Chapitre 16

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8 mai 2041

9:46

> CONNEXION TELEPHONIQUE ETABLIE

— Qui êtes-vous et comment avez-vous eu cette ligne directe ?

Izuku se permit un sourire, les bras croisés derrière son dos tandis qu'il faisait les cent pas dans la rue.

— Bonjour capitaine Aizawa. Izuku à l'appareil.

— Izu... Ah, le RK800... Bakugou ne m'a pas prévenu que tu étais de retour en ville.

— Oh, c'est récent. Je suis rentré tout juste la veille !

— Et que me vaut l'honneur de ton appel ? Bakugou est au courant au moins ?

De l'autre côté de la ligne, Izuku put entendre le capitaine se lever de sa chaise pour certainement s'approcher de la vitre donnant sur l'intérieur du commissariat. A cause de sa dernière question, il déduisit que le regard d'Aizawa était fixé sur le lieutenant, qu'il espérait en plein travail à cette heure-ci.

— Si vous parlez de ma présence à Nagoya, j'ai vu Bakugou hier soir pour le mettre au courant. Vous appeler était mon idée. J'ai cru comprendre que vous aviez du mal avec les disparitions d'androïdes.

— Et donc ? Sous prétexte que tu es un androïde aussi, tu veux t'en mêler ?

— Je voudrais seulement savoir si je pouvais éventuellement reprendre le poste que j'occupais avant la révolution. J'ai parfaitement conscience qu'il s'agirait d'un travail bénévole, pourtant je pense pouvoir être d'une grande aide pour retrouver les criminels qui...

— Si tu étais à Tokyo jusqu'à hier, tu dois être au courant que tu ne pourras rien faire contre ces criminels même si tu les retrouvais. Bakugou a dû t'en parler, pas vrai ?

Izuku se stoppa en plein milieu de la rue, une grimace se dessinant sur son visage.

— J'ai parfaitement conscience des lacunes en matière de loi sur les androïdes, capitaine. Ma priorité est de retrouver les androïdes disparus et d'essayer d'empêcher de nouveaux enlèvements. Particulièrement parmi mes amis. S'il le faut, je pourchasserai les criminels jusqu'à ce que la loi soit enfin de notre côté.

Il entendit le capitaine soupirer de l'autre côté de la ligne, avant d'entendre ses bruits de pas, le bruit de la chaise en cuir sur laquelle il reprit place. Il entendit ses coudes se poser sur son bureau.

— Tu es sûr que ce n'est pas Bakugou qui a demandé à t'avoir de nouveau avec lui ?

— Vous pourrez vous rendre compte de vous-même de sa surprise lorsqu'il me verra entrer dans le commissariat, capitaine.

— Tu ne mets même pas en doute le fait que je t'accepte dans l'équipe en plus...

— Je sais que vous avez besoin de moi. Qui peut retrouver un androïde sinon un autre androïde ? Si les déviants enlevés ont laissé des traces de thirium derrière eux, je suis le seul à pouvoir les identifier. Et si Bakugou prévoit de consulter les caméras de surveillance de toute la ville, vous savez parfaitement que je peux lui faire gagner beaucoup de temps.

Un nouveau soupir.

En toute logique, il n'y avait rien qui pouvait forcer le capitaine à refuser son offre. Aizawa n'était pas particulièrement réfractaire aux androïdes, sinon il n'aurait jamais laissé Bakugou se charger d'affaires les concernant. De tout le commissariat, le seul qui devait encore avoir une haine profonde pour les gens de la même espèce qu'Izuku était le détective Monoma. Il devait être également le seul qui soit satisfait de ne plus avoir d'androïde policier dans les pattes, chacun ayant dévié et rejoint les rangs de leur communauté.

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