Chapitre 14

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Bonjour ! Ca va vous ? Voilà la suite !

C'est, cette fois ci, un chapitre un peu plus court, pour faire comme une transition on va dire même si je pense que le terme est pas ultra approprié.

J'ai choisi cette chanson tout particulièrement pour ce chapitre. Je vous invite vraiment à l'écouter (ne vous en faites pas elle est sublime) et à aller consulter les paroles qui collent particulièrement aux sensations que j'ai essayer de décrire ici.

Bonne lecture à vous !


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          Damien ferma les yeux pour apprécier aux mieux les nombreuses sensations qui s'offraient à lui. Le vent s'infiltrait doucement entre ses cheveux qu'il avait coiffé à la hâte le matin même. Les passants le frôlaient, circulant rapidement autour de lui sur les trottoirs pavés. Quelques bruits de klaxon venaient perturber ce ballet si bien huilé. Et Damien restait stoïque au milieu de la foule, comme un grain de sable dans un rouage au mouvement frénétique. Il inspira profondément et rouvrit les yeux, laissant son regard divaguer sur la course rapide des parisiens. Tant de diversité, tant de couleurs, tant de vie. Se mouvant lentement à travers la marée humaine, le jeune homme arriva enfin au milieu de la place. Une fontaine trônait fièrement au milieu de celle-ci. Ses marbres blancs s'élevaient de l'eau et ressortaient au milieu de la grisaille ambiante.


          Damien fut soudain pris d'un vertige au milieu de ce monde qui donne le tournis. Il porta doucement une main à son front et tenta de stabiliser ses jambes flageolantes. Il avisa la distance qui le séparait de la fontaine et fit quelques pas chancelants avant de se laisser tomber sur son rebord. Il sentait une immense fatigue prendre contrôle de l'ensemble de son corps, du plus profond de ses tripes jusqu'au bout de ses doigts. Il soupira bruyamment, décidément ce n'était pas la forme ces derniers temps... Damien se replia lentement sur lui-même, posant ses avant-bras sur ses cuisses. Ses mains recueillirent sa tête devenue si lourde alors que son dos se voutait. De nouveau, il ferma les yeux. L'effervescence parisienne l'épuisait tant. Il commença à doucement faire abstraction de toutes les nuisances qui l'entouraient. Il se salua d'avoir entretenu depuis tout petit cette facilité à faire le vide autour de lui. Beaucoup le croyaient dans la lune, pourtant il faisait seulement le choix de ne pas écouter leurs déblatérations sonores et chronophages plutôt que de les faire taire d'une de ces phrases sèches dont lui seul avait le secret. Parfois, le silence a du bon. Même s'il terrifiait Damien, il devait bien avouer que ces derniers temps, le calme lui manquait. Tout n'était que bruit et mouvement incessant. Même ce fervent adepte de la musique et des bruits de fond ne rêvait que d'une seule chose : que tout se coupe. Les acouphènes qui rythmaient ses journées lui faisaient mal. Ses oreilles sifflaient continuellement et son cerveau s'épuisait à traiter l'immensité de sons qui l'entourait.


          Damien regrettait terriblement les silences des couloirs du Louvre. Au moins là-bas, tout était calme. Une véritable beauté paisible. Ça faisait longtemps qu'il n'y était plus retourné et l'ambiance ainsi que les chefs d'œuvre qu'il abritait commençaient à lui manquer terriblement. Et puis, ses employeurs devaient commencer à s'inquiéter de son absence. Damien s'insulta intérieurement de ne pas les avoir prévenus plutôt, quel manque de respect ! Il se fit la promesse de s'y rendre le lendemain matin dès la première heure.


          Ah enfin ! Le trafic semblait s'être un peu calmé. Les bruits des voitures étaient maintenant bien loin et avaient cessé de bourdonner dans ses tympans. De nouveau, il soupira, relâchant quelques peu la pression et redressant son large buste. Pourtant, ce calme nouveau attira l'attention de Damien. Paris n'était jamais calme, sinon ce n'était pas Paris. Alors pourquoi la circulation avait si brutalement cessé ? Était-ce la fin des heures de pointes ? Ou un accident avait-il congestionné les véhicules quelques rues plus loin. Peu lui importait. Il s'autorisa alors à apprécier ce semblant de paisibilité de la capitale. Les conversations animées des passants et le clapotis de l'eau étaient toujours là, signe qu'il ne s'était pas endormi de fatigue sur le rebord de la fontaine.

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