Chapitre 8

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Bonjour ! Désolée pour ces deux petites semaines d'attente, je suis un peu dans le rush des études en ce moment. Enfin bref, j'ai quand même réussi à rédiger ce nouveau chapitre qui est clairement un tournant dans l'histoire. Je spoile pas plus, vous découvrirez par vous même !

Pour la musique, j'aime bien l'ambiance qu'elle dégage. Elle oscille entre optimisme et fatalité et je trouve qu'elle colle plutôt bien au chapitre.

Bonne lecture à vous !


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         Comment cela avait-il pu arriver ? La moindre des certitudes de Thomas avait volé en éclats en seulement quelques secondes. Sa tête lui tournait, le monde qui l'entourait se floutait lentement pour devenir de vagues taches de couleur en mouvement. Il lui semblait que le sol se dérobait sous ses pieds et qu'il pouvait tomber à tout moment. Ce tableau, cette exposition, ce musée sur lesquels il avait placé tous ses espoirs, sur lesquels reposait la carrière idéale qu'il se réservait.... Tout n'était devenu que cauchemar et angoisse. Ce lieu et cet événement s'inscrivaient maintenant comme l'un des pires moments de sa vie. Autour de lui, Damien semblait s'agiter par moment. Il lui semblait l'entendre crier, le sentir lui secouer les épaules. Mais tout ceci était si flou, si loin. Thomas ne semblait plus réellement maitre du corps qui était le sien. Tout ceci ne pouvait pas être réel, tous ses efforts ne pouvaient pas avoir aboutis à une telle catastrophe ! Et pourtant...


          Le jeune homme tenta tant bien que mal de se reconcentrer sur le lieu et le moment présent. Il analysa les différents éléments qui s'offraient à lui. Il était avachi sur un des sièges de la salle d'exposition. L'objet de malheur était lassement posé au sol à quelques mètres de lui et Damien était accroupi, tentant vainement de capter son regard et son attention. Son énervement semblait s'être mué en un calme déconcertant. Il voulait trouver une solution pour sortir Thomas de cette situation plus qu'embarrassante, c'était évident. Mais était-ce seulement possible ?


           Le régisseur se leva lentement, s'appuyant contre le dossier de la chaise pour ne pas tomber. Alors qu'il retrouvait la position verticale, il fut pris de violents vertiges. Des centaines de couteaux déchiraient sa tête alors qu'il semblait avoir été jeté dans une centrifugeuse. Il ferma les yeux pour essayer de se concentrer sur ses sensations et de les calmer pour retrouver ses pleines capacités. A ses côtés, Damien s'était enfin tu et restait faiblement impuissant face au triste spectacle qui se jouait devant lui.


          Dans un faible élan de lucidité, Thomas redressa le tableau et le posa sur la chaise avant de nouveau s'accroupir pour le scruter. Les détails qui faisaient de cette peinture un chef d'œuvre aux caractéristiques si uniques n'étaient pas là. Même si elle avait pu tromper des milliers de visiteurs, cette contrefaçon ne pourrait duper son œil expert. Il glissa son téléphone hors de sa poche et photographia la toile sous toutes ses coutures que ce soit le dessin, les détails, les vues d'ensemble, le cadre ou encore l'arrière. Une fois ce travail fait, il raccrocha lentement le tableau à sa place. Au vu du calme qui emplissait la galerie, on aurait eu peine à croire qu'un drame aux lourdes conséquences venait de s'y dérouler.


          Thomas fit quelques pas pour prendre du recul. Il aurait voulu hurler, crier, courir à perdre le souffle et tout casser. Pourtant, il ne fit rien. Il semblait vidé de toute énergie, de toute passion, de tout. Il jeta un regard discret à Damien dont le bleu de ses yeux était empli de compassion. Ce tableau avait détruit sa vie et sa carrière certes mais il avait aussi brisé cette magie si particulière qui unissait les deux hommes quelques instants plus tôt. Si seulement il avait pu remonter le temps pour profiter de nouveau de la douce étreinte des bras de Damien autour de ses épaules, de son visage si proche du sien et du bleu de ses yeux dans le marron si brulant des siens. Il y avait un monde doux et tendre où les deux jeunes hommes avaient continué leur si douce et réconfortante étreinte. Un monde où ce tableau était bien le seul et unique. Un autre monde... et il y avait celui dans lequel il était plongé malgré lui.

Le tableauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant