Chapitre 21

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Bonjour ! comment vous allez ?

Je vous mets la suite de l'histoire qui arrive enfin !

Pour le morceau, je trouve qu'il dégage une ambiance exceptionnelle, je vous invite vivement à l'écouter.

Trêve de blabla (j'ai été très synthétique cette fois !) je vous laisse avec le chapitre, bonne lecture à vous :)


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          Alors ils étaient restés ainsi, enlacés l'un dans les bras de l'autre. Tellement longtemps que les secondes avaient arrêté de s'égrener. Tellement longtemps que leur peau aurait pu fusionner. Si longtemps que leurs cœurs ne faisaient plus qu'un, battant à l'unisson dans leurs tempes. La tempête et les éléments tourmentés n'avaient pu les séparer tant leur amour était inébranlable. Après tout, ils avaient vaincu la mort et visité l'enfer, qui pouvait avoir la prétention de vouloir les arrêter maintenant ? Alors que le vent sifflait dans ses oreilles et que la pluie giflait ses joues, Damien s'était lentement dirigé vers la plage, les jambes de Thomas toujours fermement enlacées autour de ses hanches. Il s'était ensuite lentement laissé tomber sur le sable humide, sans jamais rompre leur étreinte. Autour d'eux, l'orage ne cessait de gronder, lançant ses éclairs dans de vaines tentatives de les séparer. Et Damien avait voulu le protéger. Il avait replié son large torse sur eux, ancrant ses mais dans le dos de son amant et nichant sa tête dans son cou. Il serrait son corps chaud contre le sien et souhait le protéger de tout et de tout le monde pour le garder jalousement pour lui. Il voulait plus que tout être son phare dans la tempête, son point de repère inébranlable dans les ouragans et la tourmente.


          Damien laissait le parfum de Thomas chatouiller ses narines, s'abandonnant aux doux effluves musqués. La pluie ou l'odeur iodée de l'océan n'auraient pu venir dénaturer cette fragrance si pure maintenant clairement gravée dans sa mémoire. Il aurait voulu encrer le moindre de ses traits sous ses paupières, pour ne jamais en oublier la moindre de ses particularités. Pourtant, il y avait une ombre à ce tableau d'apparence si parfaite. Damien sentait la peau fine de son torse tiraillée de toute part. Il n'avait pas besoin de jeter un regard sur sa cicatrice pour deviner qu'elle était anormalement rouge et gonflée. Elle était le seul résidu visible de tout ce qu'ils avaient vécu, la seule marque qui lui prouverait à chaque minute du reste de sa vie que tous ces événements n'avaient pas été qu'un terrible cauchemar. Les éléments naturels avaient finalement une influence sur lui et il était encore loin de détenir la toute-puissance. Il avait été prétentieux de se croire assez fort pour battre la tempête. La pression de l'orage semblait comprimer sa cage thoracique et contracter ses chaires dans une brulure atroce. La douleur scindait son torse et grouillait dans l'ensemble de son corps, abrutissant ses entrailles et étouffant ses poumons.


          Alors qu'un nouvel éclair déchirait les nuages sombres, un râle plaintif fendit la barrière des lèvres de Damien, provenant du plus profond de sa gorge. S'en suivit ensuite un long soupir de honte et de désespoir. Le jeune homme maudit intérieurement sa pitoyable résistance à la douleur. Jamais il ne pourrait être le phare de Thomas s'il sombrait lui-même au plus profond des abysses face à la souffrance. Ses pensées s'envolaient avec les bourrasques, tournoyant tristement dans son esprit, remuant les vestiges des derniers mois qu'il croyait pourtant bien ensevelis. Il nicha un peu plus son visage dans le cou de son amant, s'accrochant à son dernier point de repère avant de perdre pied et de sombrer dans ses idées noires.

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