Bonus #1

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Harry

Sur une lande, quelque part dans les Highlands.


L'immense dragon libéré de Gringotts s'abreuve à présent dans un lac un peu plus loin de notre point de chute.

Le temps de s'assurer qu'aucun d'entre nous n'est gravement blessé, chacun reprend ses esprits.

Je constate en grimaçant les brûlures douloureuses qui s'étendent sur mes bras et les trous qui ont abimé mes vêtements. Les réflexes ont pourtant la vie dure, je me relève d'abord péniblement, les jambes engourdies, et je prononce une litanie de sorts complexes pour former un cercle de protection autour de nous.

Je pose à distance raisonnable la petite coupe d'Helga Poufsouffle, l'Horcruxe à présent impossible à détruire sans cette fichue épée.

Hermione sort de son sac magique de nouveaux vêtements, des onguents et une petite tente qu'elle s'empresse d'installer d'un mouvement de baguette.

J'applique l'essence de dictame pour soulager mes plaies à vif et fait passer le pot à Ron, encore tout échevelé.

Tandis que je troque mes habits abimés contre ceux que me tend Hermione, il demande innocemment :

- Vous croyez qu'ils vont se rendre compte de notre effraction ?

Hermione pince les lèvres, avant de laisser éclater un rire sonore dans le silence de la lande.

Son hilarité me contamine, la pression et la nervosité retombent soudain.

Quel plan d'évasion complètement dingue !

On rit de longues minutes allongés dans l'herbe fraiche, trop heureux d'être encore vivants et ensemble.

***

Quand la nuit dépose sa pénombre sur la lande et que les premières étoiles se mettent à scintiller au-dessus de nos têtes, Hermione démarre un petit feu protégé des regards pour tenir le froid à distance.

Elle fait bouillir dans une casserole quelques racines pour accompagner la viande séchée qu'elle a emportée. On se partage le repas en silence, puis la fatigue rend nos paupières plus lourdes.

Je me porte volontaire pour le premier quart de veille au coin du feu, pendant que Ron et Hermione se reposent sous la tente.

J'enroule une couverture autour de mes épaules et me cale contre le tronc approché près du feu. Je sens mes muscles endoloris se décrisper et la chaleur du feu me détendre. Quand ma tête se fait soudain lourde, je reprends mes esprits brusquement, un peu coupable de m'être assoupi aussi vite, mais rien ne menace.

Sur la lande, le silence et le vent dans les herbes sont apaisants. Le silence est seulement troublé par le bruit des insectes et d'une rivière non loin. Dans le ciel immense, la voûte céleste s'étend comme un tableau de maître au-dessus de ma tête.

Le succès et l'euphorie de notre mission sont retombés et je songe déjà à la suite, à la prochaine étape dans cette quête improbable aux Horcruxes. Un pas après l'autre dans le brouillard. Je grimace en pensant au temps que ça pourrait nous prendre de rester loin des autres pour leur propre sécurité.

Je fais tourner ma nouvelle baguette en aubépine entre mes doigts, elle m'a étrangement adoptée, elle m'écoute, me correspond comme si je la connaissais depuis toujours. Et puis elle est chaude au creux de ma main, réconfortante. Comme sa main. J'essaie de chasser son souvenir, de ne pas penser à la signification profonde de ses gestes mais c'est loin d'être évident en manipulant sa baguette à longueur de journée.

Le chant du cygne - DrarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant