Chapitre 14

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16 novembre 2040

11:02

— Veuillez attendre ici jusqu'à ce que le premier ministre vous reçoive.

L'homme referma la porte sans un mot de plus, les laissant tous les trois dans la chambre d'hôtel. Izuku amplifia ses capteurs audio pour avoir la confirmation que les deux hommes qu'ils avaient pu voir posté dans le couloir devant la porte restaient bien en position, même après le départ du capitaine Kan. Si jamais ils voulaient quitter cette pièce avant l'heure prévue, les humains tâcheraient de les en empêcher.

Il entendit Shouto se mettre à soupirer dans son dos et il fit volte-face pour le dévisager. Il venait tout juste de s'installer sur le bord du lit double qui prenait la plus grande majorité de l'espace de la chambre. Momo prit place à ses côtés, ce qui ne laissait plus qu'à Izuku le choix de s'asseoir sur le tabouret faisant face au bureau opposé au lit. Il choisit de rester debout.

— Le premier ministre veut nous voir et pourtant il n'est même pas capable de libérer son emploi du temps pour nous, grinça Shouto. Je ne sais même pas pourquoi je m'attendais au contraire...

— C'est déjà positif qu'il ait décidé d'une rencontre, répliqua Momo. Au moins cela prouve que nos actions ont eu un impact. Il faut simplement continuer à agir pour notre cause et les choses changeront.

Izuku ne dit rien. Il n'était pas vraiment surpris que les choses se déroulent de cette manière. Après un trajet de quelques heures depuis Nagoya, ils avaient finalement appris qu'ils ne seraient pas en mesure de se retrouver face au premier ministre japonais avant dix-sept heures en raison de rendez-vous prioritaires. Contrairement à Shouto, il trouvait qu'il s'agissait d'un grand pas d'avoir eu ne serait-ce qu'une déclaration de la part de Miyagi Daikaku dans un délai aussi court après la dernière intervention du groupe de déviants. Malgré l'évolution flagrante de la population japonaise depuis la commercialisation des déviants, la majorité des habitants de l'archipel pensait toujours de manière mécanique, ayant sans arrêt du mal à penser lorsqu'une situation inopinée se présentait face à eux. Il savait que cette particularité des japonais leur avait valu des moqueries outre-mer, en plus de comparaisons peu flatteuse avec des androïdes. Mais cela devait également être pour cette raison qu'il y avait toujours eu moins de protestations à l'égard de remplacement de postes au profit d'androïdes dans des milieu comme la restauration ou l'administratif.

— Izuku, est-ce que tu sais comment les choses se passent à Tokyo ? Je sais qu'il y a eu des manifestations de déviants un peu partout dans le pays depuis que nous avons commencés à Nagoya.

Il leva les yeux vers Shouto. Il avait déjà consulté les médias disponibles pour en savoir plus sur la situation des déviants à travers tout le pays, pourtant il recommença une nouvelle fois, au cas où quelque chose se serait produit depuis leur démonstration de la veille.

— Tokyo est visiblement une des villes qui a été le moins touchées par les manifestations de déviants, mais cela ne veut pas forcément dire qu'il y a moins d'effectifs. Seulement que les médias n'en parlent pas. Je peux pirater la base de données de la police locale pour savoir ce qu'il en est vraiment, mais je ne suis pas sûr que les affaires concernant les déviants n'aient pas été masquées. Nagoya est l'une des villes qui gère ouvertement les affaires avec des déviants.

— Pour se rendre compte de l'état des choses ici, le mieux serait encore de le vérifier de nos propres yeux, souffla Momo. C'est sûrement en partie pour éviter cela que les humains nous ont enfermés ici...

Izuku était de son avis. Mais cela ne voulait pas dire qu'il acceptait d'être bloqué dans cette chambre d'hôtel standard.

— Je devrais être en mesure de sortir d'ici pour aller repérer le terrain. J'ai seulement besoin d'accéder au plan de l'immeuble.

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