Chapitre 10

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Bonjour ! Tout d'abord j'espère que vous avez passé de bonnes fêtes de Noël et que, si jamais ce n'est pas le cas, tout va s'arranger rapidement.

Je vous retrouve aujourd'hui pour la suite de ma petite histoire qui j'espère vous plait toujours.

Je vous laisse en compagnie de cet incontournable de Woodkid pour rythmer votre lecture !


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           Damien venait de se faire agresser, battre et menacer mais la seule chose que son esprit lui hurlait en boucle était de retrouver Thomas saint et sauf. Au diable son souffle court et ses poings douloureux, il courait à perdre haleine dans les rues parisiennes en direction de l'appartement du régisseur d'art. Il passait de quartier en quartier, bousculant quelques passants agglutinés devant les bars encore ouverts. Une fois arrivé devant l'imposant immeuble haussmannien, Damien pris quelques secondes pour reprendre son souffle. Le dos courbé et les mains sur les genoux, il sentait ses poumons le bruler et ses muscles le tirer, mais qu'importe. Il releva les yeux sur la façade claire, à la recherche de quelconque trace de vie derrière les fenêtres. Il n'était jamais venu chez Thomas, il n'avait donc aucune idée de quel était son appartement ou encore même de s'il donnait sur cette façade ci.


           Ses sens en alerte furent interpellés par le cliquetis de la porte en fer forgé de l'immeuble qui venait de se déverrouiller pour laisser sortir un jeune couple. Le jeune homme bondit sur ses jambes, oubliant les douleurs qui entravaient ses gestes quelques secondes plutôt et s'engouffra dans le majestueux hall de marbre blanc. Machinalement, il se dirigea vers les boîtes aux lettres afin de savoir à quel étage vivait son ami, enfin pouvait-il encore le considérer comme tel ? Peu importe, son appartement se situait au troisième étage. Il grimpa donc les marches quatre par quatre pour atteindre, encore plus essoufflé, le palier qui mettait deux portes en vis-à-vis. Après avoir consulté les noms sur les sonnettes, il se dirigea vers celle de droite et constata qu'elle était entrouverte.


          Damien tenta un pas à l'intérieur où le calme et l'obscurité semblaient seuls maîtres. Il risqua un second pas tout en cherchant l'interrupteur des yeux. Une lumière blanchâtre illumina l'appartement, dévoilant des espaces parfaitement rangés et une décoration minutieuse. Aux murs, les tableaux de maîtres s'enchainaient alors que des statues hors de prix trônaient sur les étagères. Rien ne semblait avoir disparu et le moindre objet était visiblement à sa place. Damien commença un rapide tour de l'appartement, ne décelant aucune trace de lutte ou d'effraction. Est-ce que Thomas serait simplement parti en claquant mal sa porte ? Cela lui paraissait peu probable si ce n'est impossible. Damien était terriblement mal à l'aise. Il avait l'impression d'être un voyeur malsain qui pénétrait dans les lieux de vie les plus intimes de son ami. Pourtant, s'il voulait comprendre la raison du silence de Thomas, il se devait de mettre cette sensation profondément déplaisante de côté.


           Se faisant violence, le jeune gardien entra finalement dans la chambre du régisseur d'art. là encore, aucune trace de lutte évidente n'était visible. Pourtant, même s'il ne connaissait pas la pièce, quelque chose clochait ici. Sur le bureau de Thomas, où siégeait paisiblement une lampe et quelques dossiers, une place avait été laissée vide pour son ordinateur, le chargeur reposant mollement à proximité du meuble. Pourtant, aucun signe de la présence dudit objet. Damien fouilla dans la sacoche que Thomas avait pour habitude de trimbaler partout où se trouvait habituellement son pc portable et ses dossiers en cours. Encore une fois, l'ordinateur restait introuvable, semant le trouble dans l'esprit de Damien. Il se laissa tomber lourdement sur le lit du petit bouclé. Il prit sa tête dans ses mains en poussant un long soupir. L'avenir qu'il leur réservait, à Thomas et lui, avait changeait du tout au tout et quelques secondes avaient suffi à tout foutre en l'air. Alors qu'il se flagellait sur le rôle qu'il avait pu jouer dans la disparition du petit bouclé, les regard si bleu et pourtant si terne de Damien fut attiré par un petit carré d'un blanc immaculé. Là, sous son meuble à tiroir, un mouchoir blanc avait été abandonné. Il dégageait une forte odeur d'alcool et Damien n'eut aucun mal à reconnaître le parfum si caractéristique du chloroforme. La culpabilité s'abattit sur lui et lui fit courber les épaules et baisser la tête. Alors qu'il était comme un con accoudé au bar la veille au soir, Thomas s'était fait enlever.

Le tableauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant