Chapitre 4 : partie 1

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Quand Méléna se réveilla, elle fut d'abord effrayée de ne pas savoir où elle se trouvait. Elle eu besoin de quelques minutes pour reprendre ses repères. Du bout des doigts, elle tâtonna contre la paroi terreuse à la recherche du luminol. Pas encore tout à fait réveillée, Méléna s'extirpa de la chambre. Ses pieds nus se posèrent sur les racines rugueuses qui sortaient de terre. Elle s'étira longuement puis, pas lent pénétra dans la salle à manger où se trouvait déjà Lyam installé dos à elle. Pour l'informer de sa présence elle toussa légèrement.

_ Enfin réveillée ? demanda-t-il en se tournant vers l'arrivante.

Pour une fois, il souriait, très légèrement mais il souriait.

_ J'ai dormi si longtemps que ça ?

Méléna afficha un sourire gêné, elle n'avait pourtant pas l'impression d'avoir assez dormir, ses yeux ne demandaient qu'à se refermer et sa main eut juste le temps de dissimuler un bâillement. Si elle se trouait chez elle, elle serait sûrement retournée au lit.

_ Un peu mais ne t'en fais pas on a encore le temps.

Lyam l'invita à s'asseoir en face de lui, sur la table se trouvait un pain plus qu'entamé ainsi qu'un pot de ce qui ressemblait à une confiture verte. Le jeune homme ne fit qu'une bouchée de sa tartine. Il commença alors à se couper un autre morceau.

_ Tu en veux ? proposa-t-il.

Méléna regarda à nouveau la pâte verte, la couleur ne lui donnait nullement envie. Soudain, son ventre gargouilla, si fort que Lyam ne pouvait que l'avoir entendu. La jeune fille baissa les yeux s'attendant à le voir rire, mais il ne le fit pas.

_ Alors ? insista le jeune homme sans broncher.

_ Juste un morceau de pain.

Méléna était reconnaissante qu'il ne fasse pas de réflexions. Lyam afficha un sourire satisfait, content qu'elle accepte de gouter. Méléna s'installa, elle attrape la tranche de pain que Lyam avait posé devant elle. Lorsqu'elle prit sa première bouchée, la jeune fille fut surprise, le pain de Natral avait un goût différent de celui qu'on retrouvait dans les boulangeries sur Terre. Celui-ci n'avait pas un goût très relever, elle avait déjà manger quelque chose de similaire lors d'un festival médiéval. La technique de fabrication du pain de Natral devait être la même que celle du Moyen-Age.

_ Tu n'aimes pas ?

Lyam la regardait fixement, Méléna devait faire une salle tête pour qu'il lui pose cette question.

_ Si, c'est bon merci.

_ Prends de la geler de luce avec c'est meilleur.

Il désigna la confiture verte, Méléna aurait préféré refuser mais elle ne voulait pas être impoli. Du bout de la cuillère, elle en étala un peu sur la mie brune du pain. Peu sûre d'elle, la jeune fille porta la tranche à sa bouche, ce n'était pas mauvais. La gelée apportait une touche salée au pain, ce qui fit aussitôt oublier le goût fade qu'avait le pain. Méléna finit sa tartine et n'hésita pas à en prendre une seconde quand Lyam le lui proposa.

Lyam s'était changé, il était vêtu tout de noir, cette couleur accentuait son coté sombre et mystérieux. Méléna aurait elle aussi voulu se changer, le pull qu'elle portait commençait à lui donner chaud, le climat de Natral était en effet bien différent de l'hiver qui approchait sur Terre. Elle regarda le jeune homme dépoussiérer sa cape toujours plaine de terre, puis il la lui tendit. Méléna enfila l'épais morceau de tissus en ronchonnant, elle aurait vraiment dû opter pour un haut plus simple.

_ Retire tes chaussures, lui conseilla-t-il.

Méléna observa ses pieds qu'elle venait de chausser, puis elle constata que Lyam était pieds nus, il n'avait pas enfilé les chaussures qu'il portait la veille. En y repensant, Lia et Oumi ne portaient pas de chaussures la vielle. A contre-cœur, Méléna retira ses baskets et les rangea dans un coin de la pièce.

_ Ce n'est pas très loin mais on va avoir un peu de marche à faire, expliqua Lyam. Tu seras mieux pieds nues tu verras.

S'il lui avait laissé le choix elle aurait certainement choisi ses baskets, non elle les aurait gardés. Comment pouvait-il préféré rester pieds nus alors que les chaussures étaient confectionnées dans le but de rendre plus confortable les déplacements.

L'air était doux, la forêt était calme. Les deux amis avaient quitté le village depuis plusieurs minutes déjà. A présent ils déambulaient entres les arbres. Le paysage était toujours aussi époustouflant, les arbres tous aussi majestueux les uns que les autres donnait à Méléna l'impression de n'être qu'un insecte à côté. Le clapotis de l'eau vient perturber la sérénité de la forêt. Non loin, un ruisseau apparu ente les racines des arbres. Lyam s'en approcha doucement et s'accroupit au bord de la source. Il plongea ses mains dans l'eau, il en conserva au creux de ses paumes et les porta à ses lèvres.

_ C'est rafraichissant ! affirma-t-il. Tu n'as pas soif toi ?

_ Si.

Méléna s'approcha à son tour du ruisseau, elle n'était pas rassurée. C'était la première fois qu'on lui proposait de boire avec autre chose qu'un verre, elle n'avait aucune envie de tourner au ridicule. Elle se pencha en avant, ses mains s'enfoncèrent dans l'eau glaciale, ce contacte froid lui donna des frissons mais à présent elle était totalement réveillée. Elle pria l'eau de ne pas glisser entre ses doigts au moment où elle sortait ses mains de l'eau. Elle ne put boire qu'une gorgée mais cela lui convenait, Lyam ne l'avait pas vu et elle n'avait aucune envie de plonger à nouveau les mains dans l'eau. Lyam était debout un peu plus loin, Méléna se leva et avança jusqu'à lui.

_ On va remonter le ruisseau, l'arbre de Rafi n'est plus très loin, l'informa-t-il.

_ Pourquoi vit-il à l'écart du village ? le questionna Méléna.

_Pour diverses raisons.

Ce Rafi devait être un solitaire songea Méléna. Comme s'il lisait dans ses pensées Lyam ajouta :

_ Mais il ne vit pas seul.

_ D'accord.

_ Tu comprendras vite.

La jeune fille aurait aimé en apprendre davantage sur cet homme qu'ils ne tarderaient pas à rencontrer, mais le ton de Lyam était froid, il ne semblait pas apprécier sa curiosité. Méléna s'abstient et tous deux repartir entre les racines. Au fur et à mesure qu'ils progressaient, le ruisseau sortait de la berge pour venir inonder le pied des arbres. La terre était boueuse, les pieds nus de la jeune fille s'enfonçaient dans la terre, la sensation n'était pas réellement agréable. Elle comprit rapidement la raison pour laquelle Lyam lui avait conseillé de ne pas prendre ses chaussures, elles auraient été dures à nettoyer après un passage sous la boue. Ils s'arrêtèrent devant un arbre différent des autres, celui-ci possédait un tronc beaucoup plus large. Ces racines étaient complètement immergées sous l'eau, aucun terrier n'aurait pu se trouver dessous.


L'œil du diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant