Chapitre 8 : partie 2

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Lam ne termina pas sa phrase, il regardait par-dessus l'épaule de la jeune fille, ces sourcils se froncèrent légèrement.

_ Quelque chose ne va pas ? s'inquiéta-t-elle.

_ Une tempête de sable est en approche, dépêchons nous de rentrer.

La jeune femme se retourna. Au loin, un nuage de sable s'était formé et se dirigeait droit vers eux. Lame se dirigeait déjà vers les portes, elle le rejoint en courant. Tous deux passèrent l'entrée en vitesse. Une fois dans l'enceinte de la cité, le guerrier à la peau sombre s'empressa de pousser sur le bois de la porte, il eut un peu de mal à refermer les portes. En plus d'être volumineuses, elles n'étaient visiblement pas légères. Pour finir, Lam plaça une large poutre afin de bloquer le passage.

_ Ici nous serons à l'abri, les remparts vont nous protéger.

Le guerrier s'engagea dans la rue principale de la ville que cachaient les remparts. Elle était étonnamment calme, il n'y avait pas un seul bruit, ni personne. Seuls les murmures du vent se faufilaient entre les rues. De chaque côté de l'avenue se trouvaient des habitations rectangulaires recouvertes d'une espèce de torchis de sable et de terre qui donnait aux murs une teinte fauve. Les logis s'étendaient pour la plupart sur un ou deux étages, étrangement aucun d'eux ne possédait de porte ou de fenêtres. Les ouvertures rectangulaires par lesquelles le vent s'engouffrait étaient top étroites pour laisser entrer les rayons du soleil. Tout était sombre à l'intérieur s'en était presque effrayant. La ville vraisemblablement inhabitée.

Méléna cheminait au côté du guerrier musclé, leurs pas résonnaient sur la terre sableuse. Soudain, un lézard à la peau cuivré déboula par l'entrée d'une habitation, il passa devant les deux compagnons avant de s'évanouir dans l'ombre d'une ruelle étroite. Il n'avait fait aucun bruit, on aurait pu croire qu'il s'agissait d'une illusion. Au bout de l'allée principale, une deuxième muraille se dessinait, elle était aussi haute que la première. Il fallut quelques minutes à Lam et Méléna pour la rejoindre. Cette fois une porte de taille standard était ancrée dans le mur.

_ Un grand nombre de nos soldats sont morts durant la guerre qui nous a emprisonné dans notre monde. Depuis, notre nombre a diminué de moitié. Aujourd'hui, plus personne ne vit dans la ville extérieure.

_ Vous avez déserté cette partie de la ville ?

_ Pour la sécurité de notre peuple, il était plus simple de tous se regrouper au centre de la ville.

Le guerrier fouilla dans son trousseau de clés, il choisit l'une d'elles avec laquelle il déverrouilla la porte métallique. La jeune fille se glissa dans l'ouverture et traversa un petit tunnel de trois mètres environ qui en disait long sur l'épaisseur de la muraille. En cas d'attaque, la ville était bien protégée. Une ville nouvelle s'ouvrait à Méléna, le brouhaha des habitants l'engloba chaleureusement. Les habitations étaient similaires à celles qui se trouvaient de l'autre côté de la muraille mais ici, les rues étaient jonchées de monde. Un petit marché à ciel ouvert c'était installé au milieu de la rue, les odeurs et la joie qui s'en dégageaient se rependaient dans les airs.

_ Voici la partie habitée d'Imtax, lui chuchota Lam à l'oreille.

_ Qu'est-ce c'est que ce bâtiment là-bas ?

Méléna lui indiqua un édifice bien plus haut que les autres habitations, il se trouvait juste devant les montagnes dont la couleur connait l'impression qu'elles étaient complètement calcinées. La couleur des murs du bâtiment était d'un joli brun qui ressortait du fond noir des montagnes.

_ C'est le palais, c'est justement là-bas que je te conduis.

Il avait une drôle d'allure pour un palais, en attendant on ne pouvait pas ne pas le remarquer. Les deux nouveaux venus se mêlèrent à la foule, ils se retrouvèrent très vite à déambuler entre les différents d'établis dressés devant des habitations qui étaient cette fois habitée. Il n'y avait aucun doute là-dessus, des voilages légers que le vent faisait virevolter étaient suspendus aux fenêtres et des portes en bois fermaient les entrées. Des femmes vêtues de robes colorées proposaient à Méléna du tissus, des aliments qui lui étaient inconnus ou encore des épices aux senteurs exquises. Les enfants couraient entre les jambes des adultes qui essayaient de les arrêter, ce qui faisait rire les petits garnements. Un peu plus loin, un homme proposait des serpents et d'autres sortes de reptiles qui étaient enfermés dans des cages en bois. Un groupe d'enfants étaient agenouillés devant l'une d'elles. Méléna s'arrêta pour voir ce qui les intriguait autant, en plissant les yeux elle aperçu un œuf. Ce n'était pas un œuf comme les autres, celui-ci avait la taille d'un œuf d'autruche et il avait une étrange couleur bordeaux qui semblait parfois viré au noir.

_ Seriez-vous intéressées par quelque chose ?

Le vendeur s'était approché d'elle, il avait dû remarquer qu'elle observait l'œuf. Elle allait lui dire qu'elle n'avait besoin de rien quand Lam la rejoint.

_ C'est un œuf de dragon ?

Méléna se tourna vers le guerrier, les yeux écarquillés. Elle regarda à nouveau le contenu de la caisse, ça ne pouvait pas être ça.

_ Exactement, il est authentique

_ Où l'avez-vous trouvé ?

Lam avait attrapé la cage, il la fit tourner sur elle-même.

_ Mes fils l'ont trouvé niché entre des pierres aux abords de la montagne. Je peux vous le faire à un bon prix.

_ Quel est ton prix ?

_ Je te le laisse pour 20 pièces, c'est un prix raisonnable pour un objet aussi rare.

Lam hésita, le prix ne devait pas être aussi raisonnable que ce que disait le marchand.

_ Je te propose 10 pièces, je ne pense pas que tu trouveras d'autres acheteurs.

L'homme grimaça, le prix ne lui convenait pas. Il n'allait pas en tirer beaucoup de bénéfice s'il laissait partir l'œuf à un prix aussi bas.

_ Je ne descendrais pas en dessous de 16 pièces.

_ C'est d'accord. Tenez Méléna.

Le guerrier confia la cage à la jeune fille, il sortit ensuite une bourse de sa poche et vida son contenu dans sa main. De petites pièces couleur bronzes s'entassèrent dans sa paume. Après avoir recompté deux fois, il donna le montant exact au marchant qui afficha un sourire de satisfaction.

_ C'est toujours un plaisir de faire des affaires avec vous chef.

_ Merci.

Les deux jeunes gens s'éloignaient quand le marchand les interpella.

_ Mais attendez, les yeux de cette jeune fille étaient...

_ Suivez-moi ! ordonna le guerrier.

L'œil du diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant