident de suivre le même chemin que les humains. Dans leur cas, les gratifications sexuelles n'étaient certainement pas un argument de taille.

Il songea à poser des questions à Ochako et Tenya dès qu'il le pourrait. Pour l'heure, il ne devait pas oublier que Bakugou et lui étaient toujours en pleine enquête et il ne pouvait pas laisser ce genre de questionnements le faire dévier de sa mission. Surtout pas lorsque la vie d'androïdes étaient en jeu.

— T'es perdu dans tes pensées d'androïdes là ?

Izuku se tourna vers la porte qui venait de s'ouvrir, juste avant que Bakugou ne la referme derrière lui. Il se prit à sourire.

— Je t'attendais, alors il faut bien que je me perde dans mes pensées, souffla-t-il d'un ton moqueur.

Il remarqua aussitôt ses cheveux blonds encore mouillés et se demanda si cela valait la peine de faire une remarque. Après réflexion, il s'abstint, certain que l'humain se moquerait de son attitude de mère-poule. La seule chose qu'Izuku voulait était qu'il ne tombe pas malade, pourtant il devait faire suffisamment chaud dans toute la demeure pour lui permettre d'avoir les cheveux mouillés malgré tout.

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