Le chant du cygne - Drarry

Partie 2

Merci pour votre accueil sur cette nouvelle fic, on poursuit sur le quotidien de Drago au Manoir...
Bonne lecture !

***

Tante Bellatrix s'est approprié le petit salon pour y prendre le thé les après-midi.
Elle a fait sortir le service le plus précieux de Mère et a ordonné aux mangemorts et autres sbires présents au Manoir de lui tenir compagnie autour de la table ronde.
Elle tient délicatement sa coupelle et pose des lèvres grimées de noir sur le bord de la tasse en porcelaine. Elle soutient une conversation improbable avec les malchanceux présents autour de la table dans une parodie absurde de la normalité et je fais hélas partie de ce tableau ridicule, aux côtés de Père et Mère.

Je me tiens le dos bien droit dans ma chaise et je m'efforce de me faire silencieux en trempant mes lèvres dans le thé à la bergamote.
C'est avec application que j'évite le regard de ma tante pour ne pas m'attirer ses foudres. La veille, un de ses hommes de main, Alden Williams, s'est reçu un maléfice pour s'être étouffé en avalant de travers. Il gît à présent dans le cellier, au pied du piano, et j'ignore s'il s'en remettra.

Tante Bellatrix s'ennuie et ça ne présage rien de bon.
Elle s'est octroyée les pleins pouvoirs depuis que le Seigneur a mystérieusement quitté le Manoir.
Un soir, Il a convoqué ses plus loyaux mangemorts en petit comité. Père n'en faisait évidemment pas partie, et dès le lendemain le Seigneur avait quitté le Manoir, laissant les pleins pouvoirs à ma chère tante.
L'ambiance entre Père, Mère et elle est tellement tendue que je préférerai suivre le conseil de Severus et rester le plus souvent dans ma chambre, guère mieux loti qu'un prisonnier, mais c'est sans compter l'heure du thé et les supplications hystériques de Bellatrix.
C'est donc le poing serré sous la table et la gorge nouée que j'essaie d'avaler des gorgées de mon thé sans me faire remarquer.

***

Le soir même, l'ennui et la tension ambiante sont brisées par la cloche du portail d'entrée qui carillonne.
Des visiteurs au Manoir. Personne n'est surpris par cette cloche qui n'arrête pas de tintinnabuler pour prévenir de l'arrivée d'invités sur le domaine : des mangemorts venant au rapport ou des fidèles venant cirer les pompes de leur Seigneur vénéré.
Mauvais timing pour eux, le Lord est absent du Manoir.

Tante Bellatrix envoie d'un geste l'un de ses sbires ouvrir la grande porte du vestibule.
L'odeur pestilentielle précède le loup-garou. L'effrayant et non moins repoussant Fenrir Greyback s'avance dans le salon.
Son corps massif balafré de cicatrices et ses longues griffes crasseuses me font détourner le regard. Les rumeurs de sa cruauté le rendent d'autant plus menaçant. Pas question de subir son courroux pour un regard de travers. Il est suivi de quelques comparses, des sorciers tous aussi crasseux que lui.

Bellatrix lève ses lourdes paupières et les accueille à peine. Ils n'ont pas le prestige des mangemorts fidèles qui arborent le masque d'argent par signe de supériorité. Ceux-là croient faire partie du même clan alors qu'ils sont en réalité à la solde du Seigneur, de bons petits soldats sous Ses ordres, de la chair à canon juste utile à faire diversion au front. A quel moment des créatures inférieures telles que des loups-garous répugnants seraient dignes des sangs purs ?

Soudain une phrase de Greyback me sort de ma torpeur.

- On a trouvé Potter et sa bande !

Bellatrix tourne cette fois la tête, ses sourcils hauts, visiblement intriguée.

- Là, ce gars pas reconnaissable pour un sou, c'est Potter je vous dis, et sa bande ! Et parait que leurs têtes valent de l'or, alors si le Seigneur pouvait...