L'œil du diable

Chapitre 4 : partie 3

_ C'est incroyable ! Tous les habitants de Natral peuvent le faire ?

_ Tous non, mais on est une grande majorité.

_ Rafi est l'un des plus douer dans cet art, ajouter Lyam adosser contre le mur près de la porte.

_ C'est une particularité des yeux verts ?

_ En effet, les iris bleues et marron ont leur propre pouvoir.

Méléna voulait demander à Lyam quels étaient ses pouvoirs mais il détourna les yeux quand leurs regards se croisèrent. Rafi se leva une nouvelle fois de son fauteuil, il se dirigea vers la porte toujours grande ouverte, de l'autre côté les rires résonnaient.

_ Tous ces enfants sont nés de parents aux origines différentes. Or la loi interdit ces unions, ainsi leurs iris bicolores représentent la désobéissance de leurs parents envers la loi. Malheureusement...

Il soupira en regardant un jeune garçon dont l'œil droit était couvert d'une longue cicatrice rose. Son visage était défiguré, lorsqu'il souriait, la peau autour de la cicatrice se plissait.

_ ...ces enfants sont persécutés, par leurs entourages et même par leurs parents.

La jeune fille se crispa, ces cicatrices avaient été formé par leur propre parents. Comment avait-il pu faire ça à leurs propres enfants ? Méléna senti son cœur se serrer, elle avait de la peine pour tous ces pauvres enfants.

_ Ils sont généralement assassinés à la naissance. Parfois des parents décident de les garder mais le gouvernement vient les exécuter avant 'obtention de leurs pouvoirs.

_ En quoi est-ce un problème ?

_ Ils font partie d'une race impure, qui possède les pouvoir de deux peuples. Depuis plusieurs années, je réuni secrètement ces enfants afin de les protéger du monde extérieur.

Imtax serait alors une échappatoire pour eux, ils pourraient vivre en paix sans être persécuté. Méléna commençait à comprendre la raison de leur agissement, elle avait hâte que cette maudite pierre leur revienne. Mais en y réfléchissant peuvent-ils être sûr que les habitant d'Imtax ne persécuteront pas eux aussi cette race « impure ». Une petite blonde d'à peine six ans attrapa la main de Méléna et la sortie de ses pensées.

_ Tu es nouvelle ? demanda-t-elle d'une voie timide. Tu ne nous ressemble pas.

_ Je suis simplement de passage, lui dit Méléna doucement.

_ Tu veux venir voir nos poupées ?

Elle désigna deux petites filles assises plus loin, ses yeux verts et marrons suppliaient la jeune fille. Méléna ne savait pas quoi répondre, elle chercha de l'aide auprès de Rafi qui lui fit un signe de tête pour l'inviter à suivre l'enfant. Elle se laissa alors entrainer vers le petit groupe, les fillettes l'accueillirent avec des petits cris de joie. Elles présentèrent tour à tour leurs poupées de fortunes, faites à partir de vieux chiffons dont les yeux étaient des boutons. Méléna était attendrit, les fillettes étaient toutes trois adorables, leurs voix d'enfant étaient frêles. A plusieurs reprises elle essaya de leur poser des questions sur leur vie ici, mais elles esquivèrent les questions, où bien elles ne les comprenaient simplement pas, elles étaient si jeunes après tout.

Après quelques instants les trois enfants oublièrent la présence de Méléna et se remirent à jouer dans leur coin. L'une des petites se trouvant sur ces genoux, Méléna ne pouvait pas faire grand-chose, elle porta alors son attention sur la discussion entre Lyam et Rafi. Ils ne parlaient pas bien fort, elle dû tendre l'oreille.

_ ...on trouvera une autre solution.

Pour être plus discrète, Méléna faisait mine de tresser les cheveux de la petite blonde qui ne s'en plaignit pas.

_ J'aurais une mission à te confier Lyam.

Rafi parlait d'une voix grave, Méléna pouvait très bien imaginer la scène, Lyam contre le mur le regard perdu dans le vide tandis que Rafi essaie d'attirer son attention.

_ Dites-moi.

_ Hier soir j'ai envoyé Lidwine chercher une petite sur Mô que nous avions repéré quelques jours plus tôt dans la ville sud. Malheureusement elle n'est pas encore rentrée.

_ Et vous vous inquiétez ?

_ Je sais qu'elle est capable de se débrouiller seule mais habituellement elle remplit ce genre de mission beaucoup plus vite.

La voix de Rafi laissait transparaitre de l'inquiétude à l'égard de cette fameuse Lidwine. Les deux hommes parlaient d'une fillette aux iris de différentes couleurs qu'ils comptaient ramener auprès des autres enfants. Cette Lidwine devait être assez importante pour que le vieil homme demande à Lyam de s'en charger. Le vieil homme avait dit Mô, la cité céleste. Méléna se laissa guider par son imagination, à quoi pouvait bien ressembler ce monde ? Aurait-elle l'occasion de s'y rendre avant de rentrer ? Cela m'étonnerait, elle commençait à connaitre Lyam, il refuserait avant même qu'elle n'est le temps de le supplier.

_ Je vais m'y rendre.

_ Je veux t'accompagner ! s'exclama la jeune fille.

Elle avait posé la fillette par terre et c'était retourner vers eux, elle avait parlé un peu fort plusieurs personnes la regardait avec étonnement, parmi eux Lyam et Rafi surpris d'apprendre qu'elle les écoutait. Les deux hommes pris au dépourvu se regardèrent.

_ Je ne sais pas si c'est une bonne idée, murmura le jeune homme à Rafi.

Méléna avait parler sans réfléchir, bien sûr que la mission que venait de confier Rafi à Lyam ne consistait pas à faire du tourisme dans la ville. Il était question de sauver une fillette. Finalement peut-être n'en serait-elle pas capable. Rafi de son côté semblait hésiter.

_ A toi de décider Lyam, il faut que j'aille faire des recherches pour ma part.

Sans tarder, le vieil homme regagna son bureau et ferma la porte derrière lui. Méléna regardait fixement Lyam, elle ne voulait pas être un boulait pour lui. Pourtant si elle ne le suivait pas elle serait contrainte de rester ici avec les autres jeunes. Mais quelque chose la gênait, une sensation de malaise qui ne la quittait pas depuis qu'elle était arrivée. Elle avait beau ne pas prêter attention aux enfants blessé à l'œil, ils étaient près d'elle. C'était comme si elle pouvait ressentir leur souffrance. Elle avait besoin de sortir, la seule solution était d'accompagner Lyam.

_ S'il te plaît Lyam, l'implora-t-elle. Maintenant que je suis ici autant que je t'accompagne.