Chapitre 7

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14 novembre 2040

10 : 26

Le lieutenant avait contredit toutes les prévisions d'Izuku en arrivant à l'heure au commissariat, malgré sa blessure de la veille. Il n'en gardait aucune trace, hormis le bandage qu'il parvenait à deviner à travers ses vêtements. Quelques jours auparavant, Bakugou aurait probablement utilisé sa blessure comme une excuse pour boire plus que d'ordinaire et arriver sur son lieu de travail en plein milieu de l'après-midi avec une gueule de bois.

Il suffit à Izuku de parcourir la salle de travail des yeux pour comprendre que la plupart des officiers au courant de la veille étaient eux-mêmes surpris de voir le lieutenant arriver aussi tôt. Et le capitaine Aizawa ne faisait pas exception. Lorsqu'il sortit de son bureau, Izuku le dévisagea.

— Bakugou, je pensais que tu allais prendre ta blessure comme excuse pour prendre ta journée, souffla-t-il. Tu sais que j'aurais pu te l'accorder.

— A quoi bon ? C'est juste une égratignure ! répliqua Bakugou, roulant son épaule pour montrer que sa blessure n'entravait pas ses mouvements.

Izuku savait que sa blessure au bras n'était pas importante. Il semblait que ce soit celle dont tout le monde se préoccupe, alors que le coup porté contre son vêtement par balle devait être responsable de difficultés pour respirer. Le lieutenant ne semblait rien laisser paraître.

— Si tu es décidé à bosser, alors viens dans mon bureau pour faire le point sur cette affaire !

Bakugou se contenta de hocher la tête, avant de croiser le regard d'Izuku. Il fit un mouvement de tête dans sa direction et il comprit, se levant de la chaise de son bureau pour suivre le lieutenant dans le bureau du capitaine.

S'il comptait rester debout dans un coin de la pièce, comme la dernière fois où il y avait mis les pieds, Bakugou décida une fois de plus de son sort et pointa la chaise à ses côtés du doigt, appuyé par un regard ne laissant pas la place à sa désobéissance. Ce ne serait pas la première fois qu'Izuku désobéissait, pourtant, cette fois-ci, il ne voyait aucune raison pour le faire.

Aizawa n'attendit pas qu'Izuku s'asseye pour commencer à parler.

— Le déviant que vous avez attrapé hier est complètement HS. Une idée sur l'endroit où aurait pu se cacher l'autre ?

— Non, souffla Bakugou, croisant les jambes nonchalamment. Izuku n'a pas été en mesure d'identifier son modèle alors il y a peu de chances qu'on le retrouve lui spécifiquement.

— Le second déviant a mentionné qu'il devait rejoindre Yuuei, continua Izuku. Etant donné la tournure de la phrase, il n'est pas possible de déterminer s'il s'agit d'un lieu ou d'une personne à l'heure actuelle.

— Qu'il s'agisse d'un autre déviant, d'un humain les aidant ou d'un lieu, dans tous les cas, il est possible qu'il rejoigne un groupe. Dans ce cas-là, ce sera d'autant plus facile de les débusquer.

Aizawa les dévisagea à tour de rôle, avant de croiser les mains sur son bureau.

— Le maire de la ville a pris la décision de poster des unités pour empêcher toute sortie libre. Cela devrait nous faciliter la tâche pour mettre la main sur les autres déviants qui se cachent à Nagoya.

— Quoi ? s'étonna le lieutenant. Pourquoi boucler la ville brusquement ?

— Il s'est passé quelque chose hier peu après votre altercation avec ces deux déviants. Un groupe de dix androïdes a saccagé l'une des boutiques de CyberLife et posté des messages holographiques sur les bâtiments alentours. Une unité est rapidement arrivée sur place mais deux d'entre eux ont été blessés. Satou est à l'hôpital pour quelques jours.

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