Chapitre 9

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Bien le bonsoir ! Afin de fêter les tant attendues vacances d'hiver, je vous poste un peu plus tôt la suite de l'histoire ! Je vais avoir un peu plus de temps pour avancer sur l'écriture ce qui me permettra d'être un peu plus régulière que ces dernières semaines !

Je vous laisse avec une musique que je trouve exceptionnelle (spéciale dédicace à Laink qui attendait tant la sortie de cet album).

Bonne lecture à vous !


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          Damien se leva ce matin-là avec la bouche pâteuse et une migraine atroce qui englobait l'ensemble de son crâne. Le bleu de ses yeux semblait voilé par un brouillard terne. Assis au bord de son lit, ses coudes sur ses genoux et sa tête dans les mains, il était pris de violents hauts le cœur. Est-ce qu'il avait bu hier ? Non, sûrement pas, il ne voyait pas en quelle occasion. Pourtant, les souvenirs de sa nuit affreuse lui prouvaient le contraire. Il avait bel et bien bu en sortant du musée. Après avoir fait la fermeture comme il avait l'habitude de le faire, ses pas l'avaient guidé inconsciemment vers son bar favori. Là, seul au comptoir, il avait enchainé les bières avant de passer au whisky avec le gérant une fois la fermeture de l'établissement faite. Est-ce qu'il en avait pris un ? Deux ? Dix ? Il aurait été incapable de l'assurer tout comme il était incapable de se rappeler clairement de comment il avait fait pour rentrer chez lui.


          Toute la soirée, il avait envoyé message sur message à Thomas. Il voulait l'aider dans cette épreuve si terrible dans laquelle il se sentait autant responsable que lui. Si le tableau avait pu être remplacé par une contrefaçon, c'était bien parce que son plan de sécurité présentait une faille importante qui avait visiblement été exploitée sans aucun problème ni scrupule. Combien de messages lui avait-il envoyé ? Pour le coup, c'était plus facile d'être fixé que sur le nombre de verres qu'il avait descendu. Il déverrouilla son téléphone et avisa les multiples messages qu'il avait envoyé. Tout en les faisant défiler de la pulpe de son pouce, il sentit le rouge lui monter aux joues. Il devait être sacrément bourré pour avoir envoyé des conneries pareilles pensa-t-il. Il aurait dû s'en tenir aux premiers qu'il avait rédigé. Ils étaient plein de bienveillance et de sincérité et témoignaient du réel soutien qu'il souhaitait apporter à Thomas. Pourtant, plus il voyait défiler les suivants sur l'écran plus il était mort de honte. Ils étaient tous plus vides de sens les uns que les autres, le tout dans un orthographe et une syntaxe plus qu'approximatifs. Enfin, il aurait préféré qu'ils soient vides de sens. Parce qu'en réalité, c'était tout le contraire.


          Hier soir, blotti dans les bras de la solitude, une pinte à la main, Thomas lui manquait. Dire que Damien regrettait la tournure qu'avait pris la soirée aurait été bien sous-estimé. Alors son cœur avait parlé pour lui, largement encouragé par l'alcool qui dansait dans son sang. Il lui avait dit qu'il était désolé, qu'il lui manquait, que les choses auraient dû se dérouler autrement. Il lui avait ensuite répété qu'il était désolé, terriblement désolé, que tout était de sa faute, qu'il ne se le pardonnerait jamais et qu'il lui manquait encore. Les derniers étaient, en revanche, bien plus compliqués à décrypter. Pourtant, il ne semblait pas que Thomas les ait lus, ou alors il ne voulait pas lui donner de réponse.


          Pourtant, la vue de l'heure ne lui permit pas de tergiverser plus que ça. Il était déjà en retard pour prendre son poste au musée et devait se dépêcher de se préparer. Pas qu'il ait une grande motivation pour confronter sa gueule de bois au flot de visiteurs mais il avait hâte de retrouver Thomas, de voir dans quel état il était après l'affreuse nuit qu'il avait dû passer lui aussi. Il se doucha donc en vitesse avant de s'habiller. Il attrapa un paquet de gâteaux avant de claquer la porte de son appartement et de se précipiter vers la bouche de métro la plus proche.

Le tableauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant