Chapitre 26

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15 juin 2041

20:47

La LED d'Izuku semblait éternellement bloquée sur sa couleur jaune, malgré sa volonté à la rétablir à sa couleur par défaut. Il en connaissait très bien la cause, qui en ce moment même se trouvait dans la cuisine pour récupérer une cannette de bière, tandis que lui-même attendait patiemment dans le salon, assis en plein milieu du canapé.

Il avait l'impression qu'une éternité s'était écoulée depuis la résolution de la disparition d'androïdes, bien qu'il soit conscient de son manque d'objectivité quant à la situation. Il commençait de plus en plus à comprendre des concepts totalement humain comme la jalousie, l'égoïsme et la luxure, bien malgré lui. Parmi tout ce qu'il pouvait ressentir, c'était malheureusement la frustration qui prenait le plus de place dans sa tête.

Il augmenta ses capteurs audios pour entendre Katsuki dans la cuisine, s'assurant qu'il n'allait chercher à boire qu'une seule cannette de bière. Son alcoolisme était loin derrière lui, mais Izuku préférait être prudent. L'humain montrait parfois des signes de nervosité qui pouvaient conduire à une trop forte consommation d'alcool. Et aujourd'hui, il était inconcevable que ses plans tombent à l'eau une fois de plus. Il en avait assez d'avoir des bâtons dans les roues.

Izuku aurait pu croire que les choses se calmeraient après la résolution de l'enquête. Toutefois, après les dernières avancées de Shouto à Tokyo, le quotidien des androïdes fut drastiquement modifié, de manière à ce que la police de Nagoya, comme celles d'une majorité des villes de l'archipel, puisse recueillir des requêtes et plaintes de leur part. Au commissariat central de Meito, Katsuki était toujours la seule personne à qui les androïdes pouvaient s'enquérir, aidé de Tenya et Izuku. Les affaires s'étaient enchaînées en l'espace d'un mois, certaines demandant l'aide de Kirishima ou Kaminari, d'autres résolues seulement à eux trois. Izuku était fier et satisfait de pouvoir aidé ses congénères. Il n'aimait juste pas l'idée d'avoir moins de temps libre pour passer avec Katsuki, surtout maintenant que leur relation avait bien évoluée.

Malgré leur quotidien chargé, il y avait tout de même des moments passés seulement tous les deux. Cependant, les humains avaient besoin de dormir et se reposer, ce qui n'arrangeait en rien les affaires d'Izuku, bien qu'il soit incapable de s'en plaindre. Il aimait les moments passés dans le salon de Bakugou en soirée, tous les deux assis sur le canapé pour regarder un film plus ou moins récent sur l'écran de télévision. Il aimait même les moments où l'humain finissait par s'endormir en cours de route, l'épaule d'Izuku devenant son oreiller jusqu'à ce qu'il ait pitié de lui et le porte dans son lit pour lui éviter un torticolis. Il aimait les baisers volés dans un recoin du commissariat et le faux air réprobateur de Katsuki lorsqu'ils se séparaient. De manière générale, il aimait tous les moments qu'il passait avec son humain préféré et petit-ami. Il détestait seulement le fait qu'ils soient aussi peu nombreux et leur manque de contact. Surtout quand Katsuki avait prit la fâcheuse habitude de glisser sa main sur la nuque d'Izuku. Parfois, il se demandait si l'humain réalisait seulement à quel point il s'agissait d'une torture pour lui. Certainement pas. C'était pour cette raison qu'Izuku voulait en finir aujourd'hui même.

Il perçut quelque chose approcher de l'arrière de son crâne et resta immobile lorsque la main de Katsuki se referma sur son crâne. Le contact ne dura que deux secondes, à son grand regret et il tourna la tête vers son humain pour le voir reprendre place sur le canapé, à ses côtés, sa canette de bière bientôt à ses lèvres. Izuku voulut se frapper pour être jaloux d'un objet inanimé.

— Ta lampe de chevet s'affole, c'est normal ? demanda alors Katsuki, reposant sa boisson sur la table basse.

— Tout va bien, je pense juste à beaucoup de choses.

Comment devenir humainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant