Chapitre 5

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12 novembre, 2040

8 : 55

[Arrivée dans 15 secondes]

Izuku observait le paysage à travers la vitre du taxi dans lequel il se trouvait. Ce quartier de Nagoya lui était inconnu, semblant avoir garder l'image de la société de 2020, bien avant l'arrivée des androïdes. Il ne pouvait distinguer aucun immeuble ou grande tour, seulement des maisons individuelles de taille distinctes selon la capacité d'humains qu'elles pouvaient accueillir. Les espaces verts étaient nombreux et attirait certainement les familles ayant des enfants ou des animaux.

Après exactement quinze secondes, le taxi d'Izuku s'arrêta devant une petite maison avec un jardin et il descendit du véhicule.

Ses yeux se dirigèrent vers l'emplacement réservé à une voiture, juste devant la porte d'un petit garage et il put reconnaître sans peine la voiture manuelle du lieutenant Bakugou.

Selon ses calculs, le trajet depuis le domicile du lieutenant jusqu'au commissariat était réalisable en vingt minutes. Étant donné l'heure, il en conclut que l'humain n'avait une fois de plus aucune intention d'arriver à l'heure prévue par son contrat sur son lieu de travail.

Izuku avait pris la bonne décision en venant ici directement.

Il porta ses mains à sa cravate pour l'arranger une dernière fois avant d'avancer vers le petit muret délimitant l'espace du jardin et localisa la sonnette. Il appuya deux fois pour laisser résonner la sonnerie stridente.

La maison se trouvait à cinq mètres derrière le portail d'entrée, un chemin de briques rouges montrant la voie. Depuis l'intérieur de la maison, Izuku put entendre les aboiements d'un chien. Mais aucun signe du lieutenant.

Il appuya une fois de plus son doigt sur la sonnette, laissant appuyé pour que le son désagréable décide l'humain à venir ouvrir la porte d'entrée. Il savait que son initiative n'allait pas être appréciée par le lieutenant, pourtant c'était le prix à payer pour attirer son attention.

Au bout de dix secondes, son processeur audio capta des bruits de pas précipité sur du plancher. Trois secondes et cinq dixième plus tard, la porte d'entrée s'ouvrit brusquement.

— Putain mais ça va pas la tête de sonner chez les gens comme... Quoi, c'est toi? Ça t'arrive jamais de la lâcher la grappe un peu ?

Bakugou ne paraissait pas aussi irritable que d'habitude. En le détaillant, il put constater sa chevelure désordonnée et la nudité de son torse, concluant rapidement que l'humain se trouvait encore dans son lit lorsqu'Izuku avait commencé à sonner à sa porte.

Autour de son cou, il constata la présence d'une chaîne pendant entre ses muscles pectoraux, au bout de laquelle se trouvaient deux bagues bien distinctes. Deux alliances, manifestement.

— Le commissariat de Meito a reçu hier soit un signalement pouvant correspondre à un déviant, expliqua-t-il. Etant donné l'heure tardive à laquelle vous êtes arrivé pour prendre vos fonctions la veille, j'ai pris la décision de venir directement vous chercher afin d'être plus efficace.

— Je ne peux même pas vivre tranquillement, c'est ça que tu veux dire, ouais, grinça le lieutenant, avant de passer sa main droite dans ses cheveux. Je ne vais nulle part sans prendre une douche et un café, alors prends ton mal en patience !

Sans un mot de plus, il retourna à l'intérieur et disparut dans le couloir qu'Izuku pouvait apercevoir depuis sa position derrière le muret.

Prenant sa réaction comme une invitation à entrer, il ouvrit le portillon pour rejoindre la porte d'entrée, avant de la refermer derrière lui. A l'entente de l'eau s'écouler d'un pommeau de douche, Izuku comprit que l'humain s'était déjà enfermé dans la salle de bain. Il ignorait combien de temps prenait de manière générale la routine matinale du lieutenant, mais faire en sorte qu'elle soit réduite ne pouvait être que dans l'intérêt de sa mission.

Comment devenir humainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant