Chapitre 1

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La sonnerie annonçant la fin des cours retentit. Méléna leva le nez de son cahier, au tableau les devoirs étaient déjà inscrits. Méléna les recopia.

Depuis peu les enseignants répétaient sans cesse que les examens de fin d'année seraient durs. Aucun des élèves ne semblaient vraiment prendre ces remarques au sérieux.

Dehors, le ciel était gris. La pluie tombait violemment contre les vitres. Méléna s'empressa de ranger ses affaires dans son sac. La porte était déjà ouverte, Méléna sortit dans le couloir déjà jonché d'élèves. Elle joua des coudes jusqu'à la sortie. Elle aurait pu attendre un peu que les élèves partent pour y aller, mais elle n'avait pas envie de rester au lycée.

A peine fut elle dehors que de grosses gouttes vinrent s'écraser sur son crâne. Méléna frissonna. Elle serra sa veste en jean contre elle et s'engagea dans la rue. Plusieurs groupes d'élèves s'abritaient sous le porche des maisons. Méléna les dépassa. La rue devient déserte à mesure qu'elle avançait. Par moment Méléna croisait une ou deux personnes recouvertes par leur parapluie qui rentraient chez elles.

Le vent commença à devenir plus violent prenant à contre sens Méléna. Ces cheveux collaient contre ses joues humides. Méléna les dégagea essayant désespérément d'avancer aussi vite que possible. Elle n'était qu'à cinq minutes à peine de chez elle. Courir pourrait la réchauffer. Elle se mit à trottiner sur le bitume glissant.

Méléna s'en voulu de ne pas avoir regardé la météo avant de partir ce matin. Hier encore, il annonçait un temps ensoleillé. Mais les nuages au-dessus de Méléna avaient tout de menaçant. Un éclair traversa le ciel, suivit d'un long grondement d'orage. Méléna sursauta. Elle s'arrêta et regarda le ciel un instant. Elle détestait le bruit du tonnerre. Celui-ci ne cessa pas. Méléna repris sa course, peu rassurée elle laissa ses jambes la porter aussi vite que possible entre les maisons. Elle n'avait plus qu'une rue à traverser. Elle ralentit pour tourner à droite.

Méléna tomba par terre violemment. Face à elle, un garçon était à genoux dans une flaque. Méléna venait de lui rentrer dedans. Elle se releva péniblement énervée de ne pas l'avoir vu arriver. Elle était presque entièrement trempée à présent et n'avait qu'une hâte, rentrer chez elle. Elle vérifia que le jeune homme ne s'était pas blessé. Il était encore par terre. Autour de lui étaient éparpillés plusieurs livres dont la couverture était si usée qu'ils devaient dater d'un autre siècle. Méléna s'approcha de lui pendant qu'il regroupait ses affaires.

Elle n'arrivait pas à voir son visage, en parti caché par ses cheveux. Seules ses lèvres étaient visibles, elles s'entrouvrirent. L'orage gronda à nouveau, couvrant les murmures du jeune homme. Méléna attrapa un vieux manuscrit à ses pieds et le tendit vers l'inconnu.

Il portait une cape noire qui recouvrait entièrement son corps. Ses deux bras plutôt musclés en sortaient. Relevant rapidement la tête, il attrapa l'ouvrage des mains de Méléna. Leur regard se croisèrent. Les yeux du jeune homme étaient d'un noir obscur. Il fixait Méléna avec tant de haine que la jeune fille frémit.

La pluie tombait toujours. Le garçon passa la main dans ses cheveux et les mis en arrière. Dévoilant un peu plus son visage pâle. Il sortit une sacoche en cuire de sous sa cape. Sans perdre de temps, il y fourra ses livres. Quand il se redressa, il continua d'observer Méléna. La jeune fille faisait de même. Elle nota qu'il était à peine plus grand qu'elle. Malgré son air peu chaleur, Méléna lui trouva un certain charme.

_ Vous allez bien ? Osa-t-elle demander.

Ses yeux se plissèrent.

_ Si je vais bien ?

L'œil du diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant