Partie 18

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TW : Guerre, blessures, morts

Ce chapitre est émotionnellement assez dur, veillez à être en forme quand vous le lisez.


Peu après minuit, les premiers blessés ont commencé à affluer alors même que la Grande Porte est toujours fermée pour protéger l'École.

Des échauffourées ont visiblement éclaté parmi les élèves et la fratrie Carrow. J'essaie de faire abstraction du fait que certaines blessures proviennent sans doute de certains camarades serpentards.
Les premiers élèves amenés à l'infirmerie n'ont que des blessures légères, quelques brûlures et des maléfices inoffensifs.
Pomfresh prend la tête de l'équipe des médicomages, elle gère les arrivées et fait installer les blessés sur des lits d'appoint, alignés les uns aux autres.

Il faut rapidement évaluer les dégâts et prendre l'initiative. Une blessure à compresser. Un sort de magie noire à limiter. Un onguent à appliquer. Une fiole d'anti-douleurs à faire ingérer.
Je suis les ordres et j'essaie de faire au mieux.
Avoir pris le temps de remuscler ma jambe me permet d'être efficace, elle ne me gêne plus autant qu'avant et la canne m'apporte un soutien dont je ne pourrais plus me passer. Je contourne les lits, slalome entre les armoires à pharmacie de fortune, rejoint les blessés sans penser à mes douleurs chroniques.

Au loin, les cris s'élèvent dans les couloirs de l'École et le bruit des sorts s'entrechoquent mais la Grande Salle est encore préservée, comme un sanctuaire réservé aux blessés. Quelques gémissements et des pleurs s'élèvent des lits de fortune mais la Guerre semble encore loin.

Et puis petit à petit les blessures se font plus graves, les blessés plus nombreux et plus jeunes. Que fichaient donc des troisième année dans la bataille ?
Les premiers morts sont aussi à décompter et c'est la gorge serrée que j'observe Demelza tirer des draps sur des corps sans vie. Certains ont été des camarades, des collègues de classe, des professeurs peut-être. Je ne discerne pas les visages et les détails, et je ne cherche pas à les reconnaître. Je me mets des œillères et me concentre sur les onguents que j'applique et les bandages que je serre pour soulager les corps sous mes mains.

Depuis quand la Grande Porte est-elle ouverte, béante sur les combats qui se sont déportés dans le parc ? Les cris se font plus désespérés, les blessures plus graves et les mines plus défaitistes.
J'essaie de respirer calmement, de ne pas courir dans le parc pour essayer de trouver Harry. Qu'est-ce qu'il fiche ? Est-ce qu'il est ici, à portée ?
L'odeur du sang et des tripes me prend à la gorge. Les larmes et les grimaces de douleur s'enchaînent, et je me concentre sur ma tâche, faire ma part dans cette guerre insensée et aller jusqu'au bout de mes convictions.
J'essaie d'éloigner Harry de mes pensées, mais il y revient sans cesse.
Si seulement je pouvais le croiser pour lui parler, le soutenir, lui dire qu'il a intérêt de le vaincre !

Je contourne un lit, ma sacoche de médicomage en bandoulière et j'écoute les directives lancées par Demelza. Je sors les flacons, glisse quelques gouttes de Valériane sous la langue du patient, maintiens la jambe immobile pendant qu'elle le soigne et stoppe l'hémorragie, nettoie la plaie, prépare le bandage propre. Je croise le regard de la jeune fille sous mes mains. La gryffondor écarquille les yeux, incrédule mais elle se laisse soigner en silence.

La plupart des blessés reste dans la salle après les soins et s'entraident, deviennent aides-soignants à leur tour. D'autres comme ces fichus gryffondors repartent de plus belle sur le champ de bataille et j'ignore comment ils parviennent à mettre la peur, l'incertitude et les doutes de côté.

Soudain, les murs de l'école tremblent violemment et les grandes fenêtres volent en éclat. Je me penche pour protéger les blessés du mieux que je peux mais les éclats de verre projetés tailladent certains sorciers déjà blessés.
Je me redresse pour comprendre l'origine de ce chaos, mais des cris effarés parviennent jusqu'à mes oreilles.

Le chant du cygne - DrarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant